concert de soutien à  Ingrid Bétancourt 22 févr 2008 Paris

Retrouvez ici les revues de concert des internautes de la tournée "Reprise des négociations" : 2005 (promo pour la sortie de l'album) et surtout 2006 pour la vraie tournée puis quelques participations de ci de là en 2007 et 2008 (pré sortie de l'album "Infréquentable")

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Num
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Message par Num »

adrienar a écrit :L'on ne va pas discuter d'un nul pendant des heures, cela lui ferait trop plaisir et surtout trop de pub.
faut voir on parle bien de [mettez ici un artiste qui vous gonfle et dont on parle ici, bien entendu ça n'a pas à  être le/la même pour tous], tu sais :mrgreen:
nul, c'est ton avis, on n'est pas obligé de le partager

mais outre évoquer l'humour subtil, délicat et corrosif du Grand Mezrahi, on peut aussi parler des autres moments du concert bien entendu.
Num héros vert ou héros de charme, ça dépend du T shirt
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adrienar
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Message par adrienar »

Pas délicat du tout , ce Mezrahi , un vrai con qui utilise l'humour le plus bas qui soit .Je déteste cette forme de comique, alors là  , vous pouvez le dire haut et fort : " c'est au raz des pâquerettes ".

Revisitez Devos , Coluche , cela en vaut la chandelle !
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héléno
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Message par héléno »

Pour expliquer vite fait le message incompréhensible d'adrienar, au début du concert Baffie a dû demander quels autres artistes le public attendait, et quelqu'un a crié "adamo".
C'est comme ça que j'ai su qu'adrienar était dans la salle, d'ailleurs.
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Ananais
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Message par Ananais »

Et Ingrid Betancourt dans tout ça... parce qu'on peut pas dire que vous en parliez beaucoup! Y'a eu pas mal d'articles sur la Colombie dans le Monde, ce week end:

D'abord un article sur Betancourt
le monde a écrit : Chez Ingrid Betancourt, à  Bogota, le temps s'est arrêté le 23 février 2002

Juan Carlos Lecompte, le mari d'Ingrid Betancourt, alterne nuits blanches et insomnies, provoquées par six ans de stress. L'époux de l'otage franco-colombienne est sollicité par les médias, de jour comme de nuit, à  cause du décalage horaire.

Leur appartement, un duplex, est situé dans un quartier de classe moyenne, en remontant la cordillère des Andes, qui domine Bogota. Le balcon offre une vue imprenable sur la capitale, avec le centre-ville et les quartiers pauvres à  gauche, les nouveaux quartiers résidentiels à  droite et l'aéroport juste en face. Une multitude de portraits d'Ingrid et de la famille Betancourt peuple les étagères et chaque recoin.


"Ingrid, je te laisse ici une fleur, ton oncle Pablo Neruda, février 1972", dit un mot griffonné sur une feuille de papier, soigneusement encadrée. "C'est le souvenir le plus précieux d'Ingrid", confie son époux. Elle avait 10 ans à  l'époque. Lors d'un voyage au Chili, elle avait échangé des poèmes avec le Prix Nobel de littérature 1971, qui s'était affublé du titre purement affectueux d'"oncle".

A l'étage du dessus, la bibliothèque témoigne des affinités d'Ingrid Betancourt avec la France. La galerie de portraits résume les moments heureux d'une famille. Sauf que les chambres des enfants - Mélanie alors une adolescente, Lorenzo un petit garçon - restent figées depuis le 23 février 2002, le jour où leur mère a été enlevée par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche). Ils n'y sont pas retournés depuis. L'appartement ressemble à  un sanctuaire, immobilisé dans l'attente de l'absente.

Organisateur de la campagne électorale de son épouse, Juan Carlos Lecompte a repris du service lors du scrutin municipal d'octobre 2007. "J'avais besoin de me remettre au travail", explique-t-il. A Soacha, banlieue pauvre de Bogota, il a aidé l'avocat José Ernesto Martinez à  gagner la mairie. Ses premières candidatures, malheureuses, avaient été soutenues par Oxygène Vert, le parti d'Ingrid Betancourt. Juan Carlos Lecompte y reçoit de fréquentes démonstrations de sympathie et de solidarité. "Ici, les gens me demandent des nouvelles d'Ingrid, souligne-t-il. Dans les beaux quartiers, on fait semblant de ne pas me reconnaître."

