Le zoo de Vincennes
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Le zoo de Vincennes
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'le zoo de Vincennes' me parle beaucoup... je le connais, ce zoo. C'est toute mon enfance... cette fausse montagne m'a toujours choquée et fait hurler de rire... La chanson est drôle, mais amère et brutale... j'l'aime vraiment bien
Moi j'étais chaud comme la braise
Elle c'était un glaçon
C'était comme verser du lait-fraise
Dans un verre de Saint Emilion
Elle c'était un glaçon
C'était comme verser du lait-fraise
Dans un verre de Saint Emilion
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Rassures-moi: tu étais de quel côté des grilles ?Elaeudanla a écrit :je le connais, ce zoo. C'est toute mon enfance...

(oui, je sais, je sais, pas besoin de photo de chacal)
Elevé avec des bulles ... j'ai gardé le côté pétillant.
En effet, je pétille de connerie.
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non non, c'est très drôle ! tu n'es pas un chacal, virgule, toiJosss a écrit :Rassures-moi: tu étais de quel côté des grilles ?Elaeudanla a écrit :je le connais, ce zoo. C'est toute mon enfance...![]()
(oui, je sais, je sais, pas besoin de photo de chacal)
Moi j'étais chaud comme la braise
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Merci ...
Si ça se trouve y'a des ours pas tristes dans un zoo qqpart, qui aiment à jouer à la crapette au coin d'un feu quand leur journée de boulot est finie.
En plus, ils sont bien nourris, ils ont droits à des desserts ... Si si ! Z'avez jamais entendu parler de la pièce montée des grands ours ?

Si ça se trouve y'a des ours pas tristes dans un zoo qqpart, qui aiment à jouer à la crapette au coin d'un feu quand leur journée de boulot est finie.
En plus, ils sont bien nourris, ils ont droits à des desserts ... Si si ! Z'avez jamais entendu parler de la pièce montée des grands ours ?
Elevé avec des bulles ... j'ai gardé le côté pétillant.
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Josss, capillotractée (au fait en vérifiant mes places de concert, j'en ai trouvé une pour Fersen en novembre! J'avais oublié et je sais pas si je pourrai y aller, enfin bon).
Fourchette, c'est marrant, je n'ai jamais vraiment pensé ça des zoos mais je ne suis pas non plus un grand fan (suis je déjà allé au zoo de Vincennes?). Je l'ai trouvée un peu sinistre cette chanson (comme le zoo, c'est bon, j'ai capté)
Fourchette, c'est marrant, je n'ai jamais vraiment pensé ça des zoos mais je ne suis pas non plus un grand fan (suis je déjà allé au zoo de Vincennes?). Je l'ai trouvée un peu sinistre cette chanson (comme le zoo, c'est bon, j'ai capté)
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Ben vi ben vi je comprends bienSophie a écrit :celle-là est pas mal non plus c'est sur...
non, je suis pas une insensible à la cause des animaux, mais je trouve la cause des humains plus sinistres par moment et "je suis de celle" ou "la coquette" vont plus facilement m'émouvoir...
Un nouveau monde s'ouvre à mes yeux : pas trop de boulot, pas mal de sport et de concerts si ce n'est pas le paradis qu'est-ce donc?
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Bah moi j'aime bien les zoos en général (je pourrais encore passer des heures à regarder les loutres jouer).
Mais c'est vrai qu'elle est sinistre celle-là et forcément, elle me met mal à l'aise, alors je me dit qu'on fait de l'anthropomorphisme quand on parle du malheur des animaux enfermés, histoire d'apaiser ma conscience.
Mais c'est vrai qu'elle est sinistre celle-là et forcément, elle me met mal à l'aise, alors je me dit qu'on fait de l'anthropomorphisme quand on parle du malheur des animaux enfermés, histoire d'apaiser ma conscience.
A part l'amour, la musique et la sieste....
Y a pas grand chose à faire sur cette foutue planète
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Je suis complètement passée à côté de cette chanson pendant le showcase, chais pas pourquoi... peut-être parce que je ne connais pas le zoo de Vincennes (mais ça marche aussi avec celui de la Palmyre... sauf pour les rimes)
Elle me plait de plus en plus... même si elle me plombe à chaque écoute... quel chagrin...





