Un peu de cinéma (2007)

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Cécilia
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Message par Cécilia »

CASSANDRA'S DREAM (LE RÊVE DE CASSANDRE) de Woody Allen

Pour l'histoire, vous allez voir un peu plus haut (merci Num, ça me fait du boulot en moins... :wink: ). Déjà , quelques mots sur les acteurs. Sur Colin Farrell en particulier : je le trouve ici tour à  tour inexistant (ce qui n'est déjà  pas terrible) et... franchement mauvais (là , ça devient gênant...). Ewan McGregor s'en sort mieux. Les actrices ? Elles ne sont pas mauvaises, juste inexistantes. Quand on pense à  Diane Keaton ou Mia Farrow et à  ce qu'elles ont apporté au cinéma de Woody Allen... Sur le mal, la culpabilité, le remords (ou son absence), Woody a réalisé autrefois l'un de ses plus grands films, l'immense Crimes and Misdemeanors (Crimes et délits) (qui se déroulait dans un contexte et un milieu social complètement différents et qui traitait de plein d'autres thèmes), un film autrement plus riche, autrement plus profond, interprété par des acteurs d'une autre trempe (notamment Martin Landau). Cassandra's Dream n'est pas un mauvais film, loin de là  : c'est un bon film (?), un peu lisse, sans âme, qui ne tient jamais vraiment les promesses d'un sujet qui aurait pu être passionnant. Quand on pense au film qu'aurait pu être Cassandra's Dream... Cette matière-là , avec un Woody Allen plus inspiré, avec de grands acteurs, aurait pu donner lieu à  un grand film. On en est loin... En plus, Cassandra's Dream est l'un des rares Woody Allen... qui auraient pu être d'un autre. On ne reconnaît pas vraiment la « signature » de Woody. C'est peut-être le signe d'un renouvellement de sa part ? Peut-être, mais un renouvellement moyennement convaincant...





L'HEURE ZÉRO de Pascal Thomas

Le début, c'est comme l'explique Arya... :wink:
Arya a écrit :Le début est un peu déroutant: le réalisateur nous présente plusieurs personnages qu'on ne voit qu'à  la fin du film pour certains, ce qui laisse un peu perplexe. Toutefois, à  partir du moment où les invités sont dans la maison, le huis-clos commence vraiment et là  le film devient vraiment bien.
Le film tarde à  entrer dans le vif du sujet. On se demande par exemple ce que vient faire dans le récit cet homme qui se jette de la falaise... Puis les « vrais » héros du film apparaissent, les choses se mettent en place, les liens entre les uns et les autres se dessinent. Sauf que les choses ne sont peut-être pas aussi simples...

L'heure zéro, malgré des défauts évidents (déjà  l'interprétation de Laura Smet, insupportable (c'est le personnage qui est insupportable... mais elle aussi par la même occasion...); des seconds rôles d'opérette aussi; un côté un peu désuet (volontaire, on imagine)...), est plutôt une réussite. Rien de révolutionnaire ici, mais un film qu'on suit avec intérêt, souvent avec plaisir, une intrigue assez ingénieuse, un peu tortueuse, mais pas trop, des culpabilités tellement évidentes qu'elles en deviennent suspectes et une noirceur assez inattendue. Hormis Laura Smet (mais est-ce sa faute ?), la plupart des acteurs sont formidables, à  commencer par François Morel. Danielle Darrieux, Melvil Poupaud ou Chiara Mastroianni, notamment, sont également très bien. Un film tout à  fait recommandable.




LA FORÊT DE MOGARI de Naomi Kawase

De Naomi Kawase, j'avais beaucoup aimé Shara. Là , je suis moins convaincue. La Forêt de Mogari, c'est la rencontre de Shigeki, veuf depuis 33 ans, qui n'a plus toute sa tête (?), et de Machiko, qui, elle aussi, a perdu un être cher. C'est lent, minimaliste, souvent contemplatif (mais pas seulement), intéressant au début, moins par la suite, quand Machiko et Shigeki partent dans la forêt. Naomi Kawase filme magnifiquement la nature, à  la fois accueillante et dangereuse, mais ça ne suffit pas. Le film, assez court pourtant, s'étire jusqu'à  en être un peu décourageant.