Paulo A. Paranagua (Bogota, envoyé spécial)
J'ai un peu du mal avec l'appartement de classe moyenne... l'équivalent du quartier où ils habitent c'est un peu le Vè arrondissement de Paris... autant dire, que c'est pas ce que j'appelle un quartier de classe moyenne!

Et puis deux articles assez intéressants sur l'histoire des guérrillas colombiennes et de la guerre civile... c'est un peu très rapide à  mon goût mais ça peut donner quelques lumières sur la question:
le monde a écrit : Colombie : soixante ans de guérillas
Dans le maquis depuis un demi-siècle, Pedro Marin, alias Manuel Marulanda, dit aussi "Tirofijo" ("Qui tire dans le mille"), peut se targuer d'avoir vu passer une bonne douzaine de gouvernements. Aujourd'hui âgé de 77 ans, ce stratège en bottes de caoutchouc a assuré à  la guérilla colombienne sa seule victoire : celle de la durée. Ses irréductibles rebelles - ils seraient encore quelque 10 000, contre le double en 2002 - ont résisté à  toutes les offensives militaires et à  toutes les tentatives de paix. La géographie fragmentée du pays les sert, qui leur offre cordillères escarpées et jungles épaisses. Elle reste la condition de leur longévité, à  l'heure des satellites militaires et des viseurs à  infrarouge.


En 1948, le charismatique Jorge Eliecer Gaitan, qui enflammait le peuple et effrayait les bourgeois, est assassiné. A Bogota, le calme est rétabli en quelques jours. Mais, dans les zones rurales sous influence des élites libérales, les paysans organisent la résistance. Les conservateurs déclenchent une répression sans merci : la "violencia" fait plus de 300 000 morts. Des maquis paysans se forment. La plupart déposent les armes à  la fin des années 1950, quand les élites libérales et conservatrices s'accordent pour alterner au pouvoir.

Mais une poignée de ces paysans en armes, que l'armée tente encore de déloger de la cordillère centrale, opte pour la guérilla. En 1964, dans le sillage de la guerre froide et de la révolution cubaine, ils fondent les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Le marxisme leur donne un discours et un but, celui d'une improbable prise du pouvoir. Les zones de colonisation récente, où la présence de l'Etat est inexistante, sont pour les FARC des territoires faciles à  conquérir. Sous la menace de leurs armes, les guérilleros prélèvent aux plus riches un impôt de guerre. Les contribuables récalcitrants sont assassinés ou séquestrés. Le négoce juteux des enlèvements contre rançon voit le jour. Il reste aujourd'hui encore une source essentielle de financement.

Mais c'est l'argent de la drogue qui, dans les années 1980, donne aux FARC les moyens de la puissance militaire et de l'expansion territoriale. Dans le nord du pays, les guérilleros soumettent les "narcos" à  l'impôt de guerre. Ailleurs, ils louent leurs services pour protéger les cultures illicites. Partout, ils finissent par intervenir directement dans le trafic de drogue.


SUPERPOSITION DES à‰TIQUETTES


Les FARC continuent cependant de se définir et d'agir comme un mouvement d'autodéfense paysanne. "Au fil de leur histoire, les guérilleros ont superposé les étiquettes : ils sont tout à  la fois paysans armés, marxistes et narcotrafiquants", note le politologue Ricardo Garcia.

En 1998, le président Andres Pastrana, qui s'est fait élire sur la promesse de négocier la paix, concède aux FARC une zone de 42 000 km2 dans le sud du pays. Pendant trois ans, les pourparlers piétinent sans jamais aborder les questions de fond. Et les guérilleros en profitent pour consolider leur pouvoir militaire dans la zone. Mais au journal télévisé, tous les soirs ou presque, leurs chefs ne parviennent pas à  convaincre de la justesse de leur cause. Dans un pays où l'injustice sociale est criante, ils auraient pourtant dû avoir la tâche facile. Mais la guérilla, qui a fait de sa propre histoire sa raison d'être, ne parle plus, depuis longtemps, qu'à  elle-même. Ses exactions la font haïr.

