Lundi 14 juillet
Bénabar attaque : la chanson française au sommet de la nouvelle vague.
Avec Bénabar, le Festival de Poupet sÂ’est jeté dans la nouvelle vague de la chanson française. Les 2 000 spectateurs y ont plongé la tête la premièreÂ…
CÂ’est de lÂ’or en barre. Bénabar détient cette richesse pieds et mains liés. Pourtant, ses textes relèvent plutôt de la pÂ’tite monnaie, du menu fretin que lÂ’on claque au quotidien. Ces petits riens qui font un grand tout. Et vendredi soir, cÂ’est Poupet qui est passé à la caisse : « Bien le bonsoir messieurs dames ! » Arc bouté à son pied de micro, Bénabar ne sÂ’est pas fait prier pour lancer sa fanfare. Sur scène : un piano, des cuivres, un banjo, un accordéon. Chanson française ? Jazz manouche ? Un peu de tout ça, à vrai dire.
Mais une chose est sûre, sa musique, cÂ’est avant tout des paroles. Des textes cousus de fil précieux. Les lèvres plantées contre le micro, Bénabar ne voudrait surtout pas que quelques mots rebelles se fassent la belle. Le chanteur, aux allures de dandy parisien, comme un mixte de Jacques Dutronc et Jacques Higelin, reprend à la volée toutes les tranches de vie.
Comme ce tue lÂ’amour irréparable, « où vous vous levez un matin, à côté dÂ’une nana, qui porte un de ces t-shirts aux imprimés, genre Gaston Lagaf qui dit « JÂ’aime bien la sieste ! ». Et pour verser dans le scénario cru de la réalité, surtout ne pas oublier cette « haleine de trappeur » au saut du lit. Après tout, « il faut bien que quelquÂ’un le dise ». Bénabar ne sÂ’en est pas gêné. Ce nÂ’est pas son genre. Lui, lÂ’un des chefs de file de la nouvelle vague de la chanson française, avec son pote Vincent Delerm, à lÂ’image des acolytes du cinéma des années 60, Jean-Luc Godart, François Truffaut ou Jacques Demy.
Un univers loufoque à lÂ’image des films dÂ’Emir Kustorica
Après deux ou trois morceaux bien enlevés, il se mettra tour à tour au piano et à la trompette, quÂ’il pratique depuis ses huit bougies, « parce que cÂ’est lÂ’instrument privilégié des clowns ». DÂ’ailleurs, la page du cirque et de sa folie, il ne lÂ’a pas tout à fait tournée. Son univers reste loufoque, surprenant, à lÂ’image des films déjantés dÂ’Emir Kustorica.
Toutes les choses simples de la vie se parent de rose
Ces références au septième art sont loin dÂ’être usurpées, tant Bénabar reste imprégné par la vidéo. Sa carrière, il lÂ’a en effet débuté derrière la caméra, avec plusieurs courts-métrages à son actif. Et il mériterait dÂ’être filmé. Pour sûr ! Dégingandé, aux postures les plus improbables, Bénabar nÂ’est sûrement pas un esthète de lÂ’expression physique, cher à Mia, Kamel et compagnie. Il nÂ’empêche. CÂ’est le personnage. Avec un charisme qui en jette.
Sous les filets de sa gouaille rauque, les choses simples de la vie se parent de rose.
Deviennent belles, tout simplement. Ou tragiques. Au choix. CÂ’est ce quÂ’on aime chez ce trublion de nos faits et gestes. LÂ’espion de nos heures les plus intimes. Dans ces textes, chacun de nous peut retrouver une parcelle de son histoire. On peut en rire, on peut en pleurer. Mais on nÂ’y est pas insensible.
Quel insolent, ce Bénabar ! Et terriblement doué, en primeÂ…Un vrai coup de cœur.
Freddy Reigner
Voilà je l'ai trouvé très bien cet article