Elle me plait de plus en plus... même si elle me plombe à chaque écoute... quel chagrin...





Voilà ...
- Béabarge
- En bénabarboteuse...
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Moi j'ai adoré cette chanson lors du show-case. je ne connais pas le zoo de Vincennes mais elle m'a rappeler qu'une fois, un gamin que je gardais a fait peur a un lion du parc de la tête d'or à Lyon.
Véridique, le lion a réellement sursauté lorsque qu'on l'a interpelé, petite nature exilée...
Ce qu'il y a de bien dans les chansons de B, c'est qu'elles nous rappellent toujours des anecdotes ou des personnes.
Véridique, le lion a réellement sursauté lorsque qu'on l'a interpelé, petite nature exilée...
Ce qu'il y a de bien dans les chansons de B, c'est qu'elles nous rappellent toujours des anecdotes ou des personnes.
"On n'est pas les premiers sur Terre
D'ailleurs parfois le ciel est lourd
Ils sont nombreux là-haut, ça fait du poids
D'ailleurs parfois le ciel est bas"
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C marrant ce que tu dis: j'avais un copain Thaïlandais qui était absolument persuadé qu'il y avait des tigres et des éléphants qui déambulaient en liberté en Europe. On lui a dit "ben on en a, mais dans des zoos !"Alice a écrit :je connais pas du tout ce zoo (ni d'autres) mais j'aime bien le "lexomil gros comme un pain de campagne"... et puis surtout la question qu'il se pose : les enfants en afrique vont-ils voir les animaux européens en cage ? je me suis longtemps posé la question !
"Mais alors vous avez quoi comme animaux ?"
"bah des chats, des chiens, des poissons rouges ... désolé"

"...."
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Le zoo de Vincennes
Les humains-bêtes de foire d' "Approchez" sont remplacés par des animaux-bêtes de zoo. Une version assez amère, sombre ("sinistre") de cette vie d'exhibés dénaturés (le lion, le rhinocéros par exemple) dans une nature reconstituée, bien soulignée par des cordes graves (guitare / violoncelle) et de jolies allitérations.
Désolé, mais cette chanson ne me séduit pas, il manque quelque chose, un thème mieux défini ou des nuances dans les formulations ou le fait que je ne déteste pas les zoos.
Elle me passe zoo dessus de la tête en (bête de) somme. Et qui dit Vincennes dit Jack, non?
Les humains-bêtes de foire d' "Approchez" sont remplacés par des animaux-bêtes de zoo. Une version assez amère, sombre ("sinistre") de cette vie d'exhibés dénaturés (le lion, le rhinocéros par exemple) dans une nature reconstituée, bien soulignée par des cordes graves (guitare / violoncelle) et de jolies allitérations.
Désolé, mais cette chanson ne me séduit pas, il manque quelque chose, un thème mieux défini ou des nuances dans les formulations ou le fait que je ne déteste pas les zoos.
Elle me passe zoo dessus de la tête en (bête de) somme. Et qui dit Vincennes dit Jack, non?

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Bah moi j'aime vachement cette chanson 8) , je trouve les rimes parfaites et les mots bien choisis et franchement la musique autant sur le refrain que sur les couplets sont très très bien.
MAIS SURTOUT SUR LE REFRAIN
Peut être un peu exagéré dans le fond des choses mais bon la fin à la B.




Peut être un peu exagéré dans le fond des choses mais bon la fin à la B.
Embrasssssssssse-moi, embraaaaaaaaaaaaaase-moi, avant que j'dise n'importe quoi, la la la la la la la la laaaa (NJ)
En Coulisse Avec ...
En Coulisse Avec ...
Ca me fait penser à la BD "Pedro le Coati", où pour passer le temps, les annimaux du zoo jouent à la belote...Josss a écrit :Merci ...![]()
Si ça se trouve y'a des ours pas tristes dans un zoo qqpart, qui aiment à jouer à la crapette au coin d'un feu quand leur journée de boulot est finie.
Mais pour revenir à la chanson, je l'aime vraiment bien, les idées, les formulations, l'air, j'trovue que ça sonne bien. (au contraire de m'sieur num qui a l'air d'etre dans sa période "critique de Libé"

