Les derniers films que j'ai vus... Un seul film récent sur les cinq...
Désolée, ça ne va pas intéresser grand monde...
ALEXANDRIE ENCORE ET TOUJOURS de Youssef Chahine (1990)
Un film de Youssef Chahine raté, ça existe : je viens d'en trouver un
(il y en a peut-être d'autres, je n'ai pas tout vu, loin de là...). Le film s'appelle
Alexandrie encore et toujours et date de 1990. Des Chahine inégaux, un peu kitsch, j'ai déjà vu, mais un ratage comme celui-ci, c'est une première !
Youssef Chahine dans son propre rôle (sous un autre nom, mais ça ne change rien : le Yehia du film est bien l'auteur de
Gare Centrale et d'
Alexandrie pourquoi ?), pourquoi pas ? - et puis Chahine peut être un formidable acteur. Si seulement ce Yehia était le héros d'un film qui nous parle un tant soit peu. Le début n'est pas mal, pas exceptionnel, mais pas mal tout de même : Yehia/Chahine se fait "éconduire" par un acteur qui, après avoir tourné trois films sous sa direction, refuse de jouer pour lui le Hamlet dont il rêve depuis toujours. On voit ensuite, notamment, Yehia soutenir des membres de l'industrie du cinéma en grève de la faim (les revendications des grévistes ? j'avoue que ça m'a un peu échappé tellement le film avait alors perdu tout intérêt pour moi...). Ce qui plombe le film, ce sont surtout des scènes musicales (fantasmées ?) kitschissimes que Chahine a glissées çà et là. On n'en croit pas ses yeux...

Les scènes en question, en plus, sont souvent interminables ! Au bout du compte,
Alexandrie encore et toujours est un film assez vain, assez narcissique, sans enjeu (ou dont les enjeux nous échappent ?), dont l'intérêt diminue un peu plus à chaque scène. Du kitsch, il y en a souvent (?) chez Chahine, mais à ce degré de je-m'en foutisme, les bras m'en tombent...
THE LEFT HANDED GUN (LE GAUCHER) d'Arthur Penn (1958)
Un western (très) classique, sans la poésie des grands westerns de John Ford, sans la modernité des westerns à venir de Sam Peckinpah. Un western qui manque de souffle (mais ce n'est pas cela que recherche Arthur Penn ?), assez lent, qui n'est même pas "rehaussé" par son interprétation. Paul Newman, dans le rôle de William Bonney (autrement dit Billy the Kid), n'est pas mal, mais sans plus (?). John Dehner, quant à lui, existe à peine en Pat Garrett : c'est ennuyeux.
Un western parmi d'autres.
LE SEPTIÈME CONTINENT (DER SIEBENTE KONTINENT) de Michael Haneke (1989)
C'est l'histoire d'une famille comme les autres, qui vit dans un certain confort matériel, pour qui tout va bien. Apparemment. Un jour, à l'école, Eva, la fille de la famille, fait semblant d'être aveugle. Sa mère, en apprenant la chose, lui colle une gifle... avant de comprendre les raisons de son mensonge. Un jour, les parents d'Eva prennent une décision terrible...
Le début du
Septième Continent impressionne (la suite impressionnera encore plus...). Haneke y filme, d'une manière tranchante, presque clinique, le quotidien de la famille. On ne voit d'abord pas les visages. Haneke filme les gestes de chaque jour : le réveil à 6 heures, la mère réveillant sa fille, le petit déjeuner autour de la table familiale, le père laçant ses chaussures. C'est précis, net, rendu presque étrange par la mise en scène et le regard d'Haneke. Les deux premières parties, qui continuent à disséquer le quotidien, à la fois banal et "prégnant", captivent sans qu'on comprenne vraiment pourquoi. Certaines scènes se répètent ou se répondent. Le tableau familial un peu lisse s'avère ne pas être si parfait que ça. Derrière les apparences se révèlent de plus en plus de failles. Jusqu'à l'impensable.
Tout autant que l'acte lui-même, les conditions dans lesquelles il se déroule et surtout ce qui le précède (cette destruction méthodique et furieuse qu'Haneke filme longuement) sidèrent et tétanisent. Comment faut-il comprendre cette destruction ? Est-ce pour ne pas laisser de traces ?
- mais des traces fracassées, déchirées restent des traces... La famille veut-elle signifier par là l'absurdité de sa vie, l'absurdité de toute possession, de ce confort bourgeois qui étouffe, emprisonne ?
Grand film, implacable, effroyable, qui nous laisse au bord d'un gouffre.
FUNNY GAMES de Michael Haneke (1997)
Première impression, dans les premières minutes du film : Haneke, pour le remake américain de
Funny Games, a fait du copier-coller, point barre (jusqu'aux musiques du film, absolument identiques ??). Ça fait bizarre... Et puis petit à petit s'affirme la différence fondamentale (?) entre les deux films : leurs castings. Et l'on mesure comment deux films "identiques" peuvent être différents par la singularité de leurs acteurs. La grande perdante au petit jeu de la comparaison, c'est bien sûr Susanne Lothar. Quand on a vu auparavant Naomi Watts dans le même rôle, Susanne Lothar ne peut soutenir la comparaison... Ulrich Mühe, lui, ne souffre pas de la comparaison avec Tim Roth : il joue dans un registre différent, plus sobre, tout en finesse, il est formidable. Le casting (pas seulement le casting ?) donne au film une autre "couleur". Le premier film est plus froid, plus "théorique" que le deuxième - il est peut-être un peu complaisant par moments (?), alors que le deuxième ne l'est jamais. Le deuxième est plus "incarné", plus "vivant". Etait-il bien nécessaire, dans le premier, que le personnage de Peter ait l'air un peu... demeuré ?
Est-ce parce que j'ai vu le deuxième film avant que celui-ci paraît moins tétanisant ? Est-ce parce que j'ai vu le deuxième avant que celui-ci n'est pas le choc attendu ? Il y a dans le premier film le même passage à vide que dans le deuxième (c'est plutôt l'inverse, je sais) - entre le départ des deux garçons et leur retour. Le premier film est un peu "déplaisant" - non par ce qu'il raconte, même si c'est effectivement effroyable, mais par le traitement. Etrange comme deux films apparemment identiques suscitent des réactions et des sentiments différents...
WONDERFUL TOWN d'Aditya Assarat
Nous sommes en Thaïlande, à Takua Pa, petite ville durement touchée par le tsunami de 2004. Ton, architecte, est chargé de superviser la construction d'un hôtel sur la plage. Ton prend une chambre dans un hôtel tenu par la belle Na...
Alors, c'est à peu près comme je pensais (comme je craignais) : lent, contemplatif (ce n'est pas forcément un problème), comme pas mal de films asiatiques (pas tous évidemment !), et au fond pas très intéressant. C'est joli (à part le dénouement, très brutal), délicat, agréable, mais lisse, languissant et un peu ennuyeux (ça dure autour d'1 heure et demie, on a plutôt l'impression que ça dure 2 heures...). Les deux interprètes principaux (Anchalee Saisoontorn et Supphasit Kansen) sont (très) beaux et plutôt touchants. Mais il manque à tout cela une vibration, un frémissement. La vie en somme.
Honorable, mais sans plus.