Sinon, j'ai vu Bernard Giraudeau en sortant du film... il en sortait aussi...
Modifié en dernier par Cécilia le 03 juin 2008 23:28, modifié 2 fois.
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alex16
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Message par alex16 »

N'ayant pas vraiment (le temps, l'envie, l'argent...) d'aller au ciné, je me suis abonnée à  un service de location de DVD en ligne.

Et le kiff de mon homme c'est les films gore (moi je regarde mais ca me fais peur... :oops: )

et ce week-end on a regardé SAW II (il est bien déguelasse celui-là ) et ça m'a fait penser à  B. En fait dans ce film, il y a 7-8 personnes enfermés dans une des pièces d'une maison et ils ont un magnétophone où le "tueur" explique ce qu'ils attend d'eux. Il laisse des petits messages dans plusieurs autres pièces de la maison qui conduisent à  d'autres et ainsi de suite...
et là  j'ai pensé à  "José Jeannette" c'est dans le même genre d'idée (avec beaucoup de ketchup en plus !!)

et sinon j'ai regardé "La vérité qui dérange" Al Gore et bien je suis en panique... je crois que c'est foutu :pleure: (il met le moral dans les chaussettes celui-là ) Mais bon en même temps j'ai pas été vérifié ses chiffres alors.. mais quand même :capice:
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Ephéméride
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Message par Ephéméride »

alex16 a écrit :et sinon j'ai regardé "La vérité qui dérange" Al Gore et bien je suis en panique... je crois que c'est foutu :pleure: (il met le moral dans les chaussettes celui-là ) Mais bon en même temps j'ai pas été vérifié ses chiffres alors.. mais quand même :capice:
oui bon quand-même il explique dans ce film qu'on a 10 ans pour renverser les vapeurs... comme pour le trou dans la couche d'ozone, il explique très bien comment on a réussi à  le réparer et ce, aussi en 10 ans.
Les certitudes sont de pâte molle, elles se modèlent à volonté. (Du Domaine des Murmures)
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mariet
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Message par mariet »

ça fait un bail, mais mes derniers films:

99F

ben, non. Moi, j'ai pas accroché. La fin est trop brouillon, les personnages trop caricaturaux. C'est vrai que je m'y attendais. Mais j'aime bien Dujardin. Mais là , le film, non. Bref. C'est pas grave non plus.

This is England

Cette satyre sociale anglaise, comme les Anglais savent si bien les faire, m'a convaincue. La middle class, la border line, l'art de l'ennui et ses conséquences. On n'est pas dans une réalité binaire: le bien contre le mal, les gentils contre les skins (ah oui, c'est ça l'histoire au fait), mais dans une vision plus complexe des relations et des personnages. Ca m'a plu.

Cassandra's dream

Je suis plus de l'avis de Num que de ccl. Ce film est dans la mouvance des deux derniers et même si Match Point a une grosse longueur d'avance, il vaut le coup d'oeil. Je toruve les 2 acteurs très bons et je pense que les rôles féminins sont volontairement un peu secondaires. Sur le scénario, le film m'a fait penser à  Very Bad Thing (en moins déluré!) et M. Ripley (en moins long!!). Cette spirale infernale une fois la "limite" -entre le bien et le mal; entre le légal et l'illégal; entre la dignité et le dégoût de soi- franchie...
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Num
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Message par Num »

coucou Mariet ;)

Merci msieur Klapisch
Klapisch dans le Monde a écrit :Monsieur Sarkozy, vous demandiez récemment à  Mme Albanel, ministre de la culture et de la communication, de relancer la démocratisation culturelle en la définissant ainsi : "La démocratisation culturelle, c'est veiller à  ce que les aides publiques à  la création favorisent une offre répondant aux attentes du public." Cette petite phrase anodine cache en fait le drame qui touche depuis quelques années le secteur du cinéma.



Il y a dans la culture, comme dans le rugby, des fondamentaux... Et ce n'est pas seulement à  vous que je m'adresse ici, mais à  tous ceux qui font aveuglément confiance aux "attentes du public", sans mesurer à  quel point la diversité culturelle est ainsi menacée.

