Lyla a écrit :Même si j'ai pas trop aimé Lost in translation
C'est possible de ne pas trop aimer Lost In Translation ?
Sinon, il était question de Monica Bellucci : personnellement, elle m'avait agréablement surprise dans ce film-ci (un film au titre impossible et qui aurait pu être d'une vulgarité sans nom, mais qui était lui aussi une bonne surprise). Je pense qu'elle vaut mieux que ce que laissent entrevoir d'elle la plupart de ses films.
Dans un autre genre...
LE VOYAGE DU BALLON ROUGE de Hou Hsiao-hsien
Dans la rubrique « de qui se moque-t-on ? » : le nouveau Hou Hsiao-hsien,
Le voyage du ballon rouge... Il paraît que c'est une commande du Musée d'Orsay. Ah oui ? A part ça, c'est un hommage au
Ballon rouge d'Albert Lamorisse. Que raconte le film ? Euh... ça raconte quelque chose ?

Un gamin parle... à un ballon. Sa mère, marionnettiste (enfin, elle fait les voix des marionnettes), qui ne s'en sort pas toute seule, engage une étudiante en cinéma chinoise pour s'occuper de lui. Et puis ? Et puis pas grand-chose...
Hou Hsiao-hsien, c'est un peu comme Oliveira : ou c'est magnifique (
Le Maître de Marionnettes ;
Good Men, Good Women), ou ça vous tombe des yeux (
Goodbye South, Goodbye). Parfois, ça commence magnifiquement... et puis ça finit par vous tomber des yeux (
Three times). Ici, ça vous tombe plutôt des yeux... C'est joliment filmé sans doute. Oui, et après ? C'est le vide abyssal. Je n'attendais pas forcément un chef-d'œuvre, mais j'attendais un peu mieux quand même... Ah oui, Juliette Binoche est blonde; ça ne lui va pas mal
(je sais, c'est passionnant comme considération, mais quand on n'a rien d'autre à se mettre sous la dent...
). Sinon, elle fait ce qu'elle peut. Parfois, elle est vraiment bien (enfin, quand elle a quelque chose à jouer). On croise aussi Hippolyte Girardot, agréablement redécouvert ces dernières années grâce notamment à Arnaud Desplechin (
Léo en jouant "Dans la compagnie des hommes" (en plus, Léo, c'était Sami Bouajila...) ;
Rois et reine) ou Pascale Ferran (
Lady Chatterley), mais qui, ici, ne fait que passer (et c'est dommage).
En bref, ça n'a aucun intérêt... Un film inutile ? Disons : dispensable.
Arya a écrit :Ah, moi j'avais gardé un meilleur souvenir de Serpico. C'était un très bon film sur la corruption et Al Pacino était excellent (pour changer). Par contre, c'est vrai que de Lumet-Pacino je préfère Un après-midi de chien.
Moi aussi !!! J'ai enfin réussi à le voir...
donc
DOG DAY AFTERNOON (UN APRÈS-MIDI DE CHIEN) de Sidney Lumet (1976)
Pour commencer,
Dog Day Afternoon (qui s'inspire d'un authentique fait divers) est un film d'une modernité hallucinante. Autant
Serpico a vieilli
(enfin, un peu), autant celui-ci, pas du tout, au contraire... Sur le cirque médiatique, sur la façon dont la télévision fait un spectacle de tout, sur la façon dont la foule fabrique un « héros » (la scène ahurissante dans laquelle Sonny / Al Pacino crie « Attica ! Attica ! », provoquant les acclamations de la foule) - pour le défaire ensuite ? (parce que le « héros » n'est peut-être pas exactement le héros rêvé...) - , le film aurait pu être fait aujourd'hui.
Sans parler d'un certain mariage... Dog Day Afternoon est tout sauf un film de braquage ordinaire. Le film est d'une humanité, d'une intensité déchirantes. Si Sal (John Cazale) est prêt à tuer des otages, Sonny est plutôt un brave type
(oui, quand même...). Pourquoi braque-t-il la banque ? On découvre sa « motivation » assez tard et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle est surprenante... Tout impressionne dans le film de Lumet : le sujet (tout ce qui est en jeu ici, la modernité de ce qui se joue ici), le récit, la mise en scène (nous sommes au-delà de la maîtrise; quelque part du côté de la grâce ?). Et bien sûr Pacino, immense, sublime, lui aussi touché par la grâce.
En résumé : c'est énorme. Un très grand film, hallucinant, audacieux, bouleversant.