On a connu et aimé
Kaamelott pour les gags très bien rythmés de cette bande de bras cassés (tous sauf Arthur et Lancelot) cherchant plus ou moins le Graal (sur le papier c'était hautement casse gueule, les Monty Python étant passés par là et l'humour français de télé prime time paraissant a priori peu compatible avec le mythe arthurien). Ca ne pouvait pas non plus durer des années. Le talent d'Alexandre Astier (outre la musique, le scénario, la réalisation, le choix des acteurs etc etc) c'est d'avoir compris ça et d'avoir voulu changer de braquet.
On se retrouve avec un livre V un peu bancal : épisodes deux fois plus longs et intrigue très sombre. Kaamelott fait beaucoup moins rire et se voit comme une saga avec une intrigue qui se développe et des personnages qui s'épaississent, donnant une vision du Roi Arthur et de sa cour. On en sort rincé et sans trop de plaisir.
Le Livre VI propose 9 épisodes de 45 minutes chacun...et là Kaamelott devient une série "normale", préparant son passage vers le grand écran. C'est du coup bien plus équilibré et en plus, on sait qu'on n'est pas là pour les gags mais pour apprendre la genèse d'Arthur (épisodes 1-8, 15 ans avant Kaamelott) puis la suite du Livre V (épisode 9). De gaguesque, la série devient épique.
La partie à Rome (Cinecittà) est très intéressante car on peut regarder sans connaître la "suite". Bien entendu, le fait de la connaître apporte bien plus de satisfaction car on voit pourquoi/comment Arthur développe son caractère.
L'épisode 9 fait la transition entre Livre V et films à venir. J'ai lu que ce n'était pas évident de faire 30 mn de huis clos et ça passe bien. On retrouve un peu tout le monde, l'action progresse petit à petit... y a un côté Palpatine/Dark Vador dans la fin (Astier est de cette génération là et ses clins d'oeil à pas mal de choses de son âge étaient flagrants tout au long des Livres) et si on creuse un peu, on voit les liens avec son passé à Rome, ou bien de "véritables" héros que sont Perceval .... et Venec.
En bref, Alexandre Astier est en train de (tenter de) faire un truc grand alors qu'il y a 5 ans, il faisait "juste" des formats courts rigolos pour M6 avec ses potes et sa famille. Tout le mal que je lui souhaite c'est de réussir dans son entreprise
celle qui fait que tu peux plus écouter "Breathe me" de Sia sans être pris d'une douce mélancolie ^^
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Du coup je rattrape mon retard avant 5.02 (et j'avoue que le 4.22 "Right place, right time" est super bien écrit, ça lorgne quasi du côté de Smoking/No smoking de Resnais dans le côté aléatoire de la vie et des rencontres qu'on fait)