Vous vous inquiétez avec justesse d'une maladie française qui s'appelle l'élitisme. C'est vrai, on a souvent reproché au cinéma français d'être snob, prétentieux, intello, "prise de tête", et je dois vous avouer que je l'ai aussi beaucoup pensé.

C'est même assez étrange pour moi de m'être battu pendant des années pour affirmer la nécessité d'un cinéma populaire et de me retrouver à  défendre aujourd'hui un cinéma non pas élitiste mais "culturel". J'ai toujours pensé qu'on pouvait faire des films commerciaux en refusant de prendre les spectateurs pour des imbéciles. Je crois à  une "troisième voie" qui refuse la sempiternelle opposition : film d'auteur, film commercial.

Un député européen me demandait récemment : "Pourquoi n'y a-t-il pas d'Harry Potter européen ?" Est-ce réellement ce que vous attendez tous ? Est-ce là  votre seul rêve culturel : un film absolument sans auteur et sans saveur dont la seule valeur est d'être un succès ? Je comprends que, dans d'autres domaines, vous soyez en attente de résultats industriels. Mais, dans le cinéma, nous préférerions que les personnalités politiques nous incitent à  être originaux ou audacieux, plutôt qu'à  faire du chiffre.

Aujourd'hui, ce qui nous inquiète, nous, réalisateurs, c'est d'assister à  la lente et insidieuse disparition de ce qui pourrait surprendre ou éveiller le public. Il y a de fait un appauvrissement culturel dans notre pays et les élites n'envisagent même plus de travailler à  le ralentir. Je m'inscris ici dans la même démarche que Pascale Ferran aux César. Avec la Société des réalisateurs de films (SRF), nous remarquons, comme elle, à  quel point la situation se dégrade rapidement, et il devient urgent de réagir.

Si notre métier contient une part de rêve, être "réalisateur", au sens littéral, c'est rendre réels ces rêves. Si nous aidons les spectateurs à  fuir la réalité avec nos images, notre but est aussi que ces images les renvoient autrement à  la réalité. Le cinéma doit sans doute divertir, mais il doit aussi avertir. Un réalisateur doit plus aider les gens à  se "tourner vers" qu'à  se "détourner". Il ne doit pas "endormir", mais donner à  voir, informer, éveiller la curiosité.

Woody Allen m'a averti des paradoxes du couple. Federico Fellini m'a éclairé sur les mystères de la masculinité, Jane Campion sur les mystères de la féminité. Jean Renoir m'a parlé de ce qui dépasse les classes sociales, Charlie Chaplin de ce qui n'échappera jamais aux classes sociales, Abbas Kiarostami de l'intelligence contenue dans la simplicité, Jean-Luc Godard de la simplicité contenue dans l'intelligence, Martin Scorsese de la beauté de la violence, Alain Resnais de l'horreur de la violence, Pedro Almodovar du fantasme contenu dans le réel, Alfred Hitchcock du réel contenu dans le fantasme...

Tous ces cinéastes m'ont aidé à  vivre. Ils m'ont autant diverti qu'averti. Ils m'ont aidé à  aborder des problèmes quotidiens sans me donner de leçons. Ils m'ont donné des éléments de réflexion sans que je sache que c'était de la réflexion. Ce "reflet" du monde n'est pas juste un effet de miroir, c'est ce qu'on appelle un regard. Bizarrement, plus ce regard est personnel, plus il sera universel. Moins il sera consensuel et formaté, plus il sera général. La culture a ceci de particulier qu'elle n'est pas conçue a priori pour satisfaire le public, même si au fond elle s'adresse à  tous. On pourrait croire qu'avec Internet il y aura toujours plus d'espaces pour plus de films. Non ! Paradoxalement, plus on ouvre de fenêtres et plus les portes se ferment. La multiplication des espaces de diffusion accentue la logique de l'Audimat et l'omniprésence des block-busters. Le résultat : un formatage sans précédent des oeuvres.

En matière d'environnement, on sait aujourd'hui que seule l'audace politique peut infléchir les effets pervers de l'industrie. En matière culturelle, il devient indispensable de contrebalancer les effets pervers du marché. Nous ne voulons pas une culture assistée, nous voulons une culture protégée.

