Christine Deviers-Joncour chante son aventure sur scène
Un journaliste qui avait du faire une connerie et donc a été puni par son rédac chef, a écrit : "Qu'il est lourd mon karma, pourtant j'ai donné !", s'exclame Christine Deviers-Joncour avant son récital mercredi soir dans une petite salle à Paris où elle devait égrener une douzaine de titre de son album "Toi masculin, mon féminin".
Fidèle à elle-même, l'ancienne amante de Roland Dumas ne mâche pas ses mots, elle qui a été impliquée dans l'affaire Elf pour laquelle elle a purgé six mois de prison. Aujourd'hui, elle attend la décision concernant son pourvoi en cassation, ainsi qu'elle le rappelle dans un entretien accordé à l'agence Associated Press (AP).
C'est pourtant une autre Christine Deviers-Joncour, "à la rue" comme elle le dit "une femme que la musique a sauvée" que l'on a vu sur scène mercredi soir au Canal Opus, un café-théâtre du 10e arrondissement.
Atmosphère plutôt rock pour tout un passé évoqué, mis en musique et en chansons: "Mes textes font référence à ce que j'ai connu depuis 1998, en passant bien sûr par la case prison, mais sans toucher 20.000 francs, alors qu'en revanche j'ai remboursé 42 millions de francs", dit-elle en faisant allusion à un Monopoly qui n'avait rien d'un jeu. Une période qu'elle n'est pas prête d'oublier, souligne-t-elle, en faisant référence à son emploi de bibliothécaire de la prison, au quartier des femmes de Fleury-Mérogis. "Car pour les femmes, et les 'petits', il n'y a pas de quartier 'VIP' comme à la prison de la Santé".
"J'ai un trac d'enfer : coucher ses pensées sur le papier puis de les mettre en musique m'a sauvé la vie", confie-t-elle encore. Le disque "Christine DJ", paru sur un label allemand (Tombak/Cascade), fut pourtant accouché dans la douleur. Elle raconte "qu'un grand président connu de la branche française d'une major du disque n'a même pas voulu écouter (ses) chansons".
La femme semble étonnamment populaire. Durant l'entretien, des dizaines de personnes la reconnaissent, lui demandent des autographes; un homme exigera même une signature "dans son mocassin" qu'il ne portera plus, jure-t-il.
En version rock ou acoustique, les chansons qu'égrène Christine Deviers-Joncour sur scène pèsent par les mots et la tessiture de la voix. "Oui, ma voix a changé, c'est normal chez quelqu'un qu'on a essayé de briser", plaide-t-elle.
Et la fringante Christine DJ de conclure : "Je suis native du cancer, symbole de la mémoire: je n'oublie rien. Mais ma force, pour être restée debout quand bien des hommes seraient tombés, je la tire de ma famille et de la rue. Bientôt, j'espère que les vrais coupables de notre justice à deux vitesses seront identifiés; c'est mon combat et comme je le chante 'Ce qui ne nous tue pas nous améliore'". AP

A découvrir de suite... ou alors pas...