En février 2002, le gouvernement suspend les négociations. Candidate à  l'élection présidentielle, Ingrid Betancourt est enlevée. Trois mois plus tard, les Colombiens portent au pouvoir un président "à  poigne", Alvaro Uribe, qui déclare une guerre sans merci à  la guérilla. L'armée reprend l'offensive : les guérilleros sont repoussés loin des centres urbains ; leurs attaques et les enlèvements diminuent. Fort de ces succès, M. Uribe est réélu quatre ans plus tard. A droite, certains souhaitent le voir assumer un troisième mandat. "Les FARC sont les grands électeurs d'Alvaro Uribe", entend-on soupirer à  gauche.

Avides de paix, les Colombiens sont convaincus que la pacification du pays passe par la démobilisation de la plus vieille guérilla du pays. Ils oscillent entre le désir d'une solution négociée et la conviction que seule la force pourra mater les rebelles. Plus loin des villes, des coeurs et du pouvoir que jamais, les FARC continuent pourtant d'accaparer l'attention des médias, des décideurs et des électeurs.

Marie Delcas
Un article sur la questiond de la réforme agraire (indispensable pour qu'un jour il y ait la paix à  mon avis... et visiblement je ne suis pas la seule à  penser)... malheureusement aujourd'hui ce n'est pas trop d'actualité, sauf au Vénézuela et en Bolivie :roll: :
lemonde a écrit : "Pas de paix sans réforme agraire"
La question de la propriété du sol a toujours été au coeur du conflit colombien. En 1936, le Parti libéral, au pouvoir, tente une première - et très timide - réforme agraire. La loi qui attribue aux paysans démunis des terres à  défricher suffit à  effrayer les élites conservatrices qui tentent de reprendre le pouvoir par la force. La guerre civile qui s'ensuit est mise à  profit par les grands propriétaires (latifundistes). Chassés de leur terre, des paysans prennent le maquis. En 1964, les plus irréductibles d'entre eux fondent les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Leur programme agraire est le pilier de leur projet politique. Les guérilleros progressent dans le sud du pays et vers les plaines de l'Ouest, à  mesure que le front agricole avance.
Revenus au pouvoir, les libéraux remettent en selle la réforme agraire, cette fois avec l'appui des Américains. Des expropriations sont même évoquées. Créées par décret, les "Associations d'usagers paysans" deviennent le fer de lance d'un mouvement d'occupation de terres dans le nord du pays. Le gouvernement promet aux latifundistes d'abandonner toute velléité de réforme agraire. C'était en 1975. L'Etat colombien a tenu parole jusqu'à  présent.

Entre-temps, les narcotrafiquants enrichis ont fait irruption dans les zones rurales. Avec l'aide de leurs sanglantes milices, ils ont acquis d'immenses domaines sous l'oeil indifférent - voire complice - de l'armée et des élites locales. Entre 2 millions et 8 millions d'hectares (le phénomène est difficile à  chiffrer) seraient passés, en vingt-cinq ans, sous le contrôle de la mafia. Cette "contre-réforme agraire" a accéléré l'exode de paysans. Paradoxalement, les guérilleros des FARC y contribuent, qui disputent désormais aux paramilitaires le contrôle du trafic de drogue. Plus de deux millions de personnes déplacées ont rejoint les ceintures misérables des grandes villes. Et continuent d'arriver.

Les FARC restent ancrées dans la misère du monde rural. De l'avis du spécialiste Pierre Gilhodès, "une réforme agraire ne fera pas la paix en Colombie, mais la paix ne se fera pas sans réforme agraire".

Marie Delcas
Malheuresement Marie Delcas a un peut oublié un épisiode de l'histoire colombienne qui permet de comprendre le peu de motivation des Farc à  déposer les armes (et quelque part je les comprends...), heureusement j'ai trouvé un article super intéressant sur la question 8) :
le monde diplomatique a écrit : Vie et mort de l'Union patriotique