Je te kiffe public
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- Futur(e) Bénabarge ?
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- Localisation : Grenoble
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Et bien Bénabar nous prouve une nouvelle fois qu'il les aimes les animaux (Mélanie Patterson est-elle le petit animal qui rend la vie si jolie, que le chien piqué aurait aimé connaitre ?). Je suis personnellement très touché par la cause animale et si les Zoos ont sauvé des espèces, ils sont hélas de tels emmerdoirs à fauves frustrés que je suis bien heureux que quelqu'un le dise enfin.
Musicalement je l'aime autant que les autres, mais il nous colle encore le nez dedans en disant "mais regarde un peu comme c'est ridicule tout ce bordel ! avoue que ton monde est absurde !" et il le fait si bien
Musicalement je l'aime autant que les autres, mais il nous colle encore le nez dedans en disant "mais regarde un peu comme c'est ridicule tout ce bordel ! avoue que ton monde est absurde !" et il le fait si bien

Le bonheur ça se trouve pas en lingots, mais en petite monnaie !
moi j'ai horreur de cette chanson mais parce que j'ai horreur du zoo de vincennes
du coup je peux pas écouter cette chanson en entier elle me met mal à l'aise
c'était peut etre l'effet voulu non

du coup je peux pas écouter cette chanson en entier elle me met mal à l'aise
c'était peut etre l'effet voulu non



quand on voit ce qu'on voit
quand on entend ce qu'on entend...
et ba on est content d'être ce qu'on est !
quand on entend ce qu'on entend...
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- craquinette
- A tué un chasseur ce matin
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une chanson où on oscille sans cesse entre le rire et les larmes ..........
où on ne sait s'il faut sourire ou éclater en sanglots ....
avec une grande tendresse pour les animaux


avec une grande tendresse pour les animaux

Maint'nant qu'j'ai fait le premier pas
T'as plus qu'à r'venir sur les tiens
Si tu t'jettes pas à l'eau, j'me noie
J'te menace pas, je te préviens
T'as plus qu'à r'venir sur les tiens
Si tu t'jettes pas à l'eau, j'me noie
J'te menace pas, je te préviens
- klem ogre de benabarback
- "Pourrisseur noble" compulsif
- Messages : 12610
- Enregistré le : 10 juin 2003 18:05
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
ouvrez ouvrez la cage aux oiseaux ....
désolé


désolé


Photos ?
Bisou Petite Fleur
EBT ?
Est-ce de ma faute à moi si j’aime le café et l’odeur des ptits chats
me coucher tard la nuit me lever tôt après minuit
aller au resto et boire des diabolos ?
à notre santé !
Urban Trip Paris
Bisou Petite Fleur

