Rapport d'une soirée de campagne
19h45 Rue de Solférino. On attend impatiemment le résultat du vote, le ventre noué, les mains jointes de façon pieuse. 20h c'est fait. 53% pour Sarko. On pleure de desespoir. On se réconforte en se disant que c'est pas possible, mais si, il faut bien l'admettre, l'ignorance l'emporte. De suite notre pensée va vers les législatives, et l'organisation d'une sorte de résistance. On ne se laissera pas faire. On ne laissera pas la démocratie tomber dans les mains d'un fou furieu aussi facilement. On se mobilisera chaque fois que nos libertés seront en danger. Puis vient le discours de Ségolène. Elle nous rassure de suite en nous disant qu'elle continuera à mener le combat qui est le notre. Pas du Jospin. Au cris de "Sarko facho le peuple aura ta peau" elle demande à la foule de ne pas prononcer ces mots et positiver en gardant le moral et en se tenant pret pour les prochaines échéances élétorales. Des applaudissements et des "merci Ségolène" fusent. Elle nous annonce alors que la musique va arriver pour nous redonner un peu de joie. C'est alors qu'on lance un cri repris par beaucoup autour de nous "Bénabar avec nous, Bénabar, Bénabar ". A la fin de son discours et une demi cuite entammé pont de Solférino au milieu des crs, et un verre levé à Karl Zéro qui passait par là en lui disant "à la santé de la démocratie en deuil" qui nous rend d'un sourire sympathique et d'un salut de compassion.
Après déplacement place de la concorde pour voir la fête de l'ump. Et là un flic ma foi fort sympa me déconseille de me rendre à la concorde avec ma pancarte du MJS. Mais finalement il nous laisse passer, en souriant l'air aussi dépité que nous de la défaite. Forcément l'envie de provoquer vient et je ne peut m'empecher de brandir bien haut ma pancarte de jeune socialiste. Forcément au bout de quelques secondes des jeunes UMP avec des tronches d'étudiant en école de commerce débarquent en nous charriant avec les 47%, ce qui est de bonne guerre. C'est alors qu'on entame un mini débat. Mais alors chose bizarre après deux questions ils sont tellement génés par les questions sur la prédisposition génétique, la non intégration des turcs, des prisons privés qu'il faudra remplir coute que coute car elles devront être rentables,le bouclier fiscal qui rapporte 7 million à une dame qui possède déjà un patrimoine de de 400M...Ils n'ont aucune réponse et disent que des potes les attendent. Bizarre tout de même. A croire qu'ils ne savent vraiment pas pour qui ils ont voté. C'est alors qu'une journaliste d'Europe 1 vient me questionner, car elle est surprise de me voir avec ma pancarte de jeune PS au milieu de cette foule de Sarkozystes. Elle voulait savoir ce que je pensais de la victoire. Forcément d'un point de vue démocratique j'ai rien à dire, et sur la fête de la place de la concorde elle a bien rigolé quand je lui ai fait remarquer que les jeunes avait voté comme leur parents et leurs grands parents et que ça donnait une fête de vieux(le rapport ipsos montre que la majorité de l'éléctorat de Sarko est les + de 60 ans). C'était mort, c'etait assez hallucinant. pas du tout festif. après quand on voit les images à la télé on se rend compte de l'importance des cadrages car j'avais pas l'impression d'être au même endroit. On a ensuite repris nos cris "les fachos avec nous, les fachos avec nous" ce qui n'a pas fait rire beaucoup les gens présents. Bah quoi on a le droit d'être mauvais perdant et de mauvaise foi non?
Un super concert avec la dream team "Jean Marie Bigard, Christian Clavier, Gilbert Montagné (Alors lui son point de vue, on se demmande encore

), Enrico Macias. Il ne manquait que Pascal Sevran et une chanson sur "la bite des noirs".
Heureusement il y'avait d'autre jeunes du PS qui passait par là venu remercier de brandir haut une pancarte du PS en zone hostile. Finalement on essait de rigoler ensemble tant qu'il est encore temps et que les milices ne sont pas encore composées. On se donne rendez vous pour les législatives.
Nos parents ont connu Mai 68 on aura le notre. Pour finir une grosse bise à tous ceux qui ont cru en la démocratie et qui ont voulu faire barrage au danger Sarkozyste. Ceux qui ont voté blanc, je ne les comprends pas. Ils n'ont pas su faire une différence entre les deux candidats et ont été aussi aveugles que ceux qui ont voté Sarko. Leur vote à contribué à donner une légitimité au président du fait qu'il ne compte pas dans les suffrages exprimés.