Comment des milliers de militants ont été liquidés en Colombie

En mai 1985, dans le cadre de négociations tentant d'apporter une solution au conflit armé dont souffre aujourd'hui encore la Colombie, naissait l'Union patriotique. L'extermination des membres de ce parti d'opposition explique en partie la durée et la cruauté de cette interminable tragédie : un contexte de démocratie formelle camouflant des techniques sophistiquées d'élimination systématique des opposants.
Dans le cadre d'un conflit armé qui déjà  s'éternise, c'est le 28 mars 1984, durant le mandat du président Belisario Betancur, que les représentants de l'Etat et la direction des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) signent les accords de La Uribe. Ceux-ci stipulent l'engagement du gouvernement dans la promotion de réformes politiques, sociales et économiques, condamnent les enlèvements et le terrorisme imputables au groupe guérillero, les deux parties exprimant leur volonté de mettre fin à  ce type de pratiques. Les accords précisent encore que, un an après le début de ces négociations de paix, il faudra mettre en place les conditions permettant au groupe guérillero de « s'organiser politiquement, économiquement et socialement ». De cet accord naît, en mai 1985, un parti politique : l'Union patriotique.

Hors de la Colombie, on sait peu de choses de la répression systématique frappant dans ce pays, hier comme aujourd'hui, les mouvements d'opposition. Une persécution permanente y est exercée, ouvertement ou de façon dissimulée, par des secteurs du pouvoir d'Etat, à  travers les forces militaires, les corps de sécurité ou avec la complicité des groupes paramilitaires.

En raison de stratégies d'impunité particulièrement efficaces, et à  cause de l'image brouillée que donnent les médias du conflit colombien, il est difficile d'identifier qui sont les auteurs des actes de violence. Les groupes illégaux (guérillas, paramilitaires) ? Les narcotrafiquants ? Dans tous les cas, l'Etat semble hors de cause. Or, depuis une cinquantaine d'années, l'Etat lui-même combine les mécanismes légaux et les dispositifs illégaux permettant un emploi arbitraire et excessif de la force.

Ainsi, des législations (sous prétexte d'état d'exception) permettent de déléguer aux forces armées des fonctions propres à  la police judiciaire. La face cachée de cette politique est constituée par les dispositifs de la « guerre sale » : groupes paramilitaires, agissements illégaux de l'armée nationale à  travers des opérations secrètes de brigades de renseignement, actions de guerre psychologique, etc.

En 1985, des secteurs ayant comme objectif commun la recherche de la réconciliation nationale par le biais de transformations structurelles de la société participent à  la création de l'UP. En sa qualité de formation pluraliste d'opposition, celle-ci émet des propositions novatrices après des décennies d'hégémonie libérale et conservatrice dans le pays (1). Son programme propose une ouverture vers des formes de démocratie plus réelles et profondes, incluant des changements sociaux visant à  dépasser le manque d'équité caractéristique de la société. Il envisage également l'élaboration d'une nouvelle charte constitutionnelle (la proposition deviendra réalité en 1991, à  travers la convocation de l'Assemblée nationale constituante, qui rédigera la nouvelle Constitution).

Cependant, quelques mois après la présentation publique du nouveau mouvement, plusieurs violations des accords conduisent à  l'échec de la négociation. La guérilla se replie dans ses zones d'influence et l'Union patriotique demeure dans l'espace public.

Bien que l'Etat se soit engagé à  favoriser son action politique, les premiers homicides frappent le mouvement dès le milieu de l'année 1985. Dès lors, une intention criminelle se manifeste, visant à  anéantir l'UP : une combinaison d'actes criminels, de persécution et de harcèlement, tendant à  provoquer l'élimination totale ou partielle du groupe opposant.

Des centaines de ses membres et sympathisants sont assassinés au cours de massacres (2). Le 11 novembre 1988, par exemple, quarante militants sont exécutés publiquement sur la place centrale de la commune de Segovia, dans le département d'Antioquia. Se produisant de façon simultanée, ces homicides collectifs se prolongent dans le temps à  travers des crimes individuels qui visent à  détruire des communautés déterminées. Des familles entières sont persécutées, à  l'image des Caà±on-Trujillo, qui, en raison de leur militantisme, ont vu, depuis 1986, quatre de leurs parents assassinés. La méthode de la « disparition » est également utilisée pour éliminer, sans laisser de traces, des centaines de membres du mouvement.

