Le matin.ch 3/12/2011

Modérateur : Modérateurs

Règles du forum
Le fil "en post-it" (clique ici) recense les articles déjà amenés ici, veuillez le consulter avant d'ajouter un nouveau topic.
Merci d'indiquer la source et la date. Il va de soi qu'on s'intéresse à l'avis de la presse ou des médias, pas de celui de votre boulangère ou de votre voisin de palier^^
Répondre
Avatar du membre
Num
CapelloNum, mo(déra)teur de recherche
CapelloNum, mo(déra)teur de recherche
Messages : 12724
Enregistré le : 01 mars 2003 13:45
Localisation : Qqpart sur Google Earth
Contact :

Le matin.ch 3/12/2011

Message par Num »

source
Karine Vouillamoz a écrit :Bénabar: «Cette fois, j’ai fait des chansons sans trop m’en faire»*
Avec «Les bénéfices du doute», le chanteur français va droit à l’essentiel, sans esbroufe. Coup de fil.

«J’aime mes parents, j’aime mes enfants, j’aime pas la guerre, tu trouves ça peut-être politiquement correct mais moi, je t’emmerde!» C’est avec ces mots que Bénabar ouvre son nouvel album, baptisé «Les bénéfices du doute». Le chanteur français y exprime très clairement son agacement contre ceux qui s’opposent au politiquement correct. Mais le chanteur ne s’arrête pas à ce raccourci-là. Son disque est même plus fréquentable que le précédent. Ses ritournelles efficaces, joliment produites par Jean-Louis Piérot, ont une sacrée tenue. Ajoutez à ça des textes drôles à l’instar de «Les agneaux», émouvants comme «Les mirabelles», hommage à Jocelyn Quivrin, touchants avec «Moins vite» et ces enfants qui grandissent trop vite ou terrifiants avec «Différents». Plus humble, plus direct, Bénabar a pris de la distance avec le personnage qu’il s’était forgé.

Que signifiez-vous par ces bénéfices du doute?

J’ai fait un album sans me prendre la tête, avec un doute plus constructif. Avant, j’étais plus proche de l’angoisse, de la peur de mal faire, l’envie de convaincre. Là, c’est un doute plus assumé. J’ai fait des chansons sans trop m’en faire.

Qu’est-ce qui vous a amené à cette distance?

Je ne sais pas trop, ma vie, en général. Peut-être aussi le fait d’avoir dépassé la quarantaine, d’avoir fait du cinéma, du théâtre, d’être un peu plus tranquille sur l’ensemble. Je continue à être un anxieux mais moins qu’avant, professionnellement en tout cas.

Votre album a une tonalité très joyeuse, c’est ce que vous vouliez imprimer?

Oui, c’était ma volonté. L’album précédent n’était pas très joyeux. L’ambiance générale ne s’y prête pas tellement, la crise est dure pour tout le monde, même si je suis conscient d’être un privilégié. Je voulais traiter de thèmes profonds sans me laisser aller au pathos.

Et ce «Politiquement correct», il est venu d’où?

Ce n’était pas une volonté de faire de la polémique. C’était un coup de gueule et je l’ai écrit très simplement. C’est presque une discussion de bistrot.

Vous parlez des agneaux qui aiment le «prêt-à-penser», vous en connaissez beaucoup?

Oui, j’en connais beaucoup. Il y a les jeunes agneaux que j’aime bien, les adolescents qui se cherchent mais j’en connais beaucoup aussi de plus âgés et ça devient plus inquiétant. Ce sont des gens d’extrême gauche en janvier, végétalien en mars, libéral en décembre et qui veulent aller vivre à Bali en octobre. Qui changent, qui écoutent et qui considèrent les opinions comme des fringues, c’est la mode.

Et vous, où vous situez-vous?

Moi j’essaie de lutter mais je suis dans l’eau! Je lutte contre le consumérisme et j’ai un iPhone, je ne suis pas beaucoup mieux. Mais j’essaie d’avoir du recul par rapport à ça. Je vois dans mon métier des gens qui rêveraient d’avoir une couverture d’un journal branché, qui seraient prêts à tout pour être acceptés par les snobinards. Il y a cette volonté d’écouter celui qui parle le plus fort.

Ça vous plairait d’être aimé par les branchés?

Je n’ai jamais couru après ça et je n’aimerais pas parce que ça me poserait un problème, ça voudrait dire que je me suis gouré quelque part. C’est aussi un jeu dans lequel je suis rentré. Sur mon premier album, j’ai dit que je préférais faire un papier dans Téléstar que dans les Inrocks car on touche tout le monde. Le côté élitiste ne m’a jamais attiré. Je n’ai pas une dent farouche contre les Inrocks mais en ce moment, ils basculent dans un truc élitiste qui me déplaît idéologiquement. C’est du rejet, du racisme social que je trouve assez dégueulasse mais ça les regarde. Moi, je m’adresse à tout le monde.

Dans «Moins vite», vous êtes moins obsédé par la fuite du temps sur vous que sur vos enfants, non?

Oui, c’est vrai que je n’ai plus la nostalgie de mon enfance mais plutôt celle de mes gosses. D’un seul coup, quand on commence à ranger les jouets d’un gamin de 7 ans et qu’il y a plein de choses avec lesquelles il ne joue plus, ça donne le vertige mais en même temps, c’est le bon côté. Les enfants qui grandissent, c’est magnifique. Ça permet d’atténuer la douleur du temps qui passe.

Du coup, vous pensez moins à vous?

Oui, je crois, même si je reste très coquet et égocentrique, mais sans doute moins qu’avant.

Où vous mènent vos envies?

De plus en plus vers moi-même, ça se fait naturellement. J’ai envie de faire les choses le plus simplement possible, en m’assumant le mieux possible, en sachant qu’il y a des critiques à supporter. Je veux être un peu plus tranquille, ne pas me situer dans une compétition, ça ne m’intéresse plus du tout. J’ai eu le privilège de faire six albums, je suis conscient de cette chance et je veux l’utiliser à bon escient.

Quelle sagesse et quelle sérénité!

Oui, mais là on est le matin, j’ai bien dormi, ce n’est pas toujours le cas!

* le genre de phrases à double tranchant, genre "ben ouais et ça s'entend" :chocottes:
Num héros vert ou héros de charme, ça dépend du T shirt
Tcqvépêrcv
"Is it that hard to make us look cool?" Jeff Bebe
Avatar du membre
Mareck
Mareck mais n'Halter pas
Messages : 4793
Enregistré le : 16 févr. 2007 0:05
Localisation : Talence

Re: Le matin.ch 3/12/2011

Message par Mareck »

Num a écrit :* le genre de phrases à double tranchant, genre "ben ouais et ça s'entend" :chocottes:
C'est pas faux :mrgreen:
"elle est pas belle la vie. Advienne que pourra, inch allah Youpi!"
Répondre