Je me souviens plus, I don't remember anymore, ich weiss nicht mehr, no ricordo più (je parle presque aussi bien italien que Brad Pitt, je parieEphéméride a écrit :mais que lit Shoshanna ?

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Je me souviens plus, I don't remember anymore, ich weiss nicht mehr, no ricordo più (je parle presque aussi bien italien que Brad Pitt, je parieEphéméride a écrit :mais que lit Shoshanna ?
cadeau, Eph (mets tes lunettes)Ephéméride a écrit :![]()
mais que lit Shoshanna ?
Num a écrit :cadeau, Eph (mets tes lunettes)Ephéméride a écrit :![]()
mais que lit Shoshanna ?
même avec les jumelles que je n'ai plus je n'y serais pas arrivée...Mareck a écrit :
Euh là, c'est pas de lunettes dont elle a besoin...ejdçjdr
Si, mais en l'occurrence ça nous fait pas beaucoup avancer, je crains (à moins que quelqu'un reconnaisse la couverture) :Num a écrit :y a pas une personne douée aux doigts de fée qui peut extraire l'image et faire un zoom ?
C'est très dur, moi j'y arrive pas... une fois, je regardais un film en français sous-titré en anglais et je me suis surprise à lire les sous-titresStéfanie a écrit :
et oui, un jour j'apprendrai aussi à ne pas regarder les sous-titres quand je comprends parfaitement ce qui est dit à l'écran).
J'ai l'impression de lire "New York" à la deuxième ligne, enfin "New" je suis sûre et avec la couverture (où on voit quelque chose qui ressemblerait bien à l'Empire State Building ou en tout cas à des gratte ciel) ça me paraîtrait logique... Mais bon peut être que je me planteStéfanie a écrit :Si, mais en l'occurrence ça nous fait pas beaucoup avancer, je crains (à moins que quelqu'un reconnaisse la couverture) :Num a écrit :y a pas une personne douée aux doigts de fée qui peut extraire l'image et faire un zoom ?
Mareck a écrit :c'est pour une bonne cause copine
pourtant qu'est ce qu'on a envie de causer de toi !!Ephéméride a écrit : je ne veux pas être une cause !![]()
Je vois pas du tout de quoi tu parlesEphéméride a écrit : merci à Mareck car je sais que demain soir au ciné, si j'avais pas eu la réponse, elle aurait été capable de crier "Pause !" au projectionniste (elle a déjà crié "Pas du tout !" à quelqu'un de bien plus intimidant qu'un projectionniste de chez UGC)
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Num a écrit :ou le flingue sur la tempe du projectionniste "mets le film en pause, là"
Pour ma part j'en ai pas beaucoup entendu parler (et je me souviens pas non plus d'avoir vu la bande annonce, d'ailleursccl, par rapport à 'Eyes wide open' a écrit :[...] parce que c'est le film le plus déchirant du moment et l'un des plus beaux de l'année (et que personne n'en a parlé ici jusqu'à présent...).
Le problème, c'est que les films israéliens, palestiniens (comme The time that remains d'Elia Suleiman) ou iraniens (comme A propos d'Elly... d'Asghar Farhadi, avec notamment l'impressionnante Golshifteh Farahani) ne sont pas les plus médiatisés. Et c'est dommage, parce qu'il n'y a pas que le cinéma américain ou européen dans la vie...Stéfanie a écrit :Pour ma part j'en ai pas beaucoup entendu parler (et je me souviens pas non plus d'avoir vu la bande annonce, d'ailleurset pourtant j'suis allée pas mal de fois au ciné, ces derniers temps), donc ceci explique peut-être cela...
Dans le quartier juif ultra-orthodoxe de Jérusalem, un commerçant respecté, marié et père de quatre enfants, s’éprend d’un jeune étudiant de 22 ans. Pour son premier long métrage, Haim Tabakman (monteur du beau My Father, My Lord de David Volach) contourne habilement les pièges attendus du "film à message" et dresse le portrait d’un homme en crise (religieuse, identitaire, sexuelle). Comme un mélo qui se serait débarrassé de ses artifices, Tu n’aimeras point n’en conserve que l’essentiel, et bouleverse.
Présenté cette année à Cannes en sélection officielle, dans la section "Un Certain Regard", Tu n’aimeras point (on peut préférer le titre international, Eyes Wide Open) a logiquement suscité la curiosité : un Brokeback Mountain chez les juifs ultra-orthodoxes de Jérusalem, voilà de quoi remplir des pages de dossiers thématiques dans la presse. Mais si le réalisateur Haim Tabakman, dont c’est le premier long métrage, a le mérite de soulever la question de l’identité sexuelle au sein d’une communauté religieuse et en fait effectivement le moteur du récit, il ne s’arrête pas là. La force de Tu n’aimeras point est précisément de transcender son sujet, passionnant mais casse-gueule, et de dessiner en creux le parcours tragique d’un personnage aveuglé par sa foi : ou comment fermer les yeux pour ne pas regarder la vérité en face et sacrifier sa vie sur l’autel des conventions sociales. Haim Tabakman refuse la facilité jusqu’aux dernières secondes de son film et déjoue les attentes − lorsque le film s’achève, le choix n’appartient plus aux personnages ni même au réalisateur, mais au spectateur.
