Le petit monde de Bénabar, GALA n° 804 paru le 5/11/08
Posté : 10 avr. 2009 10:17
<p>Icône bobo pour certains, il s'est imposé comme un chanteur incontournable en moins de sept ans. Alors que son 4ème album, plongez dans son univers...</p>
<p>Le rendez vous est donné chez lui, dans le 20ème arrondissement de Paris. En gravissant les marches qui séparent l'atelier d'artiste de l'appartement du premier avec vue sur cour, vous passez de l'univers de Bénabar à celui de Bruno Nicollini (son vrai nom). Piano, guitare, trompette et trophée en bas. bar, jouets d'enfant, télé et canapé rouge en haut. Son nouvel album s'intitule Infréquentable. C'est toutefois un champion des ventes très fréquentable, qui s'entretient avec vous. Bonne humeur et second degré à tous les étage.</p>
<p>GALA: Vous avez dû être soulagé de voir votre nouvel album n°1 dès sa sortie...<br />
BENABAR: Oui mais c'est la deuxième semaine qui est décisive car là c'est le bouche-à-oreille qui se met en place. Et s'il est bon, tout s'enchaine derrière.<br />
G: Vous n'êtes jamais rassuré?<br />
B: Je sais très bien que je n'atteindrai jamais les 1,3 millions d'album précédent, mais à chaque fois, on repart de zéro. Je n'avance pas en terrain conquis. Tout peut s'arrêter. D'autres chanteurs populaires ont déjà vécu cette malheureuse expérience. Pour l'instant, j'assume le fait d'être vendu chez Carrefour et j'espère que cela va durer (dit-il en touchant la table basse en bois puis le parquet, ndlr)<br />
G: C'est cette glorieuse incertitude de l'artiste qui vous fait avancer?<br />
B: C'est la création en général, j'aime "fabriquer" des chansons. Avec cet album, j'ai essayé d'être le plus sincère possible et de me renouveler tout en gardant mon style un peu désabusé.<br />
G: Sauf que désormais comme vous le dites dans un de vos titres, vous "frôlez les quarante ans".<br />
B: Inconsciemment, alors! (rires). Je ne prétends pas m'affranchir de la crise de la quanrantaine, je suis comme les copains, mais c'est l'âge et la vie d'homme qui faconnent le chanteur que je suis devenu. Dans le précédent album, je parlais de l'enfance et comme par hasard, je venais d'avoir un enfant...<br />
G: Manolo justement, votre fils de quatre ans, en quoi a-t-il changé votre vie?<br />
B: C'est un cliché mais maintenant je sais qu'il y a quelqu'un de plus important que moi sur terre. C'est une découverte pour un artiste naturellement égocentrique! (rires)<br />
G: Votre célébrité ne le perturbe pas?<br />
B: On fait en sorte de le protéger même si parfois on n'y peut rien, comme avec cette affiche de mon album collée en 4x3 sur le mur juste en face de son école! C'est troublant...<br />
G: Avec sa maman, Stéphanie, envisagez vous d'autres petits Bénabar?<br />
B: Pourquoi pas ... On y réfléchit. Une grande famille n'est pas à exclure.<br />
G: Ce ne sera pas trop dur de le quitter pour partir en tournée en février prochain?<br />
B: Ca va aller car on ne tourne qu'en France, en Suisse et en Belgique. Tous les trois jours,on sera à la maison. Comme on a tous des enfants dans l'équipe, on fait gaffe à ça...<br />
G: Avec vos chansons qui sont autant de sketchs, cela doit vous plaire de les jouer sur scène?<br />
B: Complètement! Cela a vraiment été "la" révélation dans ce métier de chanteur. On est une bande de potes, on joue de la musique pour des gens qui vous paient même si c'est toujours trop cher à mon goût. Mais c'est vrai, j'adore la scène, ce grand bordel organisé!<br />
G: Autant que le cinéma? Vous avez tourné incognito avec Franck Dubosc, Jocelyn Quivrin, Anne Marivin et Isabelle Nanty...<br />
