Saule : « Il faut pouvoir rire de ce qui nous arrive... »
jeudi 15.10.2009, 05:02 - La Voix du Nord
Saule et les Pleureurs en concert à Feignies, pour un concert rock, folk et country. Saule et les Pleureurs en concert à Feignies, pour un concert rock, folk et country.
| FEIGNIES |
Le hasard de son calendrier de tournée le mène à la salle Gérard-Philipe, vendredi soir. Lui, c'est l'auteur-compositeur belge Saule, accompagné de son groupe les Pleureurs. Entretien avec un artiste en devenir, pourvu d'un répertoire à textes alliant rock, folk et country.
> En quelques mots, quel a été votre parcours ?
« Quand j'ai terminé mes études, je ne savais pas trop quoi faire : j'aimais le dessin, le théâtre, la musique. J'ai choisi le théâtre, à Bruxelles. Et au fur et à mesure, j'ai appris à apprécier de plus en plus la langue française. En parallèle, je faisais aussi des concerts de pop rock, en anglais. J'ai donc décidé de faire un projet en français : on m'a dit que c'était ce que j'avais fait de mieux jusqu'à présent ! J'ai décidé d'aller dans des cafés jouer mes morceaux, c'est là qu'un label m'a remarqué. J'ai enregistré, avec mon groupe, mon premier disque, Vous êtes ici , pour lequel j'ai eu un disque d'or en Belgique. J'ai également fait les premières parties d'artistes tels que Bénabar, Cali et Olivia Ruiz. Un deuxième album Western, a été produit, avec Polydor : ils m'ont dit que je pouvais m'immiscer dans la nouvelle scène française.
» > Quelles sont vos influences ?
« Je dis toujours de Saule que c'est un énorme shaker. Ma mère écoutait Barbara, Gainsbourg, mon père Led Zeppelin et Frank Zappa. Du fait d'avoir des parents avec des goûts aussi éclectiques, j'adore aller grappiller partout. Sinon, je peux citer Jeff Buckley, Radiohead, Gainsbourg, Camille Bazbaz, M. »
> Vous semblez accorder beaucoup d'importance aux textes...
« Pour citer Mathieu Chedid qui lui-même citait Alain Bashung, "la chanson on y vient pour la musique et on y reste pour le texte". C'est ma démarche au niveau de la composition : je n'ai pas envie de privilégier l'un ou l'autre. »
> Certains de vos textes sont mélancoliques, parlent de solitude. C'est une façon d'être ?
« Mon texte le plus dur, c'est Personne, sur la solitude, une situation que j'ai vécue. Sinon, j'ai des morceaux très gais, avec une musique entraînante comme Nanana, portant sur la rupture. J'aime utiliser des contrastes, comme dans la vie, on peut avoir des moments très durs et une grande joie au milieu de tout ça, ou un fou rire en plein enterrement. Bienvenue au monde , une autre composition, fait contraster une musique super joyeuse avec un texte dur. Il faut pouvoir rire de ses tuiles et de soi-même, bref de ce qui nous arrive, c'est fondamental. »
> Pourquoi avoir choisi comme nom Saule et les Pleureurs ?
« Quand j'ai commencé, j'étais seul, et j'avais déjà choisi ce nom car la première chanson de Vous êtes ici a été écrite devant et parlait d'un Saule : "Je suis un Saule qui pleure en attendant mon heure". »
> Justement, combien y a-t-il de musiciens dans le groupe ?
« On est cinq. Mais sur l'album, c'est Saule et les Pleureurs car la maison de disque estimait important que ce soit mon univers qui prime. Car j'amène la maquette et les musiciens se réapproprient ce que j'ai écrit et composé. »
> Vous avez déjà joué dans le coin ?
« C'est-à-dire que je n'ai aucun sens de l'orientation, je ne me souviens pas des lieux où je dois jouer...Ah ! Je suis né et j'ai vécu 15 ans à Mons, alors si je n'ai pas été là directement, je n'ai pas dû aller très loin... »
> Pour vous, Feignies, c'est un endroit comme un autre ?
« C'est pas pour caresser dans le sens du poil, mais un endroit n'est jamais comme un autre. Pour nous, c'est frustrant car on arrive quelque part, on joue puis on repart. Mais là j'essaierai d'aller me balader dans la ville. »
• RECUEILLIS PAR MYRIAM ZENINI