Contre les élus et les dirigeants du groupe, c'est la méthode de l'assassinat sélectif qui est employée. Deux candidats à  l'élection présidentielle, Jaime Pardo Leal et Bernardo Jaramillo Ossa ont ainsi été éliminés respectivement en 1987 et en 1990. En 1994, l'UP perd le dernier de ses membres présents au Parlement, avec l'assassinat du sénateur Manuel Cepeda Vargas. Auparavant, huit parlementaires avaient été victimes d'attentats mortels, presque toujours à  leur domicile. Des centaines de maires et de représentants des pouvoirs locaux ont été tués. On a parfois assisté à  l'assassinat successif de quatre maires du mouvement dans une même localité. Les sièges de l'UP ont subi plus de trente attentats à  la bombe. Quant aux témoins, ils sont forcés au silence, de même que les survivants ou les parents des victimes qui réclament justice.

Le résultat de cette stratégie multiforme de persécution a été la mort violente de plus de 3 000 personnes et le déplacement ou l'exil forcés d'un nombre indéterminé de personnes – la base sociale de cette collectivité politique. De tels chiffres ont un caractère provisoire. Aujourd'hui encore se multiplient persécutions, menaces et exécutions.

Silence de la société
Une grande majorité des cas demeure couverte par une impunité totale. Dans un rapport spécial, le bureau du médiateur a signalé que, sur les nombreux actes de violence commis contre l'UP entre 1985 et 1992, la justice n'a rendu de sentences condamnatoires que dans quatre cas.

L'Etat colombien a toujours refusé de reconnaître sa responsabilité dans cette élimination systématique. Il a éludé toute mesure tendant à  admettre que les auteurs de tels actes sont des membres de la force publique agissant fréquemment en compagnie des paramilitaires, et a prétendu que ce qui s'est produit avec l'UP serait le résultat de « faits individuels et sans lien », commis par des narcotrafiquants, au cours de vendettas locales, ou par des délinquants.

Légitimant la violence exercée, certains fonctionnaires de l'Etat ont soutenu que, en dernière instance, le sort connu par l'UP était « prévisible », car il s'agissait d'un mouvement né d'accords avec la guérilla. De même, ils ont cherché à  minimiser les massacres « faits parmi tant d'autres », dans le contexte de violence généralisée, dont la cause serait la réaction naturelle aux atrocités commises par la guérilla.

Même l'actuel président de la République, M. Alvaro Uribe Vélez, a affirmé, lors de sa campagne électorale, que l'« erreur » commise avec l'UP était compréhensible, car on ne peut « combiner la politique avec les fusils (3) ». Le silence d'influents secteurs de la société colombienne – comme la haute hiérarchie de l'Eglise catholique – face à  la légitimation publique de cette vague de criminalité a contribué à  la consolidation d'une ambiance de permissivité généralisée devant la chaîne ininterrompue d'actes de violence.

La campagne d'extermination s'est scellée par une mesure administrative, privant le groupe d'opposition de tout statut légal, lorsque le Conseil national électoral a affirmé que l'UP « ne réuni[ssait] pas le nombre de suffrages électoraux nécessaires » pour le renouvellement de sa personnalité juridique. Non seulement cette mesure constitue un obstacle légal à  l'action publique des survivants du mouvement, mais elle a aussi une haute signification symbolique : après l'anéantissement physique du groupe politique par le pouvoir d'Etat, celui-ci légalise son « décès » au moyen d'une décision officielle.

L'élimination de ce courant d'opposition provient de la tradition d'exclusion et de sectarisme politique enracinée dans l'histoire de la Colombie. Au cours de la seconde moitié du siècle dernier, la violence politique a coûté la vie à  des opposants de diverses tendances et origines. Déjà , dans les années 1940 et 1950, des milliers de partisans et de sympathisants du mouvement de Jorge Eliécer Gaità¡n – dirigeant du libéralisme populaire, lui-même assassiné en 1948 – ont été victimes d'attentats ou de massacres exécutés par des bandes paramilitaires promues par les gouvernements conservateurs (4). De même, les opposants à  l'hégémonie des partis libéral et conservateur, ou leurs dissidents, ont été traditionnellement confrontés à  des persécutions systématiques. De tels crimes se sont produits non seulement en situation de conflit armé, mais aussi dans le cadre de négociations ou d'application d'accords de paix. Au cours de chacun de ces processus, la norme a été l'assassinat des porte-parole des groupes armés d'opposition, que ce soit durant les périodes de négociation ou au moment de leur réintégration dans la vie légale.