B: C'est passionnant, mais le plaisir n'est pas le même. Moins libérateur et plus coitus interruptus: tu refais trente fois le même plan, ce n'est jamais fini. Entre le tournage et la sortie il se passe un an... Mais c'est une bonne expérience. On s'est bien marrés et j'étais entouré de grands pros. Vous aller voir, Franck va étonner tout le monde dans ce film!<br />
G: Expérience à renouveler?<br />
B: J'attends d'abord le jugement de la vox populi. Je ne rêve pas forcément de deux carrières parallèles.<br />
G: D'abord réalisateur de courts-métrages et scénaristes pour la sitcom H, vous n'êtes pas tenté par l'écriture d'un long métrage?<br />
B: J'ai déjà collaboré à celui-ci avec mon pote Eric Lavaine, mais par petites touches. Je suis un écrivain ashmatique, je n'ai pas assez de souffle pour écrire un film en entier.<br />
G: Et faire des chansons pour d'autres, c'est tentant?<br />
B: J'ai déjà écrit pour Juliette Gréco et Gérard Darmon. Et là, je suis en train de proposer deux chansons à Michel Delpech. J'aimerais bien écrire pour Louis Chédid... et pour une fille aussi... ça m'amuserait. J'en ressens le besoin mais j'ai un univers tellement perso que je ne suis pas sur d'être convaincant dans cet exercice. Et puis, je dois être trop égoïste: si j'écris une bonne chanson, je vais vouloir la garder pour moi. Comme font les autres ! (rires)<br />
G: Finalement, le succès ne semble pas vous avoir rendu si "infréquentable"<br />
B: Je suis conscient que trop de succès et de présence médiatique énerve. Mais j'espère ne pas avoir changé: j'habite toujours le même quartier qu'avant mais dans un plus grand appartement. Je le reconnais. C'est plus confortable, mais ça s'arrête là. Je n'ai pas de Porsche, je n'ai toujours pas gonflé mes lèvres et je n'ai pas changé d'amis ni de femme pour un mannequin de vingt deux ans! </p>
<p>Article paru dans GALA n° 804 paru le 5/11/08</p>
<p>posté par nathy</p>
<p>Le rendez vous est donné chez lui, dans le 20ème arrondissement de Paris. En gravissant les marches qui séparent l'atelier d'artiste de l'appartement du premier avec vue sur cour, vous passez de l'univers de Bénabar à celui de Bruno Nicollini (son vrai nom). Piano, guitare, trompette et trophée en bas. bar, jouets d'enfant, télé et canapé rouge en haut. Son nouvel album s'intitule Infréquentable. C'est toutefois un champion des ventes très fréquentable, qui s'entretient avec vous. Bonne humeur et second degré à tous les étage.</p>
<p>GALA: Vous avez dû être soulagé de voir votre nouvel album n°1 dès sa sortie...<br />
BENABAR: Oui mais c'est la deuxième semaine qui est décisive car là c'est le bouche-à-oreille qui se met en place. Et s'il est bon, tout s'enchaine derrière.<br />
G: Vous n'êtes jamais rassuré?<br />
B: Je sais très bien que je n'atteindrai jamais les 1,3 millions d'album précédent, mais à chaque fois, on repart de zéro. Je n'avance pas en terrain conquis. Tout peut s'arrêter. D'autres chanteurs populaires ont déjà vécu cette malheureuse expérience. Pour l'instant, j'assume le fait d'être vendu chez Carrefour et j'espère que cela va durer (dit-il en touchant la table basse en bois puis le parquet, ndlr)<br />
G: C'est cette glorieuse incertitude de l'artiste qui vous fait avancer?<br />
B: C'est la création en général, j'aime "fabriquer" des chansons. Avec cet album, j'ai essayé d'être le plus sincère possible et de me renouveler tout en gardant mon style un peu désabusé.<br />
G: Sauf que désormais comme vous le dites dans un de vos titres, vous "frôlez les quarante ans".<br />