Je me souviens de La Voce della Luna, le dernier film de Federico Fellini. Il y mettait en garde l'Italie contre les méfaits de l'acculturation, et notamment le rôle destructeur et abêtissant de la télévision. Aujourd'hui, Fellini est mort, et avec lui Pasolini, Visconti, Antonioni, Rossellini, De Sica et bien d'autres. Et avec eux, quelque chose d'essentiel a disparu en Italie. La cinématographie italienne des années 1940 à  1980 était diversifiée, il y avait aussi bien des grands films populaires que des films difficiles. Ce qui est mort là -bas, ce n'est pas le talent, ce n'est pas une époque... ce qui est mort, c'est la politique qui a déserté le terrain de la culture au profit du divertissement et du populisme les plus mercantiles.

Il est difficile d'inventer une politique qui aide la création, mais le manque d'idées politiques mène à  l'acculturation. Se borner à  laisser faire le marché en matière de culture, c'est tuer la culture.
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Message par ln.miaoum »

Et malheureusement, ça s'applique à  la littérature, à  l'art moderne, à  la musique...
Bientôt on ira regarder un teen-movie, avec dans son sac le dernier opus de chick-lit après avoir été dans une galerie où l'on se sera extasié sur les oeuvres d'un type qui à  eu la chance de savoir vendre son petit bonhomme rond aux magazines de mode et qui a ouvert une boîte...
Dans la fille d'attente, on sera lobotomisé par le dernier tube de la Star ac, on détaillera le sac à  main de la nénette de devant en rigolant doucement car le modèle qu'elle arbore n'est plus à  la mode depuis 72heures et 27 secondes...
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Message par Num »

Les promesses de l'ombre (très jolie traduction de "Eastern promises") réalisé par David Cronenberg.

Anna (Naomi Watts, encore une fois belle, classe, élégante et charismatique) est une jeune sage femme londonienne d'origine russe (comme moi, enfin en mec). Une nuit elle fait accoucher Tatiana (14 ans) blessée qui d'ailleurs ne passe pas la nuit. Voulant en savoir plus sur le bébé qui a survécu, elle prend le journal intime de Tatiana et le fait traduire à  son oncle. Et bien entendu, Tatiana a traîné avec des mecs louches qui tournent autour d'un grand restaurant très opaque : un "chauffeur" (Viggo Mortensen, encore une fois beau, classe, élégant et charismatique), son chef (Vincent Cassel, euh rien ^^) et le proprio son père.

Vous aviez aimé "A history of violence" (même réal, même acteur principal)? Ben ça vous plaira aussi alors (et bravo pour vos goûts).
C'est déjà  une sorte de thriller filmé au cordeau et très habilement mené. Mais il y a plus. La gentille et les méchants? Ben non pas vraiment enfin si, mais non, enfin c'est pas si simple quoi. Des rapports de filiation (donc d'identité), des rapports de servitude et d'ascendance.
Au centre de tout ça, il y a Viggo. Oui cet acteur est splendide (et il parait qu'il est en plus d'une gentillesse et d'un professionnalisme sans ego assez admirable, cf le portrait de Libé y a qq jours, ou bien de télérama et dvdrama) et très intrigant (beaucoup de mystère d'ailleurs dans le film). Son corps est tatoué de partout, comme un trophée, comme des messages, des preuves d'existence (non pas d'eXistenZ :mrgreen:).
Scène mythique du film : l'ouverture et puis LA scène du hammam déjà  entrée au panthéon du cinéma je pense.

Alors si vous aimez les thrillers et les films qui sont un peu plus que ça, si vous n'êtes pas trop dégoûté de voir de la violence (ouais quand même...) allez voir ce film
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FDY
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Message par FDY »

+ 1 pour tout au sujet des Promesses de l'ombre, je rajouterais qu'il y'a aussi une bonne dose d'humour. pas de la franche rigolade certes, mais de l'humour noir et pince-sans-rire qui s'ajoute admirablement à  l'ambiance du film.

Et Viggo, vraiment la classe incarnée le gars.