EBT ?
Est-ce de ma faute à moi si j’aime le café et l’odeur des ptits chats
me coucher tard la nuit me lever tôt après minuit
aller au resto et boire des diabolos ?
à notre santé !
Urban Trip Paris
J'ai trouvé par hasard un texte très intéressant d'un géographe analysant cette chanson...
Bénabar géographe ? A propos du zoo de Vincennes
La chanson de Bénabar sur le zoo de Vincennes - pure merveille poétique et géographique - exprime avec talent certaines problématiques liées à la place de l'animal dans nos sociétés, et rappelle combien les zoos sont des lieux qui peuvent légitimement intriguer le géographe.
Tout zoo n'a-t-il pas l'étonnant pouvoir de faire se côtoyer des animaux qui n'auraient jamais la chance, en « pleine nature », de se rencontrer. Le zoo fait ainsi « juxtaposer en un seul lieu réel (...) plusieurs emplacements qui sont en eux-mêmes incompatibles », comme le disait Michel Foucault à propos des hétérotopies (Foucault, 2001). Aux yeux du philosophe, les hétérotopies sont des espaces autres, des lieux réels qui contestent les lieux qui les entourent, « sortes d'utopies effectivement réalisées ». Or, ne trouve-t-on pas rassemblés sur les 14 hectares du zoo de Vincennes, dans le XII° arrondissement de Paris, plus de 1200 animaux, originaires de tous les continents ou presque (girafes, manchots, éléphants, rennes, loups, guanacos, ours, okapis, lémuriensÂ…) ? Le zoo nous offre une planète animale en miniature, de même que le jardin se présentait comme totalité du monde :
« Le jardin traditionnel des persans était un espace sacré qui devait réunir à l'intérieur de son rectangle quatre parties représentant les quatre parties du monde, avec un espace plus sacré encore que les autres qui était comme l'ombilic, le nombril du monde en son milieu, (c'est là qu'étaient la vasque et le jet d'eau) ; et toute la végétation du jardin devait se répartir dans cet espace, dans cette sorte de microcosme. (. . .) Le jardin, c'est la plus petite parcelle du monde et puis c'est la totalité du monde. Le jardin, c'est, depuis le fond de l'Antiquité, une sorte d'hétérotopie heureuse et universalisante (de là nos jardins zoologiques) » (Foucault, 2001)
Loin de cette hétérotopie heureuse, Bénabar dénonce le « triste monde » du zoo de Vincennes. Le début de sa chanson est éloquent :
Le rhinocéros du zoo de Vincennes
Sa peau est une écorce qui craquelle, il traîne
Licorne monstrueuse aux paupières de terre glaise
Mastodonte de peine sans espoir de remise
Vieillard, un enclos de béton vieux
Vieille gloire, un hospice de banlieue
A l'étroit piégé dans le zoo de Vincennes
Une baleine noyée dans les eaux de la Seine
Quel chagrin, quel triste monde
Où la savane se fane à l'ombre
De la fausse montagne du zoo de Vincennes.
La « baleine noyée dans les eaux de la Seine », à laquelle le rhinocéros est comparé, tout comme la juxtaposition de la savane et de la « fausse montagne du zoo de Vincennes », insistent sur cette curieuse biogéographie d'un espace hétérotopique. Notons d'ailleurs que Bénabar compare le zoo à un hospice et fait allusion à la prison (la remise de peine évoquée à la quatrième ligne et l'enclos de béton vieux rappellent que tout zoo est un espace de captivité), l'hospice et la prison étant deux autres hétérotopies évoquées par Foucault dans son texte sur les espaces autres, et bien sûr ailleurs dans son Âœuvre.
Mais la chanson de Bénabar va plus loin encore, abordant les représentations que l'on se fait du sauvage et de l'animalité. Dénonçant le ridicule du zoo qui finalement domestique les bêtes en croyant faire spectacle (et commerce) de leur animalité sauvage, Bénabar nous livre du même coup sa représentation de l'animalité, qui serait à l'opposé même de l'humanité. Dans sa chanson, il rêve « de la savane et des vastes plaines », de « bêtes féroces », d'éléphants dont les défenses ne soient pas « inutiles et ternies ». Ses comparaisons et métaphores anthropomorphiques se veulent des dénonciations, le zoo, « minable safari domestique », aurait ''dé-naturé'' les animaux : le lion devient « vieux beau à bedaine » victime de « calvitie », et les éléphants auraient besoin d'un « Lexomil » face à « la déprime qui les gagne ». Ce qu'il dit du lion est parfaitement révélateur de cette logique théâtrale d'un spectacle dénaturant :
