julie jph a écrit :j'ai vu
ceux qui restent d'anne le ny
Moi aussi...
Donc... CEUX QUI RESTENT d'Anne Le Ny
C'est l'histoire d'une rencontre. Une histoire banale ? Pas tant que ça. Bertrand et Lorraine se croisent dans les couloirs d'un hôpital. Il vient rendre visite à sa femme, elle à son ami. Ils sont tous les deux (la femme de Bertrand, l'ami de Lorraine) atteints d'un cancer.
Commençons par ce qui fâche (enfin, fâche, c'est un bien grand mot...), en l'occurrence cet artifice de scénario et de mise en scène qui consiste à ne jamais montrer les conjoints malades de Bertrand et Lorraine, à ne jamais entrer dans la chambre. Délicatesse, pudeur, peur du pathos ? C'est surtout un peu hypocrite. Nous sommes à l'hôpital, des malades sont en train de souffrir, de mourir peut-être derrière ces portes fermées, mais non, vous ne verrez rien (à part quelques malades croisés dans les couloirs)... Bon, d'accord, les héros du film, ce ne sont pas les malades, mais leurs conjoints, mais tout de même...
A part ça, le film est formidable. Très « qualité française », très écrit (Anne Le Ny cherche un peu trop la jolie formule ?), un peu convenu, un peu roublard (?). Mais avant tout très émouvant. Le film a même ses moments poignants. Le film raconte l'histoire d'un homme et d'une femme qui se raccrochent l'un à l'autre (sans que cela les arrache pour autant à leur solitude absolue ?), qui se disent que ce n'est pas de l'amour... mais qui savent très bien que si. Comment ne culpabiliseraient-ils pas ? Bertrand surtout culpabilise... Allez vous aimer dans des conditions pareilles...
Ce qui donne son prix au film, ce qui fait oublier (ou presque) ses défauts, petits ou grands, ce sont ses interprètes. Emmanuelle Devos, grandiose une fois de plus (ah !
Emmanuelle Devos...), mais aussi Vincent Lindon (à qui la maturité va décidément bien), magnifique
(j'ai mis beaucoup de temps à l'aimer, Vincent Lindon... est-ce que ce sont les années qui passent qui lui donnent une épaisseur et une complexité qu'il n'avait pas plus jeune ?). Deux acteurs en état de grâce. D'accord, le film est imparfait, mais est-ce si grave ?
Num a écrit :Je crois (on top of my head) jamais avoir vu aucun Assayas.
C'est un peu dommage de commencer par Boarding Gate...