A voir par là  : http://www.lesinrocks.com/index.php?id= ... 18dfd4fccf , comment David et Viggo n'ont pas l'air de si bien s'entendre ! :lol:
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Cécilia
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Message par Cécilia »

EASTERN PROMISES (LES PROMESSES DE L'OMBRE) de David Cronenberg

Je me permets d'apporter quelques petits bémols sur le film (que je trouve un peu surestimé, comme l'était déjà  A History of Violence). Pour commencer, le film souffre d'un problème de crédibilité : tous ces acteurs de je ne sais combien de nationalités (américaine, allemande, française, polonaise entre autres...) qui prennent l'accent russe, j'y crois moyennement. Disons que je trouve ça artificiel, fabriqué, donc gênant (aussi bons soient les acteurs). Quand c'est Armin Mueller-Stahl ou Jerzy Skolimowski, plutôt sobres (et formidables) l'un et l'autre, ça va encore. Viggo Mortensen, j'y crois un peu moins. Avec Vincent Cassel, qui, lui, en fait des tonnes, ça devient franchement n'importe quoi. Bon, d'accord, le personnage est instable, incontrôlable, excessif, mais quand même...

Autre bémol : la violence extrême de certaines séquences. Est-on obligé de tout montrer ? Est-on obligé d'insister à  ce point ? Le problème, c'est que la surenchère de violence de certaines scènes les entraîne du côté du Grand-Guignol, voire du grotesque (la fameuse scène du hammam notamment...). Cronenberg fait de la violence, de la barbarie un spectacle (gore de surcroît) et par conséquent la « déréalise » d'une certaine manière.

L'histoire est-elle originale ? Pas spécialement. C'est une histoire de mafia de plus. Que ce soit la mafia russe de Londres n'apporte rien de particulier, disons : pas grand-chose. Alors, bien sûr, le film est assez captivant, malgré les réserves qu'il peut susciter. Il est plutôt bien fait (Cronenberg n'est pas le premier venu); parfois mieux que ça. Cronenberg réussit à  créer une atmosphère, à  faire vivre un monde, sait créer l'ambiguïté jusqu'au bout. Si le film est assez captivant, c'est en grande partie à  Naomi Watts, magnifique, qu'on le doit (plus qu'à  Viggo Mortensen). Que serait le film sans elle ?
Modifié en dernier par Cécilia le 03 juin 2008 23:36, modifié 3 fois.
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Message par Num »

Ce qui est rigolo c'est que concernant la violence, je trouvais que "Blood diamond" en faisait un peu trop et toi tu disais "Tu t'attendais à  quoi ????? Un film qui montre une guerre civile d'une barbarie sans nom, c'est un peu normal que ce soit très violent... :roll: ", hein comme quoi ;) J'ai retrouvé le post exact
Alors oui la mafia c'est violent (moins qu'une "bonne" guerre civile mais c'est plus continu). J'ajoute que Cronenberg est toujours fan des corps, du corps dans tous (?) ses films et que cette violence lui permet de mettre ça en scène, bref c'est pas si gratuit (irréel) à  mon avis surtout par rapport à  une violence "fun" comme peut l'être celle de Tarantino dans certains films. Je pense surtout que le "bon" dosage de violence est hautement subjectif.

SPOILER
Et après avoir lu certaines critiques, non c'est pas qu'un film sur la mafia, même si ça en a tous les oripeaux. C'est d'abord un thriller de base (où la plupart des "méchants" ont une porte de sortie honorable), certes mais au fond c'est une histoire d'amour et ça c'est quand même une jolie manipulation, voire un joli... faux semblant

Ca veut pas dire que le film est parfait pour autant mais moi je le vois bien dans mon top 10 de l'année
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Message par Cécilia »