Tu n’aimeras point, c’est donc avant tout l’histoire d'Aaron (Zohar Strauss, extraordinaire), membre respecté de sa communauté, mari aimant et père de quatre enfants, qui décide de reprendre la boucherie de son père à la mort de celui-ci. A la recherche d’un apprenti, il rencontre par hasard le jeune Ezri (Ran Danker), 22 ans, de passage dans le coin pour étudier dans une école talmudique. Aaron prend le jeune homme sous son aile, l’embauche et l’héberge. Mais il ne tarde pas à découvrir que Ezri est homosexuel, venu dans le quartier pour retrouver un ancien amant... Beau, mystérieux, à la fois sûr de lui et un peu gauche, Ezri débarque de nulle part et semble n’être là que dans un seul but : révéler Aaron à lui-même. Lorsque ce dernier incite Ezri à envisager sa sexualité comme une épreuve que Dieu aurait mise sur son chemin, on se demande qui, d’Ezri ou de lui-même, il essaie le plus de convaincre. Aaron ne dit-il pas à Ezri : « tu es un miracle », dans le but maladroit de faire passer ses propres désirs pour une sorte d’exaltation religieuse ? Aaron, silencieux et sévère, ne lâche rien, jusqu’à l’explosion. Et lorsque celle-ci se produit enfin, il ne cherche pas à lutter mais, hébété, ne peut plus que répéter : « Mon Dieu, que suis-je en train de faire ? »
L’austérité d'Aaron, qui semble contaminer tout le film, n’est qu’apparente − le film regorge de scènes d’une belle sensualité, où la tension sexuelle est toujours traversée d’une inquiétude qui confère à chaque geste un érotisme presque insoutenable. Mais le séisme provoqué par le jeune apprenti sur le boucher ne peut être qu'intérieur : dans leur communauté, l’homosexualité est une « infamie ». Connu et reconnu de tous, proche du rabbin, Aaron a une femme, Rivka, et des enfants. Aimer sa compagne n’est même pas une option. De fait, Haim Tabakman ne balaie pas la question d’un revers de main : son personnage a beau vivre une histoire d’amour passionnelle et sexuelle avec un autre homme, il n’en méprise pas pour autant son épouse. Son amour pour celle-ci n’en semble pas moins sincère et le dilemme d’Aaron n’en est que plus poignant. En laissant à Rivka suffisamment d’espace pour exprimer ses doutes, ses peurs et ses contradictions, Haim Tabakman donne à voir le caractère inéluctable d’un scénario catastrophe. Le cinéaste qualifie lui-même son film de « science-fiction » : puisque dans cette communauté, l’homosexualité n’existe pas, que sont Aaron et Ezri, si ce n’est de purs personnages de fiction, condamnés à suivre un chemin déjà écrit pour eux ? Spectateurs cruels d’un drame qui se joue en temps réel, les membres de la communauté voient tout, entendent tout : au détour d’une scène durant laquelle Aaron tente en vain de résister à Ezri et à une relation qu’il sait vouée à l’échec, Haim Tabakman nous montre furtivement le reflet, dans les vitres d’un camion, des voisins qui épient, commentent et propagent la rumeur de « l’infamie ».
« Avant lui, j’étais mort », dit Aaron au rabbin qui l’a défendu contre les accusations de ses pairs et ne peut que constater, horrifié, que celles-ci étaient fondées. Il ne lui reste alors plus qu’à faire un choix impossible, celui qu’a déjà fait Ezri, moins victime qu’il ne pourrait en avoir l’air : plus libre, le jeune homme peut envisager un avenir qui s’accorde à ses désirs. Pour Aaron, le bonheur a la saveur des regrets. Haim Tabakman choisit de ne rien montrer des tourments qui agitent Aaron, et le spectateur pourra s’en sentir frustré : les choix du boucher relèvent-ils du sacrifice, de l’aveuglement ou de la résignation ? À l’image de la fin, bouleversante et ouverte à de nombreuses interprétations, Tu n’aimeras point donne au public la possibilité d’offrir à Aaron un autre destin, au-delà du film. Un geste cinématographique fort, qui place d’emblée Haim Tabakman en haut de la liste des jeunes cinéastes à suivre.
Fabien Reyre
ça dépend aussi peut-être des salles qu'on fréquente car le ciné où j'ai mon abonnement et mes marques, met ce film en avant et donc pour moi ce film n'est pas en train de passer inaperçuccl a écrit :Le problème, c'est que les films israéliens, palestiniens (comme The time that remains d'Elia Suleiman) ou iraniens (comme A propos d'Elly... d'Asghar Farhadi, avec notamment l'impressionnante Golshifteh Farahani) ne sont pas les plus médiatisés. Et c'est dommage, parce qu'il n'y a pas que le cinéma américain ou européen dans la vie...Stéfanie a écrit :Pour ma part j'en ai pas beaucoup entendu parler (et je me souviens pas non plus d'avoir vu la bande annonce, d'ailleurset pourtant j'suis allée pas mal de fois au ciné, ces derniers temps), donc ceci explique peut-être cela...
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là où j'habite, j'ai accès à 3 salles de cinéma, ce qui correspond à un total de 9 écrans, pour une euh je n'ai pas compté les fauteuilsLe CNC dénombre 89 salles de cinéma à Paris, ce qui correspond à un total de 378 écrans, pour une capacité d'accueil de 73766 fauteuils