Il ne tourne même plus comme un lion en cage
A quoi bon encore jouer les bêtes féroces
Quand on ne fait même plus peur aux gosses
Remarquons aussi la logique spatiale à l'oeuvre : c'est parce que le lion est « loin de la savane et des vastes plaines » qu'il devient un « vieux beau à bedaine ». Effectivement, les sociétés occidentales ont longtemps considéré l'animalité comme l'envers de l'humanité, donc comme reléguée au loin, dans la nature ; les sociétés humaines se réservant le côté culture. Pas étonnant, dès lors, d'avoir des espaces dits sauvages qui soient « inévitablement » peuplés d'animaux tout aussi sauvages se sent-on obligé de croire. Pour mémoire, chaque année 600 millions de visiteurs se pressent dans les quelques 10000 zoos du monde. Inversement, ce n'est pas surprenant de voir des chanteurs comme Bénabar dénoncer l'idée de mettre des animaux sauvages en plein espace urbain, c'est-à -dire au cÂœur de l'archétype de l'espace humanisé : la nature a-t-elle vraiment sa place au cÂœur même de la culture ?
Mais la dichotomie humain/animal, sous produit de la dichotomie nature/culture, est plus troublante qu'il n'y paraît. Souvenons-nous de ces zoos humains de la République coloniale, où des « indigènes » étaient présentés comme des « animaux », des sous-hommes dans cette logique. Le zoo de Vincennes n'a-t-il pas d'ailleurs été crée en 1931 juste en face de l'Exposition coloniale ? Dans les mentalités de l'époque, les « indigènes » vivaient dans un espace « sauvage » que les Occidentaux devaient coloniser, « civiliser », « mettre en valeur ». Rappelons ici que l'aspect prétendument sauvage de ces espaces de l'ailleurs justifiait la colonisation, en biffant opportunément que ces espaces étaient justement peuplés, habités, organisés, par des sociétés humaines, bien humainesÂ…
Cette approche post-coloniale, Bénabar ne l'aborde pas de front dans sa chanson. Il préfère retourner le questionnement.
Est-ce que chez eux, les enfants d'Afrique
Vont visiter des parcs zoologiques
Pour voir enfermées des bêtes qui viennent de loin
Des chats, des pigeons, des horodateurs ou des chiens ?
Le zoo de Vincennes, sinistre fête foraine
Arche de Noé de banlieue parisienne
Curieuse ménagerie triste et funèbre
Où les animaux s'emmerdent
La dénonciation est alors double : d'une part, « les animaux s'emmerdent » au zoo et cela semble le revers inévitable de tout spectacle de fauves exotiques mis en cage ; d'autre part, les visiteurs occidentaux sont soudain placés dans une relation culturelle inversée. Ce ne sont plus eux qui regarderont la culture des autres, mais les autres qui, tels des persans en France, regarderont la nature, et la culture, de l'Occident avec le même regard exotique : oh des chats ! oh des pigeons ! oh des horodateurs ! Bénabar savait-il d'ailleurs que le zoo iranien de Shiraz présente des chiens en cage ? En Iran, le chien n'est pas un animal domestique et on comprend alors mieux sa place dans un zoo !
D'où la fin de la chanson de Bénabar se découvrant lui-même indigène :
Quel chagrin
Quel triste monde
Où la savane se fane à l'ombre
De la fausse montagne du zoo de Vincennes.
Dire que j'en suis l'indigèneÂ…
Face aux risques d'une telle lecture post-coloniale des zoos, la stratégie des parcs zoologiques a changé. Ils ont bien compris que la captivité des animaux n'était pas leur meilleur argument publicitaire. D'où toute leur activité de communication centrée sur la protection d'espèces en danger ou même le développement durable. Le zoo deviendrait, subtil retournement, le moyen de protéger les animaux : leur habitat « naturel » risquant de disparaître, on se charge donc de leur en offrir un autre. La phrase de Bénabar, « arche de Noé de banlieue parisienne », résume à merveille cette nouvelle logique. Face au déluge (lire désastre écologique), l'arche, c'est-à -dire le zoo, se fait sanctuaire, espace de préservation.
