liberation.fr a écrit :
Bénabar, blague à part
Success story. A l’approche de la quarantaine, le chanteur populaire revient avec «Infréquentable», quatrième album qui met un peu sa gouaille en sourdine.
Bénabar à la cérémonie des Victoires de la musique, le 10 mars 2007. (REUTERS)
Moins de fanfares, moins de blagues, le quatrième Bénabar marque une nette évolution de style comme de propos. Rappel des faits. Depuis son premier disque en 2001, Bénabar a connu une progression constante. Avec une popularité à la Renaud lestée d’une endurance à la Brel, il a fini par faire vivre toute une industrie. Mais après le disque Reprise des négociations, en 2005 - ayant atteint 1,3 million de ventes - et un Bercy en fin de tournée, le chanteur s’est octroyé un an et demi sabbatique.
Cet automne, Bénabar revient avec Infréquentable : changement de réalisateur et cordes sous la direction de David Whitaker, vieux monsieur jadis penché sur les œuvres des Stones comme de Gainsbourg et de France Gall. «Les cordes à Londres, c’était pour aller au bout d’un rêve à la Melody Nelson. Ça m’amusait de me donner les moyens de changer de son : surprendre dans un univers très identifiable.»
«Royalties». On a beaucoup vu Bénabar ces dernières années, il en est conscient, volonté même de se mettre en veilleuse. Il n’ignore pas que le succès est capricieux. Pourra-t-il se mesurer aux chiffres du passé ? «Je ne sais pas, le marché a encore tellement chuté… Mais, même si j’adore avoir des royalties, ce qui m’intéresse, c’est que mes chansons parlent aux gens. Les chiffres ne sont qu’une traduction de cette reconnaissance», avoue-t-il, cheveux teints, quelques kilos en moins, regard toujours clair et intense.
Un chanteur en changement donc, mais pas en rupture. «Je n’envisage pas l’évolution en termes de chapitres, mais de cycles. Le premier album, c’est toujours magique, il y a une innocence, une spontanéité, un manque de professionnalisme. Courir après reviendrait à essayer à 60 ans d’en paraître 20. Etre anachronique vis-à-vis de sa propre vie», poursuit celui qui s’est toujours amusé à mimer les vieux chanteurs en duo avec son «idole» Michel Delpech.
Son premier album l’avait fait connaître avec une chanson, Bon Anniversaire, constat aux abords de la trentaine. Il approche des 40 ans et se revendique le droit «d’être encore bien con». Dans sa bouche, cela veut dire avoir encore des choses à dire sans se prendre trop au sérieux.
Le nouvel album a été terminé parallèlement au tournage du deuxième film d’Eric Laveine, rencontré à Canal + (série H). Incognito est l’histoire d’un duettiste qui fait un triomphe après la mort de son compagnon en s’appropriant ses chansons. Une fable sur l’imposture qui plaît bien au chanteur.
Infréquentable démarre par le versant introspectif, avant de réaffirmer ce qu’on connaît plus (chansons-sketchs, histoires de garçon sur fond de cuivres et de tempos dédoublés). L’Effet papillon est le single d’ouverture, zoomant des préoccupations de la planète aux petits tracas quotidiens, un coup de soleil ou une tromperie mal digérée - «Je ne voulais pas faire une chanson sur l’état de la planète, personne ne trouve ça sympa, la fonte de la banquise, mais une chanson entonnoir avec en toile de fond le thème de la responsabilité.»
Coup de déprime. On rentre ensuite dans le vif du sujet avec Allez !, qui a failli s’appeler Une balle dans la bouche. La maison de disques a cru mourir. Finalement, un titre plus engageant a été trouvé in extremis pour cette bonne ballade, comme Malgré tout, sur la défaite d’une génération à s’être inventé un modèle, ou Voir sans être vu, sur la fragile possibilité d’être reliés au même moment sur le globe. Ce sont là des chansons-guitares, nuances d’une voix moins timbrée, sourire sur un coup de déprime ponctuant les titres festifs. Le principe maison de deux traits de drôlerie pour une pointe de mélancolie se voit là inversé. On appelle cela comme on veut, ce jeu des contrastes, l’élégance de ne pas trop faire état de ses inquiétudes tout en les disant.
Ludovic Perrin
"Bénabar, blague à part" (Libération, 13/10/2008)
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Re: "Bénabar, blague à part" (Libération, 13/10/2008)
Merci Stéf pour l'article, décidément on est gâtés en matière d'interviews et d'articles, celui là encore est bien!


Réflexion de ma sœur en apprenant ça: "C'est pas possible il a dû discuter avec Raphaël avant de décider du premier titre!"Stéfanie a écrit :liberation.fr a écrit :
Allez !, qui a failli s’appeler Une balle dans la bouche. La maison de disques a cru mourir. Finalement, un titre plus engageant a été trouvé in extremis pour cette bonne ballade

Même serrées à cinq dans une chambre de Formule 1, j'échangerais pas ma place... même si on dort par terre!
"Happiness only real when shared" (Into the Wild)
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