
Fil Cinéma 2010
Modérateur : Modérateurs
Ah Klem que ferions-nous sans toiklem ogre de benabarback a écrit :Comme l'an passé, j'inaugure ce nouveau fil, moi qui ne le suis pas, cinéphile![]()
Fil Cinéma 2010
Mareck a écrit :
Ah Klem que ferions-nous sans toi![]()
Pas faux en effet.Num a écrit :(titres un peu trop misogynes cette année ?)
Cela commence sur les chapeaux de roues et c'est une sacrée prouesse d'être à la fois "respectueux" de la "licence" et "novateur". L'effet "mise en abyme" (ou vache qui rit) joue à fond, c'est malin, marrant (et fout un peu les jetons). Puis l'intrigue commence : Sidney a écrit un livre "out of darkness" pour aider les gens qui sont dans la tourmente (ou aussi pour s'aider elle même). Elle fait une tournée des librairies qui passe par Woodsboro, pile le jour anniversaire des événements de Scream. Événements qui font beaucoup rigoler les gens qui sont en ce moment au lycée ou à la fac (masque de Ghostface sur les feux rouges, applications de smartphone, visionnage de Stab en série etc). Pendant ce temps là Dewey est devenu shérif et a épousé Gale (qui n'est plus journaliste). J'aurais eu du mal à imaginer un film sans ces survivants et il y a une grosse touche de nostalgie à les revoir. Ils ont vieilli, nous aussi mais surtout, ils savent, ils ont l'expérience des séries de meurtres précédents et autour d'eux, tout le monde s'en fout (n'écoute pas ou fait mine de ne pas entendre). C'est assez triste, comme si, personne n'apprenait jamais et tout était motif à se répéter indéfiniment. D'ailleurs la série de meurtres a de nombreux points communs avec la série initiale, bref ce n'est pas un hasard.Critikat.com a écrit :Car en un peu plus de dix ans, le cinéma d’horreur a produit un nombre considérable de films souvent rentables, lançant des sous-genres qui ont disparu presque aussi vite qu’ils sont arrivés (le torture porn de Saw et ses avatars, l’épouvante asiatique à la Ring et The Grudge) et réactivant jusqu’à plus soif les icônes sanglantes des glorieuses années soixante-dix et navrantes années quatre-vingt, de Vendredi 13 à Halloween en passant par La Maison de cire, Le Bal de l’horreur et autres Massacre à la tronçonneuse.
Idem pour excessif.comCritikat.com a écrit :Il suffit à Craven de quinze minutes pour convaincre et donner le ton : comme dans le premier Scream, la séquence inaugurale de ce nouvel épisode est magistrale. En réussissant contre toute attente à créer un effet de surprise là où, logiquement, une quatrième suite peine généralement à se renouveler, le cinéaste et son scénariste posent de nouvelles bases tout en déroulant leur programme. Au menu des réjouissances : commentaire de texte sur le bien-fondé du remake et les règles qui en découlent, analyse comparée des anciennes générations de victimes et des nouvelles (potentielles), diagnostic des nouveaux outils de socialisation des jeunes (téléphone portable, réseaux sociaux) et dissertation sur les nouvelles pratiques cinématographiques et la mise en scène de soi qui en découle. Le tout, emballé dans un peu moins de deux heures de film menées tambour-battant, dans une surenchère de rire et d’effroi qui s’applique à théoriser et démontrer dans un seul et même mouvement.
Ainsi, peut-être plus encore que dans le premier Scream, on peut choisir de se laisser guider par le seul divertissement (de ce côté-là, le film remplit allègrement son contrat) ou faire travailler ses méninges et se laisser embarquer dans le puits sans fond d’une mise en abyme perpétuelle, qui consiste à faire des personnages les acteurs et les réalisateurs du remake de leur propre vie... à moins que ce ne soit le remake des films inspirés de leurs propres malheurs ? Comme le dit le shérif Dewey : "A generation’s tragedy is the next one’s joke (La tragédie d’une génération est la risée de la suivante)". Face aux nouvelles cibles du tueur, elles-mêmes des versions rajeunies et modernisées des héros du premier épisode (la jeune et virginale héroïne, cousine de Sidney ; le boyfriend douteux ; la cinéphile à l’ironie mordante ; la bimbo ; la maladroite assistante du shérif ; l’attachée de presse ambitieuse...), que peuvent les anciens ?