La présentation officielle du zoo de Vincennes est sans ambiguïté : « La plupart des animaux abrités dans notre parc appartient à des espèces en voie de disparition à cause de la destruction totale ou partielle de leur habitat forestier. Saluant quelques 150 naissances par an parmi ses pensionnaires, le Parc Zoologique de Paris est toujours resté à l'avant-garde de la conservation. Nous souhaitons de tout coeur que ceux qui, jeunes ou moins jeunes, viennent visiter notre parc, repartent non seulement heureux des moments qu'ils y ont passés, mais aussi conscients de leur propre responsabilité face à la protection de l'environnement ». Le terme de « pensionnaires » fait bien sûr sourire quand on a en tête la chanson de Bénabar et quand on pense que le mot « détenus » vient plutôt à l'esprit pour d'autres espaces de captivitéÂ…
Un récent article de L'Express (16 août 2004) rappelait toutefois que l'approche classique, qui voulait sanctuariser la nature en musée naturel et figé, est totalement obsolète aujourd'hui. Les populations locales sont au contraire impliquées dans une gestion sur place du milieu : « Illustration au Niger, où, depuis 2001, le zoo de Doué soutient un projet de protection des dernières girafes libres d'Afrique occidentale. Pour défendre les grands ruminants, on améliore les conditions de vie des villageois - achat de moulins à mil et d'une moto-ambulance, développement du microcrédit pour favoriser les cultures de contre-saison. Ainsi, girafes et paysans ne sont plus en concurrence au sein de leur écosystème commun ». Notons toutefois que cette rhétorique a du mal à convaincre : démarche trop longue, trop ponctuelle, pour être généralisée, et notons aussi que cela a lieu sur place, au Niger, et nullement dans la proche banlieue parisienne.
On le voit, la question de l'animal et de l'humain recoupe pour une bonne part celle du proche et du lointain, de l'ici et de l'ailleurs. Au point que, de la chanson de Bénabar aux parcs zoologiques, des reportages animaliers aux peluches de nos enfants, en passant inévitablement par nos habitudes alimentaires, on ne sait plus trop quelle est la place de l'animal dans la société. Troublantes géographies animales bien plus omniprésentes que ce qu'on pourrait croire.
Olivier Milhaud, Université de Paris 1
Bénabar géographe ? A propos du zoo de Vincennes
La chanson de Bénabar sur le zoo de Vincennes - pure merveille poétique et géographique - exprime avec talent certaines problématiques liées à la place de l'animal dans nos sociétés, et rappelle combien les zoos sont des lieux qui peuvent légitimement intriguer le géographe.
Tout zoo n'a-t-il pas l'étonnant pouvoir de faire se côtoyer des animaux qui n'auraient jamais la chance, en « pleine nature », de se rencontrer. Le zoo fait ainsi « juxtaposer en un seul lieu réel (...) plusieurs emplacements qui sont en eux-mêmes incompatibles », comme le disait Michel Foucault à propos des hétérotopies (Foucault, 2001). Aux yeux du philosophe, les hétérotopies sont des espaces autres, des lieux réels qui contestent les lieux qui les entourent, « sortes d'utopies effectivement réalisées ». Or, ne trouve-t-on pas rassemblés sur les 14 hectares du zoo de Vincennes, dans le XII° arrondissement de Paris, plus de 1200 animaux, originaires de tous les continents ou presque (girafes, manchots, éléphants, rennes, loups, guanacos, ours, okapis, lémuriensÂ…) ? Le zoo nous offre une planète animale en miniature, de même que le jardin se présentait comme totalité du monde :
« Le jardin traditionnel des persans était un espace sacré qui devait réunir à l'intérieur de son rectangle quatre parties représentant les quatre parties du monde, avec un espace plus sacré encore que les autres qui était comme l'ombilic, le nombril du monde en son milieu, (c'est là qu'étaient la vasque et le jet d'eau) ; et toute la végétation du jardin devait se répartir dans cet espace, dans cette sorte de microcosme. (. . .) Le jardin, c'est la plus petite parcelle du monde et puis c'est la totalité du monde. Le jardin, c'est, depuis le fond de l'Antiquité, une sorte d'hétérotopie heureuse et universalisante (de là nos jardins zoologiques) » (Foucault, 2001)
Loin de cette hétérotopie heureuse, Bénabar dénonce le « triste monde » du zoo de Vincennes. Le début de sa chanson est éloquent :
Le rhinocéros du zoo de Vincennes
Sa peau est une écorce qui craquelle, il traîne
Licorne monstrueuse aux paupières de terre glaise
Mastodonte de peine sans espoir de remise
Vieillard, un enclos de béton vieux
Vieille gloire, un hospice de banlieue
A l'étroit piégé dans le zoo de Vincennes
Une baleine noyée dans les eaux de la Seine
