Nouvel album, nouveau spectacle... ça mérite bien une petite revue !
Pour commencer...
l'album :
Avant même de l'ouvrir, j'ai aimé le design de la pochette, le vert et le blanc
, le contraste cactus/coton...
Dessus, trois chansons vraiment nouvelles (
Ah la la les gens,
Les chinois, et
L'erreur est humaine), et donc pas mal de chansons qu'on connaissait, soit parce qu'elles figuraient sur les premiers albums "maison" (
Solange,
Le diable est dans mon lit,
Les escalators,
Les copains), soit parce qu'elles étaient jouées sur scène (
Mieux pas,
Les voies du Seigneur,
La cuisine à l'électricité,
Coton,
Les femmes des pêcheurs du dimanche, et
Chanson pour Celle en piste cachée)
On pourrait se dire "oh bah tiens, y'a finalement pas beaucoup de nouvelles chansons alors ?" mais en vérité, ces morceaux n'ont jamais autant eu leur place sur un album que sur celui-ci, le premier "vrai album", celui qui est destiné à s'exporter au-delà de Paris et Lyon. Tous ont été arrangés, revisités, et aucun ne ressemble vraiment à ce qu'on avait pu entendre jusque-là . Le bonheur de retrouver des chansons qu'on aime, tout en les écoutant d'une oreille neuve. Vraiment, je suis super contente de retrouver ces morceaux poussés au meilleur d'eux-mêmes, sublimés par le magnifique travail qui a entouré cet album.
Dans le détail...
Solange : cette chanson est destinée à toujours être l'une de mes préférées... j'aime l'ambiance de ce salon de coiffure, j'aime le texte... Et pour cette version album, la présence de un accompagnement de cuivres
(trombone et saxs ténor + soprano si je ne me trompe), qui donne un ton très joyeux et jazzy à la chanson, suivi par le magnifique violon de Diego Meymarian... waouh...
Et je trouve extra le passage instrumental rythmé par l'espèce de grosse caisse après le premier refrain
Notons la présence d'un certain Aldebert au banjo...
Ah la la les gens : une nouvelle donc, j'aime bien le ton donné par le clavier à la chanson, assez "tranquille" mais pas reggae, je déteste le reggae
, l'accordéon qui accompagne les
palapalapa, et le thème... voir la paille dans l'oeil du voisin et ne pas voir la poutre dans le sien...
Coton : Joli duo avec Amélie-les-crayons, et une chanson espiègle qui leur correspond bien à tous les deux. Les arrangements des cordes sont super agréables
Le diable est dans mon lit : La grosse surprise pour moi qui n'aimait pas tellement cette chanson auparavant... Totalement revisitée, la musique colle maintenant beaucoup mieux au texte, avec un rythme plus rapide et un acompagnement extra à la guitare électrique... j'adore entendre les cordes grincer, la distorsion... bravo à La Chicane pour y avoir mis son grain de sel !
Les Escalators : Une bien ancienne chanson... un texte magnifique, qui me fout des frissons... j'ai sauté de joie en apprenant qu'elle serait sur cet album, et si j'ai pu au départ "regretter" l'ancien accompagnement à l'accordéon, j'aime de plus en plus cette version au piano, toute en douceur... notamment dans la partie instrumentale vers la fin de la chanson, où les notes tombent comme des gouttes d'eau...
Mieux pas : Petite chanson légère, que j'aime beaucoup, un texte touchant, d'un amoureux à sa belle, qui préfère une histoire foireuse à la solitude... Et avec le ukulélé et la guitare slide , j'ai l'impression d'être à Hawaïï
Les Chinois : J'suis mitigée sur cette chanson... je trouve la musique super chouette, le style "Broadway" donné par les cuivres
(oui je sais ça veut rien dire mais je me comprends 
), j'aime le texte, mais je crois que c'est la référence aux Chinois dans le refrain qui fait flop chez moi... non pas que je l'interpète mal, mais j'ai le sentiment que c'est en "décalage" avec le reste de la chanson... En résumé, j'ai plaisir à l'écouter mais elle me laisse aussi un peu perplexe.
Les voies du Seigneur : Ambiance club de jazz, il manque plus que la fumée bleue... la batterie toute en légèreté, le piano super jazzy, la douceur du violon... parfaite musique pour un texte racontant l'histoire d'un créateur désabusé...
La cuisine à l'électricité : Chanson "naïve" et joyeuse, qui met en avant le penchant de Vincent pour la chanson culinaire ! Chouette travail au niveau de la musique, avec tout plein d'instruments différents qui donnent un côté coloré au tout !
L'erreur est humaine : Jolie chanson, où le chemin des écoliers prend le pas sur les sentiers battus, où perdre pied n'est finalement pas si grave et peut même mener vers des chemins qu'on n'aurait pas empruntés sans ça... j'aime beaucoup la musique, et les petits sifflotements à la fin... j'ai cru reconnaître quelques notes de
Toute la pluie tombe sur moi, ça m'a fait sourire, c'est vraiment ça...