Confrontés à  l'absence de garanties pour obtenir la justice, les victimes et les survivants de l'UP ont eu recours à  des instances internationales et en particulier aux mécanismes proposés à  cet effet par l'Organisation des Etats américains (OEA). Dans ce cadre, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a admis le cas « 11 227 », dans lequel est examinée l'extermination de l'UP, à  la demande de l'association Reiniciar (Recommencer) et de la Commission colombienne des juristes. Les victimes et les survivants de l'UP ont réclamé que les faits soient reconnus comme ayant un caractère de génocide avec mobiles politiques.

La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948) stipule que l'on ne peut parler de génocide que lorsque l'action de destruction est dirigée contre des groupes de caractère national, ethnique, racial ou religieux. Cependant, le débat contemporain sur la doctrine du droit international et les sciences sociales chargées de l'étude de cette forme de violence extrême tend à  renforcer la conviction qu'il est nécessaire d'élargir le champ d'application de ce concept aux massacres globaux commis contre des collectivités déterminées par leurs idées politiques.

En 1985, M. Benjamin Whitaker, rapporteur spécial de l'ONU sur la question du génocide, reconnaissait dans son rapport la nécessité d'inclure d'autres groupes (sociaux, sexuels, politiques) dans la définition de la Convention contre le génocide. En novembre 1998, le tribunal national espagnol revoit ses compétences pour juger les membres de la junte militaire argentine. Dans une décision unanime, il se déclare habilité à  faire comparaître pour délit de génocide les militaires qui, entre 1976 et 1983, ont tenté d'éliminer un groupe en raison de ses convictions politiques. La sentence signale : « Ce qui caractérise le génocide, c'est l'extermination d'un groupe pour des raisons raciales, religieuses, politiques ou autres. » Et le tribunal ajoute que, dans le cas en question, il y a eu tentative d'« épuration idéologique » de ceux qui « n'avaient pas leur place dans le projet de réorganisation nationale (5) ».

Dans le cadre du système régional de protection des droits humains, les conseillers juridiques de l'Etat colombien ont prétendu dans un premier temps que le cas de l'UP ne pouvait être reçu par la commission interaméricaine, car il s'agissait de faits de violence « non liés entre eux ». De son côté, la CIDH signale dans le rapport 5/97 sur l'admissibilité de ce cas que « les pétitionnaires ont présenté des arguments qui visent à  établir une pratique d'assassinats politiques de masse et la persécution extrême des membres de l'Union patriotique avec l'intention d'éliminer physiquement le parti et de diluer sa force politique ». Dans ce même rapport, l'instance internationale se prononce en faveur de l'analyse du cas sur la base de l'existence d'éléments suffisants pour déterminer une « norme de persécution ».

Scepticisme face à  l'action politique
La mise en évidence d'actions systématiques permettrait de démontrer que le cas de l'UP, apparemment isolé, correspond bien à  un schéma d'extermination dirigé de manière concertée. Les survivants du groupe politique ont apporté des preuves sur l'existence d'au moins cinq plans mis au point dans les hautes sphères de l'Etat. Les plans d'extermination régionale « Esmeralda » (« Emeraude », 1988) et « Retorno » (« Retour », 1993) auraient eu comme objectif de faire disparaître plusieurs sections régionales de l'UP. D'ampleur nationale, l'opération « Condor » (1985) et les plans « Baà­le Rojo » (« Bal rouge », 1986) et « Golpe de gracia » (« Coup de grâce », 1992) auraient visé à  miner les structures de direction du mouvement et à  assassiner ou à  enlever ses dirigeants élus dans les structures d'Etat (6).

Conséquence de la pression des victimes et des survivants, le code pénal colombien actuellement en vigueur a reconnu le génocide pour mobiles politiques, crime atroce que cet abrégé normatif définit comme le fait de « détruire totalement ou partiellement un groupe pour des raisons politiques » et d'entraîner la mort de ses membres « pour appartenance à  ce dernier ».