Quel chagrin, quel triste monde
Où la savane se fane à l'ombre
De la fausse montagne du zoo de Vincennes.
La « baleine noyée dans les eaux de la Seine », à laquelle le rhinocéros est comparé, tout comme la juxtaposition de la savane et de la « fausse montagne du zoo de Vincennes », insistent sur cette curieuse biogéographie d'un espace hétérotopique. Notons d'ailleurs que Bénabar compare le zoo à un hospice et fait allusion à la prison (la remise de peine évoquée à la quatrième ligne et l'enclos de béton vieux rappellent que tout zoo est un espace de captivité), l'hospice et la prison étant deux autres hétérotopies évoquées par Foucault dans son texte sur les espaces autres, et bien sûr ailleurs dans son Âœuvre.
Mais la chanson de Bénabar va plus loin encore, abordant les représentations que l'on se fait du sauvage et de l'animalité. Dénonçant le ridicule du zoo qui finalement domestique les bêtes en croyant faire spectacle (et commerce) de leur animalité sauvage, Bénabar nous livre du même coup sa représentation de l'animalité, qui serait à l'opposé même de l'humanité. Dans sa chanson, il rêve « de la savane et des vastes plaines », de « bêtes féroces », d'éléphants dont les défenses ne soient pas « inutiles et ternies ». Ses comparaisons et métaphores anthropomorphiques se veulent des dénonciations, le zoo, « minable safari domestique », aurait ''dé-naturé'' les animaux : le lion devient « vieux beau à bedaine » victime de « calvitie », et les éléphants auraient besoin d'un « Lexomil » face à « la déprime qui les gagne ». Ce qu'il dit du lion est parfaitement révélateur de cette logique théâtrale d'un spectacle dénaturant :
Il ne tourne même plus comme un lion en cage
A quoi bon encore jouer les bêtes féroces
Quand on ne fait même plus peur aux gosses
Remarquons aussi la logique spatiale à l'oeuvre : c'est parce que le lion est « loin de la savane et des vastes plaines » qu'il devient un « vieux beau à bedaine ». Effectivement, les sociétés occidentales ont longtemps considéré l'animalité comme l'envers de l'humanité, donc comme reléguée au loin, dans la nature ; les sociétés humaines se réservant le côté culture. Pas étonnant, dès lors, d'avoir des espaces dits sauvages qui soient « inévitablement » peuplés d'animaux tout aussi sauvages se sent-on obligé de croire. Pour mémoire, chaque année 600 millions de visiteurs se pressent dans les quelques 10000 zoos du monde. Inversement, ce n'est pas surprenant de voir des chanteurs comme Bénabar dénoncer l'idée de mettre des animaux sauvages en plein espace urbain, c'est-à -dire au cÂœur de l'archétype de l'espace humanisé : la nature a-t-elle vraiment sa place au cÂœur même de la culture ?
Mais la dichotomie humain/animal, sous produit de la dichotomie nature/culture, est plus troublante qu'il n'y paraît. Souvenons-nous de ces zoos humains de la République coloniale, où des « indigènes » étaient présentés comme des « animaux », des sous-hommes dans cette logique. Le zoo de Vincennes n'a-t-il pas d'ailleurs été crée en 1931 juste en face de l'Exposition coloniale ? Dans les mentalités de l'époque, les « indigènes » vivaient dans un espace « sauvage » que les Occidentaux devaient coloniser, « civiliser », « mettre en valeur ». Rappelons ici que l'aspect prétendument sauvage de ces espaces de l'ailleurs justifiait la colonisation, en biffant opportunément que ces espaces étaient justement peuplés, habités, organisés, par des sociétés humaines, bien humainesÂ…
Cette approche post-coloniale, Bénabar ne l'aborde pas de front dans sa chanson. Il préfère retourner le questionnement.
Est-ce que chez eux, les enfants d'Afrique
Vont visiter des parcs zoologiques
Pour voir enfermées des bêtes qui viennent de loin
Des chats, des pigeons, des horodateurs ou des chiens ?
Le zoo de Vincennes, sinistre fête foraine
Arche de Noé de banlieue parisienne
Curieuse ménagerie triste et funèbre
Où les animaux s'emmerdent
La dénonciation est alors double : d'une part, « les animaux s'emmerdent » au zoo et cela semble le revers inévitable de tout spectacle de fauves exotiques mis en cage ; d'autre part, les visiteurs occidentaux sont soudain placés dans une relation culturelle inversée. Ce ne sont plus eux qui regarderont la culture des autres, mais les autres qui, tels des persans en France, regarderont la nature, et la culture, de l'Occident avec le même regard exotique : oh des chats ! oh des pigeons ! oh des horodateurs ! Bénabar savait-il d'ailleurs que le zoo iranien de Shiraz présente des chiens en cage ? En Iran, le chien n'est pas un animal domestique et on comprend alors mieux sa place dans un zoo !
