Posté : 25 oct. 2005 22:03
pas encore vraiment écouté, mais ça parait singulier, encore une fois!
Le nouvel album de Thomas Fersen poursuit sa quête du bestiaire parfait dans un album moins brillant, mais plus personnel et attachant que les précédents.
Il y a quelques années, un fan a créé un site sur Thomas Fersen (www.fersen.free.fr - non officiel) : il y a inclus une amusante rubrique intitulée "La ménagerie" où se trouvent listés, album après album, tous les animaux qui peuplent irrémédiablement les chansons du gros Thomas. Car cÂ’est plus fort que lui. Il a bien essayé de tuer le cochon en orientant vers la bouffe sa Pièce montée des grands jours en 2003 (et en posant en pochette avec la tête du porc - mort, a priori - sur les genoux), mais non. Tel un Jean de La Fontaine des temps modernes (la morale moralisatrice en moins), Thomas Fersen nÂ’arrive pas à se séparer du bestiaire qui lui colle à la peau et se renouvelle au fil des chansons. Il paraît que ça lÂ’agace. Pas nous. Et au Pavillon (de chasse) des fous, on a capturé oiseau, caille, chienne, chat, papillons, iguanodon, insectes, calamar, serpent, python, dragon, chatte, crabe, chien, gale, chÂ’val, vautours, souris, chèvre, poulet, mouches, huître et scarabée. Une belle collection, encore ! (et me dis pas merci surtout, le gars du siteÂ… jÂ’ai fait ton boulot !).
Mais lÂ’animal dont il est question derrière tout ça, cÂ’est le plus bizarre de tous. Le plus dangereux, le plus attendrissant, le plus imprévisible. LÂ’homme. LÂ’homme et sa folie, avérée, médicale, présente, passée, à venir : tous les hommes vivent dans lÂ’angoisse de cette folie qui leur pend au nez. Tous, sauf les rêveurs et les poètes qui savent la faire fructifier pour la montrer au monde sous son meilleur jour. Trenet, le fou chantant, a désigné Higelin pour héritier. Preuve quÂ’il ne connaissait pas Fersen. La façon incomparable quÂ’il a de faire sonner les mots - même les plus incongrus - entre eux. La façon totalement débridée quÂ’il a dÂ’aborder les thèmes et dÂ’y introduire de tout petits ingrédients qui touchent juste, précis, dans le mille. Et toujours avec un air de pas y toucher, un sens de la nuance, une malice et une intelligenceÂ… Ah, Thomas Fersen, quel beau porte-parole pour les fous de tous poils !
Dans un climat musical plus brut (guitare-basse-batterie-harmonica-orgue), loin des splendides enluminures Racaille des albums Le jour du poisson et 4, Thomas Fersen se montre plus sombre quÂ’à lÂ’habitude. Car si la folie est parfois drôle, parfois belle, elle est aussi cruelle, angoissante et souvent fatale. La galerie en onze tableaux qui défile sous nos oreilles est édifiante : géant baveux, pervers, simplet, contemplatif, niais, sadique, illuminé, aliénéeÂ… tous ces hommes et ces femmes ont le tournis, perdent pied, sÂ’étalent, se relèvent, lamentables et touchants à la fois. Thomas Fersen nous les présente de façon magistrale, expert dans lÂ’art de suggérer sans se moquer jamais. Un disque moins brillant que ceux cités plus haut mais peut être plus personnel, plus profondément humain et qui devrait donner quelque chose dÂ’exceptionnel en concert . Car Fersen et scène, ça rime pas pour rien, croyez moi !
Roland Caduf
© Jowebzine.com - Octobre 2005
http://www.jowebzine.com/TEMPLATES/CD/fersen-182.php
Le nouvel album de Thomas Fersen poursuit sa quête du bestiaire parfait dans un album moins brillant, mais plus personnel et attachant que les précédents.
Il y a quelques années, un fan a créé un site sur Thomas Fersen (www.fersen.free.fr - non officiel) : il y a inclus une amusante rubrique intitulée "La ménagerie" où se trouvent listés, album après album, tous les animaux qui peuplent irrémédiablement les chansons du gros Thomas. Car cÂ’est plus fort que lui. Il a bien essayé de tuer le cochon en orientant vers la bouffe sa Pièce montée des grands jours en 2003 (et en posant en pochette avec la tête du porc - mort, a priori - sur les genoux), mais non. Tel un Jean de La Fontaine des temps modernes (la morale moralisatrice en moins), Thomas Fersen nÂ’arrive pas à se séparer du bestiaire qui lui colle à la peau et se renouvelle au fil des chansons. Il paraît que ça lÂ’agace. Pas nous. Et au Pavillon (de chasse) des fous, on a capturé oiseau, caille, chienne, chat, papillons, iguanodon, insectes, calamar, serpent, python, dragon, chatte, crabe, chien, gale, chÂ’val, vautours, souris, chèvre, poulet, mouches, huître et scarabée. Une belle collection, encore ! (et me dis pas merci surtout, le gars du siteÂ… jÂ’ai fait ton boulot !).
Mais lÂ’animal dont il est question derrière tout ça, cÂ’est le plus bizarre de tous. Le plus dangereux, le plus attendrissant, le plus imprévisible. LÂ’homme. LÂ’homme et sa folie, avérée, médicale, présente, passée, à venir : tous les hommes vivent dans lÂ’angoisse de cette folie qui leur pend au nez. Tous, sauf les rêveurs et les poètes qui savent la faire fructifier pour la montrer au monde sous son meilleur jour. Trenet, le fou chantant, a désigné Higelin pour héritier. Preuve quÂ’il ne connaissait pas Fersen. La façon incomparable quÂ’il a de faire sonner les mots - même les plus incongrus - entre eux. La façon totalement débridée quÂ’il a dÂ’aborder les thèmes et dÂ’y introduire de tout petits ingrédients qui touchent juste, précis, dans le mille. Et toujours avec un air de pas y toucher, un sens de la nuance, une malice et une intelligenceÂ… Ah, Thomas Fersen, quel beau porte-parole pour les fous de tous poils !
Dans un climat musical plus brut (guitare-basse-batterie-harmonica-orgue), loin des splendides enluminures Racaille des albums Le jour du poisson et 4, Thomas Fersen se montre plus sombre quÂ’à lÂ’habitude. Car si la folie est parfois drôle, parfois belle, elle est aussi cruelle, angoissante et souvent fatale. La galerie en onze tableaux qui défile sous nos oreilles est édifiante : géant baveux, pervers, simplet, contemplatif, niais, sadique, illuminé, aliénéeÂ… tous ces hommes et ces femmes ont le tournis, perdent pied, sÂ’étalent, se relèvent, lamentables et touchants à la fois. Thomas Fersen nous les présente de façon magistrale, expert dans lÂ’art de suggérer sans se moquer jamais. Un disque moins brillant que ceux cités plus haut mais peut être plus personnel, plus profondément humain et qui devrait donner quelque chose dÂ’exceptionnel en concert . Car Fersen et scène, ça rime pas pour rien, croyez moi !
Roland Caduf
© Jowebzine.com - Octobre 2005
http://www.jowebzine.com/TEMPLATES/CD/fersen-182.php