Num a écrit :Je pense surtout que le "bon" dosage de violence est hautement subjectif.
Je ne pense pas que la question se pose en terme de "dosage". Le problème, c'est plutôt : comment la violence est filmée. La différence entre Blood Diamond et le film de Cronenberg, c'est que dans Blood Diamond, la violence est plus "réaliste", alors que dans le Cronenberg, c'est une violence qui "fait" plus cinéma, une violence plus spectaculaire, à  la limite de la complaisance ou du grotesque (il y a même des spectateurs qui riaient à  la fin de la scène du hammam quand j'ai vu le film... :roll: ) . Ce n'est pas une question de quantité, mais une question de regard.
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Message par Num »

ben franchement je trouve que y a plein d'autres cinéastes qui filment parfois la violence d'un point de vue qui peut être jugé trop esthétisante (Scorsese dans certains films) ou grotesque (tendance fun, genre Tarantino) mais là  j'ai trouvé ça juste "brut" (et pareil pour les gens dans la salle avec moi apparemment, enfin personne n'a ri ou n'est sorti).
Ni complaisant, ni grotesque, juste une bagarre "basique" (et en plus très ponctuelle, pas comme dans "Blood diamond" où y en a un peu trop à  mon gout, limite ça m'a lassé à  force, c'est dire si ça a atteint l'opposé de l'objectif pour moi) où les coups portés font mal car c'est pas des surhommes qui encaissent
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Message par FDY »

Dans plusieurs interviews Cronenberg explique ses scènes de violence par son côté athée, pour lui quand on tue quelqu'un on lui ôte la vie, point, la victime ira pas au paradis. Et faut noter aussi l'usage des armes blanches dans le film, c'est pas des armes à  feu...mais un rasoir ou des outils pour décoller la moquette.

Enfin, y'en a pas tant que ça des scènes de meurtres au final et y'a un truc dont on parle pas souvent pour ce film, c'est justement ce que Cronenberg ne montre pas : une histoire d'amour ! Et pourtant y'en a une, y'a une tension spectaculaire autour de ça tout le long du film que je trouve magnifique.
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Message par Cécilia »

FDY a écrit :Et faut noter aussi l'usage des armes blanches dans le film, c'est pas des armes à  feu...mais un rasoir ou des outils pour décoller la moquette.
Ah oui, j'ai bien noté... Image Image Image Image Image



FDY a écrit :y'a un truc dont on parle pas souvent pour ce film, c'est justement ce que Cronenberg ne montre pas : une histoire d'amour ! Et pourtant y'en a une, y'a une tension spectaculaire autour de ça tout le long du film que je trouve magnifique.
Si, si, on en parle. La preuve... :wink:
Num a écrit :SPOILER
Et après avoir lu certaines critiques, non c'est pas qu'un film sur la mafia, même si ça en a tous les oripeaux. C'est d'abord un thriller de base (où la plupart des "méchants" ont une porte de sortie honorable), certes mais au fond c'est une histoire d'amour et ça c'est quand même une jolie manipulation, voire un joli... faux semblant
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Message par Cécilia »

IN THE VALLEY OF ELAH (DANS LA VALLÉE D'ELAH) de Paul Haggis

Image

C'est l'histoire d'un père dont le fils disparaît après son retour d'Irak. C'est un film sur ce que la guerre peut faire d'un homme... Et c'est bouleversant.

D'abord, il y a un acteur, Tommy Lee Jones, qui impressionne d'emblée, immense, d'une humanité, d'une densité pas si courantes, et avec une incroyable économie de moyens. Un bloc de douleur et de détermination. Il y a aussi Susan Sarandon, qu'on voit à  peine, mais qui réussit malgré tout à  exister en quelques scènes très fortes. Et puis Charlize Theron, pas mal du tout, mais dont le personnage manque un peu de complexité.

In the Valley of Elah est tout sauf un film hollywoodien. Bien sûr, c'est un film politique, mais pas seulement. Ce qui frappe dès les premières secondes, c'est l'humanité du film (pas seulement celle de Tommy Lee Jones), sa rigueur, son honnêteté, son absence de manichéisme (rien n'est simple). Paul Haggis n'assène aucun discours, mais donne à  voir une réalité complexe. Le film dénonce la guerre en Irak (enfin, « dénonce » n'est pas le mot juste : le film est bien plus subtil que ça), mais met en scène, en même temps, un patriote (Tommy Lee Jones), qui ne cessera jamais de l'être, malgré la souffrance, malgré ce qui est arrivé, malgré ce qu'il a découvert.

L'enquête (car il y a une enquête) aurait pu réduire le film à  un film « efficace », mais il a trop d'humanité pour cela. Le film aurait pu être un insupportable mélodrame, mais il a trop de dignité.