Sidney, Dewey et Gale (et leurs interprètes) ont pris quelques rides (et, pour Courteney Cox, un peu de botox) et doivent trouver leur place dans un monde peuplé de petits malins biberonnés à la télé-réalité, avides de gloire facile et instantanée, qui préfèrent la facilité du remake à la patine de l’original. Pour Sidney, la virginité du premier film a disparu au profit d’une vie asexuée et androgyne. Les traits anguleux de Neve Campbell et son corps musclé de danseuse donnent à son personnage une ambiguïté touchante ; devenue spectatrice des événements, elle est désormais contrainte de voir se dérouler le film de son passé, comme une mauvaise vidéo bricolée sur YouTube où des amateurs peu inspirés s’amusent à recréer des scènes de leurs films cultes. L’arrivisme de Gale, capable de risquer sa vie pour retrouver l’inspiration qui lui fait défaut, et la bêtise de Dewey, devenue sagesse face à l’inconséquence des plus jeunes, transforment ces vieilles gloires en vétérans définitivement usés par un monde qui les dépasse. Si, dans leur jeunesse sacrifiée, un simple téléphone pouvait faire basculer leurs vies, que peuvent les nouvelles victimes quand leurs portables servent à remplir leur quotidien, jusqu’à le filmer et le commenter en temps réel ? La réflexion pourrait virer au pamphlet de vieux con, mais Craven ne tire pas de morale hâtive. Sauf peut-être une, à laquelle tous les cinéphiles s’accorderont : si vous faites un remake, ne déconnez pas avec l’original.
Télérama dit : "le copié-collé qui plaît quand même.." et je suis d'accord : on a ce qu'on attend, tout en étant surpris. (le lien vers la critique de Scream 1 est rigolo à (re)lire, 15 ans après).excessif.com a écrit :Inconsciemment ou non, les trois acteurs stars deviennent ce que sont devenus leurs personnages, eux aussi ravagés par le temps, amenés à reproduire les erreurs du passé ou à revivre des situations familières, que le spectateur connaît aussi bien - si ce n'est mieux - qu'eux. Ces icônes d'hier un peu fanées un peu momifiées n'en restent pas moins l'âme de cette tétralogie. On ne compte pas le nombre d'autocitations (Scream 4 peut être vu comme une parodie des trois premiers). Mais ce sentiment de déjà-vu, ressenti explicitement par Sydney Prescott, démontre à quel point aujourd'hui le premier Scream est devenu une référence copiée, digérée, référencée et surtout incomprise. En 1996, les adolescents récitaient des films d'horreur planqués dans les vidéoclubs et leur fascination était renforcée par leur envie de découvrir des univers de réalisateurs quitte à ne plus distinguer la réalité de la fiction. Quinze ans plus tard, c'est le cimetière des cinéphiles : le cynisme tant critiqué de Craven est passé du côté des adolescents qui n'ont besoin que de quelques clics sur Internet pour télécharger de mauvais remakes de films d'horreur. La fonction des rescapés (Campbell, Cox et Arquette), qui traversent le récit comme des fantômes et savent au fond d'eux que jouer avec le feu a des conséquences morales qui se payent toute une vie, c'est de rappeler que l'original est toujours supérieur à la copie.
Désolée, ça ne sera pas pour cette fois-ci !Num a écrit :6e post de suite, au 10e, je me paye un coup à boire
VO 3D, selbstverständlich* !Num a écrit :A propos de Pina (j'aime beaucoup l’accroche "Tanzt, tanzt sonst sind wir verloren" au fait), tu l'as vu en 3D ou pas ?