D'où la fin de la chanson de Bénabar se découvrant lui-même indigène :
Quel chagrin
Quel triste monde
Où la savane se fane à l'ombre
De la fausse montagne du zoo de Vincennes.
Dire que j'en suis l'indigèneÂ…
Face aux risques d'une telle lecture post-coloniale des zoos, la stratégie des parcs zoologiques a changé. Ils ont bien compris que la captivité des animaux n'était pas leur meilleur argument publicitaire. D'où toute leur activité de communication centrée sur la protection d'espèces en danger ou même le développement durable. Le zoo deviendrait, subtil retournement, le moyen de protéger les animaux : leur habitat « naturel » risquant de disparaître, on se charge donc de leur en offrir un autre. La phrase de Bénabar, « arche de Noé de banlieue parisienne », résume à merveille cette nouvelle logique. Face au déluge (lire désastre écologique), l'arche, c'est-à -dire le zoo, se fait sanctuaire, espace de préservation.
La présentation officielle du zoo de Vincennes est sans ambiguïté : « La plupart des animaux abrités dans notre parc appartient à des espèces en voie de disparition à cause de la destruction totale ou partielle de leur habitat forestier. Saluant quelques 150 naissances par an parmi ses pensionnaires, le Parc Zoologique de Paris est toujours resté à l'avant-garde de la conservation. Nous souhaitons de tout coeur que ceux qui, jeunes ou moins jeunes, viennent visiter notre parc, repartent non seulement heureux des moments qu'ils y ont passés, mais aussi conscients de leur propre responsabilité face à la protection de l'environnement ». Le terme de « pensionnaires » fait bien sûr sourire quand on a en tête la chanson de Bénabar et quand on pense que le mot « détenus » vient plutôt à l'esprit pour d'autres espaces de captivitéÂ…
Un récent article de L'Express (16 août 2004) rappelait toutefois que l'approche classique, qui voulait sanctuariser la nature en musée naturel et figé, est totalement obsolète aujourd'hui. Les populations locales sont au contraire impliquées dans une gestion sur place du milieu : « Illustration au Niger, où, depuis 2001, le zoo de Doué soutient un projet de protection des dernières girafes libres d'Afrique occidentale. Pour défendre les grands ruminants, on améliore les conditions de vie des villageois - achat de moulins à mil et d'une moto-ambulance, développement du microcrédit pour favoriser les cultures de contre-saison. Ainsi, girafes et paysans ne sont plus en concurrence au sein de leur écosystème commun ». Notons toutefois que cette rhétorique a du mal à convaincre : démarche trop longue, trop ponctuelle, pour être généralisée, et notons aussi que cela a lieu sur place, au Niger, et nullement dans la proche banlieue parisienne.
On le voit, la question de l'animal et de l'humain recoupe pour une bonne part celle du proche et du lointain, de l'ici et de l'ailleurs. Au point que, de la chanson de Bénabar aux parcs zoologiques, des reportages animaliers aux peluches de nos enfants, en passant inévitablement par nos habitudes alimentaires, on ne sait plus trop quelle est la place de l'animal dans la société. Troublantes géographies animales bien plus omniprésentes que ce qu'on pourrait croire.
Olivier Milhaud, Université de Paris 1
- Alain D.
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Voilà , tout est dit par le Monsieur au dessus... Hors les chansons "festives" de B., c'est surement celle que je prefere. Et l'arrivée de Matthias sur scène n'a pas arrangé les choses. Indispensable poètiquement et musicalement...
"Monsieur Florent Silve à la basse, m'ssieurs-dames !!!!"
Quel triste monde.... Ca fout des frissons à chaque fois... En fait, je dois trop aimer les animaux.*
Mariet, envoie nous des photos d'Eléphants!!!! Et de Girafes (
)
*Ce qui ne veut pas dire que je n'aime pas les êtres humains...
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*Ce qui ne veut pas dire que je n'aime pas les êtres humains...
