Télérama 14/12/2011
Posté : 14 déc. 2011 22:08
source
Foncièrement, on aime bien Bénabar. Et on n'oublie pas le ton nouveau, la dérision, le contrechamp qu'il apporta à la variété tonitruante des années 1990. Mais, cette fois, en dépit d'arrangements légers et assez raffinés, on a du mal... Parce que ce sixième album, justement, ne donne à entendre ni le second degré, ni la tendresse qui nous avaient jadis touchés avec Majorette ou Je suis de celles (entre autres). Ce qu'on entend là au contraire, ce sont surtout des chansons terre à terre - à la limite parfois du sketch -, dont un premier single en forme de règlement de comptes, si basiquement frontal qu'il fait écran au reste... « Je suis politiquement correct, et je t'emmerde » chante un Bénabar qui a certes le droit d'envoyer paître ses contempteurs, mais qui aurait gagné à le faire avec plus de subtilité - il en est capable. Il a donc préféré ressembler à sa caricature. Pression d'un succès lourd à porter, d'une presse peu bienveillante, ou simple passage à vide... Quoi qu'il en soit, il mérite mieux que cela.
Valérie Lehoux
Telerama n° 3231 - 17 décembre 2011