Dans le cadre du procès intenté devant la CIDH, sont actuellement discutés les termes d'une solution amiable entre le gouvernement colombien et les victimes de l'UP. Cette démarche doit conduire à  un éventuel accord prenant en compte le droit à  la vérité et à  la justice. Dans le cas contraire, elle induirait la continuation du procès, aboutissant à  une possible condamnation de l'Etat colombien.

Le 9 février 2004, à  travers une déclaration du vice-président de la République, M. Francisco Santos, le gouvernement a annoncé qu'il était disposé à  avancer dans la recherche d'une solution amiable. Dans cette déclaration publique, il a été affirmé que les crimes massifs commis contre l'UP constituent « une page honteuse dans l'histoire de notre pays ». Cependant, quelques heures après cette annonce officielle, M. Santos lui-même recommençait à  éluder la responsabilité de l'Etat. Face aux médias, et utilisant les militants du mouvement comme boucs émissaires, le vice-président a affirmé que les crimes seraient l'Å“uvre des narcotrafiquants, qui, dans un contexte de polarisation, auraient procédé à  des « règlements de comptes » avec les guérillas.

Sans obstacles ni réactions, des atrocités continuent à  être commises contre l'UP. Des éléments de la politique de « sécurité démocratique » mise en place par le président Alvaro Uribe Vélez encouragent l'extermination et la persécution judiciaire des survivants du mouvement. Sous prétexte d'action antiterroriste, beaucoup de ses militants ont été arrêtés lors de rafles massives et montrés devant les caméras de télévision, présentés comme des membres des organisations armées subversives. Sous l'actuel gouvernement, plus de 150 militants de l'UP ont été victimes d'homicides ou de « disparitions » dans plusieurs régions du pays. On a également constaté des déplacements massifs dans des zones où l'opposition politique exerce encore une influence. Après avoir désarticulé les structures du mouvement, on entre dans une phase qui entend à  l'évidence en terminer avec les survivants.

Ces nouvelles alertes n'ont entraîné aucune action notable de l'Etat pour arrêter et juger les organisateurs de ces actions criminelles. En revanche, on assiste à  de nouvelles formes de vexation contre les victimes. Ainsi, le corps sans vie d'Alirio Silva – dirigeant régional de l'UP assassiné, le 1er mars 2004, dans la région du Putumayo – a été soumis à  une chaîne de « procédures administratives » rendant impossible son transport à  Bogota avant que ne soit pratiquée une autopsie visant à  vérifier s'il ne s'agissait pas d'un « cadavre piégé » préparé par la guérilla pour un attentat.

En outre, depuis le 27 novembre 2002, le gouvernement du président Uribe a entamé une « réintégration à  la société » des groupes paramilitaires. Une partie de cette politique de réinsertion semble vouloir s'appuyer sur des mesures législatives et administratives garantissant l'impunité et le pardon inconditionnel des paramilitaires. Cela signifierait que plusieurs des principaux auteurs du génocide contre l'UP seraient automatiquement exonérés de toute responsabilité, et que le processus d'éclaircissement et de réparation des victimes en pâtirait sérieusement.

L'ensemble des actes de terreur et de violence perpétrés contre l'UP a constitué un obstacle dans la perspective de démocratisation de la société colombienne. Et ce n'est pas la seule conséquence. En renforçant la peur d'exprimer librement son opposition, en provoquant un profond scepticisme sur la possibilité de mener une action politique de manière citoyenne, ils ont renforcé la conviction de ceux qui ne croient qu'en la voie de la violence pour résoudre les problèmes du pays.

Ivà¡n Cepeda Castro et Claudia Girà³n Ortiz
Toutes mes félicitations si vous avez tout lu et que vous n'êtes pas trop déprimés... moi ça m'a un peu plombé le moral :?
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Message par adrienar »

:-))) :-)))

Repenti , cela arrive :
Modifié en dernier par adrienar le 26 févr. 2008 17:41, modifié 2 fois.
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Ananais
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Message par Ananais »

J'ose espérer que c'est le message d'Héléno qui te fait rire comme ça :roll:
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Message par adrienar »

Bien évidemment ananais !! J'adore son petit air sympa!!