Les copains : Ode à l'amitié toute en simplicité et en humour, je voyais pas trop comment en faire quelque chose de tellement différent de ce qu'on connaissait... Bon, c'est pas fondamentalement différent, certes, mais les percus et les claviers y rajoutent vraiment quelque chose, et elle passe de la "chansonnette" à la chanson
Les femmes des pêcheurs du dimanche : Je l'aaaaaaaaime :inlove: une chanson remplie de douceur, de sérénité, tellement réaliste, mais pas triste pour un sou... qui vous rappelera peut-être bon nombre de ces mamans, taties, belle-mamans ou mamies dont la simplicité et le sourire vous font dire que dans le fond, c'est pas si compliqué d'être heureux... Un accompagnement tout simple à l'accordéon et au vibraphone, je connaissais pas le nom de cet instrument, mais j'aime énormément le son qu'il a, très "aquatique".
Chanson pour celle : La piste cachée de l'album, mon coeur a fait un bond quand j'ai entendu les premières notes
je ne m'attendais pas à la retrouver dessus, cette petite chanson de l'amour au quotidien, des banalités qui deviennent si douces, de ces petites choses qui n'ont d'importance que pour ceux qui les vivent, qui paraissent si anodines aux yeux des autres mais qui font le bonheur d'être à deux...
Pour résumer, je dirais que cet album savoureux est à la fois doux, croustillant, drôle, épicé, tendre, malicieux, harmonieux, aux influences musicales variées, alliant le jazz velours à des sons plus "acoustiques", mêlant délicieusement le piano, le violon et l'accordéon au reste...
Un délice pour les oreilles
Passons maintenant à la suite...
le spectacle :
Dans la petite salle des Rancy à Lyon, nos 4 garçons dans la fumée
ont je le crois bien fait l'unanimité...
Il m'est difficile de me souvenir de tout et de faire un compte-rendu détaille, alors je privilégierai le plaisir des yeux
Une toute petite salle donc, et une ambiance bien chaleureuse !
Sylvain Lacombe, nouveau venu à la basse et à la contrebasse :
Mathieu Cervera à la batterie, et jusque-là je n'avais pas fait attention à son jeu de batterie et percus que j'ai trouvé vraiment extra ! :
L'énergie de Diego Meymarian au violon est impressionnante, à peu près autant que son talent, et notamment sur
Le Diable est dans mon lit où il joue la partie électrique de la version album, je suis restée scotchée...
Et Vincent Gaffet, l'homme-orchestre
Qui sait également nous faire frissonner le temps d'un long solo de mélodica...
Je retiens aussi que
Les Escalators prennent une toute autre dimension sur scène au piano, magnifique
le long silence qui a suivi la chanson le premier soir en disait plus que n'importe quelle explication...
Sur des chansons plus enjouées, c'est la folie sur scène, même en ayant peu de place pour bouger !
N'oubliez pas d'apporter "quelque chose à partager"... qui sait, peut-être aurons-nous lancé la mode du poireau ?
Ah la la les gens
Diego prend parfois la mandoline, notamment sur un magnifique instrumental
La chanson
Je suis méchant (ou Anastasia peut-être, je ne connais pas le titre) et à pleurer de rire, non seulement pour le texte et la chute, mais aussi pour les mimiques de tous et les hurlements sur le refrain, j'étais explosée
Et
Les Femmes des Pêcheurs du Dimanche réserve aussi quelques surprises...
L'ordre des chansons n'a pas été le même le vendredi et le samedi, et je pense avoir préféré celui du premier soir. En tous cas, j'ai passé deux soirées à rire, à pleurer, à être émerveillée, et à recevoir de la chaleur humaine en pleine tronche...
Alors oui, ça vaut le coup d'acheter son album parce qu'il est vraiment bien, mais également d'aller le voir sur scène avec ses musiciens, parce que c'est là qu'ils donnent le meilleur d'eux-mêmes, c'est là qu'on perçoit le mieux la hauteur de leur talent et tout ce qui fait qu'on ne peut que passer un super moment, et c'est là qu'on peut difficilement repartir sans de doutes façons être passé par le stand de vente de cd
Merci à tous les quatre et à la prochaine !!
)
mais maintenant je n'ai qu'une envie : le découvrir sur scéne au plus vite 
On se prend tous une planchette et une boisson avant les concerts. C'est la première fois que Num vient, il découvre la salle en même temps que les artistes sur scène. Moi je ne connais pas Hervé Lapalud, et Vincent Gaffet un peu par internet. En attendant les concerts, on parle bouquin et je suis ravie de tomber sur quelqu'un qui connaît (et surtout aime!) le style que je lis. Num va d'ailleurs m'amener à un prochain concert des livres pour que je puisse les découvrir. Chouette!!!
j'ai eu droit à un "c'est si bon, si bon marché... la cuisine à l'électricité !"