la BranM a écrit :Selon moi, et c'est une argumentation sûrement naïve, notre système juridique n'a pas besoin d'une loi autorisant l'euthanasie.
Là , je vais parler strictement du point de vue du médecin, je sais, mais bon concrètement tant qu'il n'y aura pas de loi pour encadrer tout ça les médecins qui pratiqueront l'euthanasie (parce que, comme je l'ai dit, ça existe en France, on ne peut pas le nier) le feront illégalement, et risqueront un procès. C'est peut être un peu réducteur, mais de ce point de vue là on peut faire une comparaison avec l'avortement je crois.
Donc en gros ne pas légiférer clairement c'est plutôt hypocrite, ça veut dire "faites le sale boulot, on ferme les yeux, jusqu'au jour où on les ouvrira, et à ce moment là il y aura procès, et on dira que l'euthanasie n'est pas légale, non non c'est pas bien fallait pas le faire" (avec ou sans peine)...
Laisser les médecins gérer tout ça, à la limite, mais il faudrait peut être supprimer l'épée de Damoclès au dessus d'eux
la BranM a écrit :Il vaut mieux à mon sens développer les centres palliatifs car on sait bien que lorsque les gens passent du curatif au palliatif, ils ne souhaitent plus mourir.
Ca va peut être en faire bondir certains mais c'est suffisamment avéré pour que notre prof nous le dise (ah ces jeunes ^^).
Sans que ça me fasse bondir, je me demande bien quel prof a pu vous dire ça
Si c'est le chef d'un service de soins palliatifs, je m'incline, mais je ne pense pas, si?
Après je ne m'avance pas plus là dessus, c'est une chose dont il faut parler avec beaucoup d'humilité, parce que tant qu'on ne l'a pas vécu au quotidien c'est très difficile à concevoir.
Par contre je crois que je peux faire une remarque sans me planter: tout à l'heure la prof de notre cours d'éthique nous a dit qu'elle avait été une fois à un colloque sur l'euthanasie en Suisse, il y a quelques années, et que celui qui animait ce colloque était justement chef d'un service de soins palliatifs depuis des années. Et il était complètement en faveur de ce qu'ils appellent le "suicide médicalement assisté", en gros c'est presque l'euthanasie sauf que le malade appuie lui même sur le piston de la seringue, ou prends son comprimé tout seul. Donc je me permets juste d'en déduire que si il était pour, c'est qu'il en avait constaté l'utilité...
Cela dit ta remarque reste sans doute valable dans la plupart des cas, heureusement, ça veut aussi dire qu'on sait maintenant bien traiter la douleur
(mieux que dans les années 70, ou un de mes profs avait entendu son chef de service, un grand professeur de Lyon quand même, dire "J'ai résolu le problème de la douleur lors de l'accouchement, j'ai fait insonoriser les salles d'accouchement!" C'est hors sujet mais je le mets parce que je sais que ça va en faire hurler certaines ici, et elles auront raison^^ et ça c'est l'héritage judéo-chrétien, c'est clair: "tu enfanteras dans la douleur"...)
Quand à Boutin
Elle était
intolérante aux médocs contre la douleur,
andouille, je voudrais bien te voir dans la même situation!!!
Je me retiens mais ça me scandalise de voir ça dans la bouche d'un ministre, elle peut pas passer au dessus de ses convictions pour se mettre à la place de cette femme???
à‡a me fait un peu penser au cas du médecin catho, très croyant (me souviens plus de son nom...) qui malgré ses convictions avait décidé de pratiquer l'avortement, pour éviter que les seuls médecins à le faire ne soient les médecins juifs... Des fois faut savoir s'ouvrir un peu...
Sinon oui Alison je veux bien l'avis d'une psy, même en barboteuse comme moi ou la BranM
