Forum Bénabar

La voix du Nord sous la plume de LAURENT DECOTTE a écrit :Sauf exceptions avec « Allez ! », « Les Reflets verts » et « Infréquentable », le quatrième album de Bénabar à paraître lundi a l'humour moins drôle, la tendresse moins tendre et l'émotion moins émouvante. L'artiste explique avoir eu peur de se répéter et assume donc un virage variétés. Le hic, c'est que, moins inspiré, il cède souvent à la facilité. La magie du passé a du mal à opérer.

Après le succès de « Reprise des négociations », comment avez-vous abordé « Infréquentable » ?
« Dans la foulée. Mais j'ai tenu à ne pas me répéter. J'avais peur du “ah ! il nous refait son truc.” Je me suis entouré d'un nouveau réalisateur pour donner une couleur différente, une tonalité plus pop. Je voulais faire de la variété et ne pas m'enfermer dans la chanson française. »


Quelle différence faites-vous entre variété et chanson française ?
« C'est un peu lié. Souchon faisait de la variété, et aujourd'hui, c'est un grand monsieur de la chanson française. Mais je pense que la variété implique une volonté farouche de s'adresser à tout le monde. Et de tolérer l'idée que tu ne fais que du divertissement, même si tu ne renonces pas à toute ambition artistique. »


Objectif succès et postérité, sujet d'une de vos chansons ?
« Non, il n'y a pas de volonté d'expansion, franchement, même si ça me réjouit de faire des grandes salles et que je serais triste si cet album ne marchait pas. Mais je ne me suis, par exemple, rien interdit dans l'écriture. J'ai juste changé car j'avais peur de l'enfermement. »


Avec le single « L'effet papillon », vous vous engagez ?
« Non, j'enfonce des portes ouvertes. L'engagement, c'est votre consoeur russe qui a été tuée. »


On vous a vu à Charléty, au meeting de Ségolène Royal, et depuis ?
« Depuis rien. Je suis sympathisant socialiste. J'aime beaucoup Ségolène. Mais aussi Bertrand Delanoë ou Martine Aubry. Après, la lutte des chefs me désespère. J'ai mes convictions, quand on me les demande, je les dis. Mais je n'irai jamais tenir des discours pendant mes concerts. »
Autre type d'engagement, vous allez jouer pour les sinistrés d'Hautmont
« C'est la moindre des choses. Quand t'as le sentiment de pouvoir filer un coup de main en allant chanter quatre chansons, ce serait absurde de ne pas y aller. »


Et la tournée ?
« On y réfléchit. J'aimerais un spectacle à l'américaine un peu foiré. Mais ça restera moi. C'est comme mon album. Je vous parle de pop, de variétés, mais ça reste un album de Bénabar. »