Luc Le Vaillant, dans [url=http://www.liberation.fr/rebonds/299455.FR.php][i]Libération[/i][/url], a écrit :Carla, on compte sur toi
Carla avec Sarko ? Mamma mia, che vergogna ! Pour nous consoler de cette désolation, il ne reste plus qu'à imaginer Carla, en service commandé, venue choper le petit Nicolas, juste pour faire exploser la présidence Sarkozy.
Eh oui, les gens du Flore, de la gauche culturelle et de la chansonnette pas bête réunis se désespérent de cette union, qui tient du meurtre en réunion. Mais pourquoi s'est-elle déguisée en Minnie pour accompagner le Mickey du Fouquet's, celle qui déclarait : «Rien de plus injuste que le capitalisme. Pas possible d'accumuler comme ça. à‡a ne peut plus durer.» Ajoutant avec une lucidité qui semble l'avoir quittée : «Mais comment je peux dire ça quand j'en profite d'une façon aussi désastreuse ?» (1) C'était, il y a dix ans. Dernièrement encore, elle trouvait assez dégueulasse les tests ADN imaginés par la petite souris qui la marierait bien devant monsieur Pape.
Eh oui, Sarkozy continue à mener une politique d'ouverture et se régale de désespérer Oberkampf et autres Billancourt bobos. Après Bernard K., la Bruni. Après Fadela A., la Carla. Tant que le président voguait de concert avec Cécilia, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes et les vaches étaient bien gardées. Cécilia était une UMP d'obédience stricte doublée d'une NAP (2) qui s'habillait en Prada et résidait sur l'île de la Jatte. Carla, si elle n'a jamais connu de fins de mois difficiles, a la fibre moins droitière et des idées moins néo-rombière.
Le seul espoir des affligés que nous sommes, est qu'en digne compatriote de Machiavel, Carla se soit inventé un stratagème à la Mata Hari ou à la Milady et se soit glissée dans le lit de qui vous savez, uniquement pour briser en mille morceaux son petit cÅ“ur de midinette.
Car, à l'évidence, Nico est très fille quand Carla est très garçon. Au sens classique des termes, ce qui nous renvoie avant la mode unisexe et le transfert des données du genre.
Lui est donc assez cÅ“ur d'artichaut, assez maso dans le déduit. Il a toujours besoin de mettre en scène sa demande d'affection, quand elle serait plutôt je prends, je jette, et pousse toi de là que je m'y mette. Les récents propos (2) de la Don Juanne, ajoutant un président aux mille e tre de son catalogue (3), renseigne bien sur sa vision des choses de l'amour.
Elle affirme : «Je préfére qu'on me traite de prédatrice plutôt que de vieux sac à puces. Prédatrice, ce n'est pas si mal pour une femme, ça déplace le jeu.» Ou encore : «L'amour et le couple ne me rassure pas.» Et enfin : «Je suis monogame de temps en temps mais je préfére la polygamie et la polyandrie. L'amour dure longtemps mais le désir brûlant, deux à trois semaines.»
On ne jurerait pas que l'hyperamant ne redevienne pas «garçon» lui aussi de temps en temps. Mais on se souvient surtout de l'exhibition de sa dépendance affective envers Cécilia (le bisouillage d'investiture et le mouvement de recul de la belle, l'éloge caniculaire du 14 Juillet qui avait le don de transir la quasi divorcée), de son besoin de partager ses succès qui l'apparente assez à une Ségolène avide de se reposer sur l'épaule d'«un compagnon amoureux» pour mieux supporter les duretés des campagnes à venir.
Et on conseillerait presque à Nico, ce petit niquedouille, de numéroter ses abbatis si on ne fantasmait pas sur le laminage sentimental à venir qui, sait on jamais, pourrait bien le conduire à ! démissionner, seule manière pour la gauche de revenir au pouvoir.
Chère Carla, vous l'avez compris, vous êtes notre seul espoir. Faites comme il vous chante.
Vous pouvez gaver ce goulu de chocolat ou ruiner cet avide, telle une demi-mondaine. Ou encore le harponner sévère, le harasser sexuellement, pour décharger enfin ses piles Duracell.
Vous le dites vous même: «Très agréable le sexe. C'est l'un des avantages de vieillir, j'ai 39 ans et l'âge augmente la sensualité et le plaisir.» (3).
Donc, n'hésitez pas. Et ensuite le sevrage total. Fini les galipettes, le fric, les confiseries. Genre : «Ah, t'aimes ça? T'en redemandes? Ben, tu peux toujours courir, mon joli colibri.» Et surtout, appliquez vous à le faire tourner en bourrique et à flirtailler publiquement. Avec Kadhafi, avec Chà¡vez, et puis surtout avec Villepin. Ah oui, le bellâtre napoléonien, ce serait parfait. Little Nico en écumerait de rage.
Ensuite, il vous suffira de lui faire signer sa lettre de démission en échange d'une dernière faveur, d'une dernière douceur.
Et cela fait, de vous présenter à l'élection présidentielle en candidate polyandre revendiquée. Ce qui nous changerait des faux culs de la Ve République.
(1) Libération du 12 juin 1998. (2) Neuilly-Auteuil-Passy. (3) Figaro Madame du 17 février 2007. (4) In Don Giovanni, Mozart-Da Ponte, Air du Catalogue.