Un peu de théâtre
Posté : 15 juil. 2007 23:34
Je me permets de recréer le fil théâtre, vu qu'il a (momentanément ?) disparu...
PARTAGE DE MIDI de Paul Claudel - Mise en scène d'Yves Beaunesne
Bon, je suis enfin allée voir Partage de midi (il était temps : c'était la dernière...
).
Alors voilà , c'est magnifique (et quand je dis magnifique, c'est un euphémisme). Enorme. Incandescent. Tellement bouleversant que j'ai fini au bord des larmes... Ça s'appelle : être submergé(e) par l'émotion... La pièce bouleverse par sa beauté autant que par ce qu'elle raconte. En plus, j'étais au premier rang. Et le premier rang est très près de la scène... Tellement près que ça en devient extrêmement troublant (quand les acteurs sont au bord de la scène juste devant vous...) et que ça décuple (?) l'émotion suscitée par la pièce. Marina Hands ? Elle est époustouflante. Bouleversante. Mais Eric Ruf, dans le rôle de Mesa, est également magnifique.
Sinon, la mise en scène est très belle et les décors, minimalistes, assez incroyables...

PARTAGE DE MIDI de Paul Claudel - Mise en scène d'Yves Beaunesne
Bon, je suis enfin allée voir Partage de midi (il était temps : c'était la dernière...

Le site de la Comédie Française a écrit :Ce drame puissant ne cesse d'entrecroiser les forces humaines, naturelles, mythiques et mystiques. Une femme, trois hommes voyagent ensemble sur le pont d'un grand paquebot au milieu de l'océan Indien entre l'Arabie et Ceylan, entre eau et ciel, comme hors du temps. Il y a Mesa, l'homme jeune, vierge, à la vocation contrariée. Dieu n'a pas voulu qu'il lui consacre sa vie et lui demande de tracer son chemin hors du séminaire. Il y a Amalric, homme solide et accompli, profiteur matérialiste et grand usurpateur. Il y a ce couple formé par Ysé et De Ciz. Étrange assemblage que cette femme de trente ans, belle, coquette, habile à mener les hommes dont Amalric dira qu' « elle n'a pas de cavalier », et ce mari « maigre provençal aux yeux tendres et aux longs cils », partis pour faire fortune. L'intrigue se noue à la faveur d'une passion née d'un adultère. En trois actes une destinée implacable va saisir les protagonistes et les placer au cœur des grandes interrogations. Du plein midi de l'acte I, ils se retrouveront à l'acte II par une sombre après-midi d'avril sous un ciel orageux à Hongkong, dans un cimetière plein d'arbres touffus... Et finiront à l'acte III en pleine insurrection, pour un terrible dénouement dans un port du sud de la Chine. Le soleil se couche. On entend de faibles cris d'enfant... La parole musicale, poétique, apparaît ici comme sculptée. Fruit d'un violent combat intérieur, ce drame peut être considéré comme un des sommets de l'œuvre théâtrale de Paul Claudel.
Alors voilà , c'est magnifique (et quand je dis magnifique, c'est un euphémisme). Enorme. Incandescent. Tellement bouleversant que j'ai fini au bord des larmes... Ça s'appelle : être submergé(e) par l'émotion... La pièce bouleverse par sa beauté autant que par ce qu'elle raconte. En plus, j'étais au premier rang. Et le premier rang est très près de la scène... Tellement près que ça en devient extrêmement troublant (quand les acteurs sont au bord de la scène juste devant vous...) et que ça décuple (?) l'émotion suscitée par la pièce. Marina Hands ? Elle est époustouflante. Bouleversante. Mais Eric Ruf, dans le rôle de Mesa, est également magnifique.
Sinon, la mise en scène est très belle et les décors, minimalistes, assez incroyables...
Julie de la Patellière, sur [url=http://www.evene.fr/culture/agenda/partage-de-midi-11563.php?critiques]evene.fr[/url], a écrit : Perdus au milieu d'une mer absurde comme ils le sont à la moitié de leur vie, écrasés par le soleil de midi comme par un dieu implacable, une femme et trois hommes fuient en Chine, au bout du monde, sans promesse de retour. Face à une Grâce qui se refuse, ils s'accrochent pour ne pas sombrer, s'aiment avec fureur puis s'abandonnent. 'Partage de Midi' est une pièce de désir brûlant. Le lyrisme brut et la poésie sauvage de Claudel - paysages éblouissants surgissant au détour d'un vers "lacs roses et tabacs, et traits de feu rouge dans le grouillant chaos clair" - fendent l'air du théâtre. La lumineuse mise en scène d'Yves Beaunesne nous fait parvenir le texte dans toute sa force, à la fois désespérée et vivante. Le décor est simple et très évocateur : des cordes tendues pour le paquebot, des spots de lumière pour les tombes, l'exposition des cintres et de leur machinerie désordonnée pour la guerre et la déchéance. Et cela sans intellectualisme. Pas de parti pris de mise en scène a priori (comme une absence de décor, de déplacement, d'intonation), les comédiens incarnent les mots dont la puissance tente d'échapper à la mort. Ils nous frappent en pleine figure et emportent tout sur leur passage. Marina Hands en premier est bouleversante, son jeu à la fois sans pompe et sans fadeur, d'une beauté profonde. Hervé Pierre parvient à montrer la légèreté et l'humour de la pièce et Eric Ruf, plus emphatique, est convaincant en un Mesa empêtré, malheureux et tenant à son malheur, la seule chose qui lui appartienne. On les voit s'éloigner du matin et de sa clarté, et progressivement s'acheminer vers le soir sombre, son gouffre. On en sort titubants, sonnés par une lumière sourde.