B: Inconsciemment, alors! (rires). Je ne prétends pas m'affranchir de la crise de la quanrantaine, je suis comme les copains, mais c'est l'âge et la vie d'homme qui faconnent le chanteur que je suis devenu. Dans le précédent album, je parlais de l'enfance et comme par hasard, je venais d'avoir un enfant...<br />
G: Manolo justement, votre fils de quatre ans, en quoi a-t-il changé votre vie?<br />
B: C'est un cliché mais maintenant je sais qu'il y a quelqu'un de plus important que moi sur terre. C'est une découverte pour un artiste naturellement égocentrique! (rires)<br />
G: Votre célébrité ne le perturbe pas?<br />
B: On fait en sorte de le protéger même si parfois on n'y peut rien, comme avec cette affiche de mon album collée en 4x3 sur le mur juste en face de son école! C'est troublant...<br />
G: Avec sa maman, Stéphanie, envisagez vous d'autres petits Bénabar?<br />
B: Pourquoi pas ... On y réfléchit. Une grande famille n'est pas à exclure.<br />
G: Ce ne sera pas trop dur de le quitter pour partir en tournée en février prochain?<br />
B: Ca va aller car on ne tourne qu'en France, en Suisse et en Belgique. Tous les trois jours,on sera à la maison. Comme on a tous des enfants dans l'équipe, on fait gaffe à ça...<br />
G: Avec vos chansons qui sont autant de sketchs, cela doit vous plaire de les jouer sur scène?<br />
B: Complètement! Cela a vraiment été "la" révélation dans ce métier de chanteur. On est une bande de potes, on joue de la musique pour des gens qui vous paient même si c'est toujours trop cher à mon goût. Mais c'est vrai, j'adore la scène, ce grand bordel organisé!<br />
G: Autant que le cinéma? Vous avez tourné incognito avec Franck Dubosc, Jocelyn Quivrin, Anne Marivin et Isabelle Nanty...<br />
B: C'est passionnant, mais le plaisir n'est pas le même. Moins libérateur et plus coitus interruptus: tu refais trente fois le même plan, ce n'est jamais fini. Entre le tournage et la sortie il se passe un an... Mais c'est une bonne expérience. On s'est bien marrés et j'étais entouré de grands pros. Vous aller voir, Franck va étonner tout le monde dans ce film!<br />
G: Expérience à renouveler?<br />
B: J'attends d'abord le jugement de la vox populi. Je ne rêve pas forcément de deux carrières parallèles.<br />
G: D'abord réalisateur de courts-métrages et scénaristes pour la sitcom H, vous n'êtes pas tenté par l'écriture d'un long métrage?<br />
B: J'ai déjà collaboré à celui-ci avec mon pote Eric Lavaine, mais par petites touches. Je suis un écrivain ashmatique, je n'ai pas assez de souffle pour écrire un film en entier.<br />
G: Et faire des chansons pour d'autres, c'est tentant?<br />
B: J'ai déjà écrit pour Juliette Gréco et Gérard Darmon. Et là, je suis en train de proposer deux chansons à Michel Delpech. J'aimerais bien écrire pour Louis Chédid... et pour une fille aussi... ça m'amuserait. J'en ressens le besoin mais j'ai un univers tellement perso que je ne suis pas sur d'être convaincant dans cet exercice. Et puis, je dois être trop égoïste: si j'écris une bonne chanson, je vais vouloir la garder pour moi. Comme font les autres ! (rires)<br />
G: Finalement, le succès ne semble pas vous avoir rendu si "infréquentable"<br />
B: Je suis conscient que trop de succès et de présence médiatique énerve. Mais j'espère ne pas avoir changé: j'habite toujours le même quartier qu'avant mais dans un plus grand appartement. Je le reconnais. C'est plus confortable, mais ça s'arrête là. Je n'ai pas de Porsche, je n'ai toujours pas gonflé mes lèvres et je n'ai pas changé d'amis ni de femme pour un mannequin de vingt deux ans! </p>
<p>Article paru dans GALA n° 804 paru le 5/11/08</p>
<p>posté par nathy</p>