Et cela, c'est pour stéphanie, à  la suite d'une discussion que nous avons eue dernièrement .
Regardez la jeune fille va vous faire penser à  qqu'un du forum !!

http://www.dailymotion.com/adamcrea/vid ... 1966_music
Modifié en dernier par adrienar le 26 févr. 2008 17:42, modifié 1 fois.
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klem ogre de benabarback
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Message par klem ogre de benabarback »

Ananais a écrit :J'ose espérer que c'est le message d'Héléno qui te fait rire comme ça :roll:
laisse, il est dans son monde :roll:
c'est sur que son message aprés le tien, c'est un peu choquant, mais c'est un hasard heureusement
Photos ?
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adrienar
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Message par adrienar »

Bon alors la jeune fille vous fait penser à  duqui ??? :lol: :lol:


Effectivement, Klem je suis dans mon monde en ce moment , je suis comme sur un nuage avec Bruno, renan , salvatore et vous ! :lol: :lol:
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sissou03
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Message par sissou03 »

Bonjour tout le monde
J'étais aussi au cabaret sauvage vendredi et je ne regrette pas mes 9 heures de route....
J'y ai aperçu quelques personnes du forum :
d'abord Adrienar, qui longeait la file d'attente, et après avoir constaté le monde,s'est infiltré dans un groupe de filles et qui a tapé la causette, histoire de ne pas faire la queue !!!
j'ai reconnu Stéphanie qui a encore pris de magnifiques photos (comme d'ab) merci !!! et Jujuju , je pense... au passage merci myspace....
et j'ai aussi eu le plaisir de faire connaissance de quelques forumeuses mais je ne connais pas leurs noms...
J'étais juste devant, en face du micro, et derrière un grand costume gris, qui mitraillait de photos et interpellait les artistes ...ouais ...bof bof ....
Mon avis sur cette soirée : très émouvante, de voir la famille d'Ingrid , Consuela Gonzalès, et tous ces artistes réunis pour cette belle cause.
J'ai découvert Aldebert sur scène et j'aime beaucoup, mais mes "chouchous" restent Bénabar, Renan Luce (que je n'ai pas trouvé très en forme...)et Jeanne Chrehal...Renaud a été égal à  lui-même, émotif et sensible...et généreux
et moi aussi une belle soirée comme celle-là  m'a filé le bourdon...sur la route du retour
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Ephéméride
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Message par Ephéméride »

ah moi aussi j'étais derrière ce même costume gris!
Les certitudes sont de pâte molle, elles se modèlent à volonté. (Du Domaine des Murmures)
jujuju
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Message par jujuju »

AAh ça fait peur tu m'as reconnu mais je ne sais pas qui tu es :shock:
En fait je sais pas si Renan était en forme mais je n'ai pas trouvé Bénabar très très vif non plus... Ok c'est la chanson qui veut ça mais bon je sais pas... Bref Le bourdon pour nous aussi :?
Vive.
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sissou03
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Message par sissou03 »

jujuju a écrit :AAh ça fait peur tu m'as reconnu mais je ne sais pas qui tu es :shock:
En fait je sais pas si Renan était en forme mais je n'ai pas trouvé Bénabar très très vif non plus... Ok c'est la chanson qui veut ça mais bon je sais pas... Bref Le bourdon pour nous aussi :?

Je t'ai reconnu par rapport à  myspace et Julie , et le top ami de Stéphanie.
Sinon, c'est vrai que Bénabar aussi avait pas l'air dans son assiette...surement dû à  sa blessure :roll: et puis il manquait surement d'espace pour sauter partout, comme il le fait ..et moi perso, c'est comme ça que je le préfère... d'ailleurs, c'est peut-être ça l'explication du pansement....ou lors, j'ai une autre hypothèse : il est retourné dans cette boîte de nuit pour finir le travail :lol:
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klem ogre de benabarback
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Message par klem ogre de benabarback »

as tu des preuves tangibles de la fourberie d'Adrienar ? :D
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sissou03
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Message par sissou03 »

klem ogre de benabarback a écrit :as tu des preuves tangibles de la fourberie d'Adrienar ? :D
non, mais beaucoup de témooins !!!! :P
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clertiti
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Message par clertiti »

Vidéo à  consulter sur le forum !

http://benabar.pifpaf.ch-Concert-de- ... ncourt.htm
L'Amitié est grande à  celui qui a du coeur
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