A mettre également au crédit du cinéaste : sa volonté de ne pas insister sur la barbarie. Cette barbarie, il la montre, mais sans s'attarder; parfois, il ne fait que la suggérer. Elle n'en est pas moins profondément ressentie.

C'est fort, c'est très fort. Un grand film ? Quelque chose qui s'en rapproche en tout cas.
Modifié en dernier par Cécilia le 03 juin 2008 23:43, modifié 2 fois.
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Message par ln.miaoum »

Dis-donc, tu serais pas bouleversée, tu n'est plus en [size] et ???
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Message par Cécilia »

ln.miaoum a écrit :Dis-donc, tu serais pas bouleversée, tu n'es plus en [size] et ???

:-s ...Mais je suis rarement "en [size] et " sur le fil cinéma... :oops: :oops: :oops:
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Noush
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Message par Noush »

Vu il y a quelques jours, Darling, de Christine Carrière avec Marina Foïs, Guillaume Canet, Océane Decaudain...
Le synopsis Allociné...
Darling est une femme d'aujourd'hui, lancée dans le broyeur de la vie, et qui donne l'impression de toujours choisir la mauvaise direction. Elle souffre car la vie ne l'épargne jamais vraiment. Mais elle ne se voit pas comme une victime. Elle ne s'apitoie pas sur son sort. Au contraire, son parcours, son histoire, témoignent d'une rage de vivre envers et contre tout. Elle se bat pour exister. Si elle tombe, elle se relève. Ses rêves se heurtent à  la réalité mais elle avance, toujours et encore. Proche de la rupture, elle puise au fond d'elle même une énergie pour continuer.
Sa parole la révèle comme une femme qui veut garder sa dignité et séduire malgré tout.
Darling est naïve et effrontée, instinctive et courageuse. Elle possède la force vitale d'une héroïne de tragédie.


C'est poignant, il y a des passages vraiment très drôle, d'autres qui vous mettent franchement mal à  l'aise, on ressort de la salle avec de grosses semelles de plombs et "comme du steack haché à  l'interieur"...la derniere phrase vous achève (parce que c'est tiré d'une histoire vraie, et la derniere phrase vous apprend où en est la jeune femme aujourd'hui)...Marina Foïs est incroyable, le duo avec Canet est très juste, même si ça lui va jamais très bien les roles de salaud à  Canet...
Océane Decaudain, la fille qui joue Darling petite est géniale, à  la fois très drole est très émouvante...
C'est pour moi un des meilleurs films que j'ai vu cette année, en tous cas j'ai rarement été aussi touchée...c'est triste mais pas pathétique, c'est violent mais rien n'est montré, tout est suggéré...
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Cécilia
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Message par Cécilia »

FAUT QUE ÇA DANSE ! de Noémie Lvovsky

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Dans la famille Bellinsky, il y a la mère, Geneviève, qui n'a plus toute sa tête. La fille, Sarah. Et le père, Salomon, plus tout jeune (et on le lui fait bien comprendre, surtout quand il s'avise de demander une assurance... :roll: ), mais qui n'a qu'une envie : profiter de la vie. Et profiter de la vie, pour lui, c'est notamment danser (il aime par-dessus tout Fred Astaire - le film s'intitulait d'ailleurs à  l'origine L'Ami de Fred Astaire) et - pourquoi pas ? - aimer... Il se met en tête de passer une petite annonce...

Alors, bien sûr, Noémie Lvovsky ne réédite pas ici le miracle des Sentiments, son précédent film, tour à  tour drôlissime et déchirant, sorti il y a 4 ans, mais Faut que ça danse ! est un film formidable ! Doux-amer, en demi-teintes, entre folie douce et lucidité, entre excentricité et gravité (Salomon est un « survivant »...). Et puis, ce qui donne son prix au film, c'est peut-être avant tout son casting haut de gamme, avec une mention toute particulière à  Jean-Pierre Marielle, un poème à  lui tout seul ! :love: Et à  Valeria Bruni Tedeschi, sensationnelle comme d'habitude. Mais Bulle Ogier (et son éternel peignoir... :mrgreen:) et Sabine Azéma suscitent aussi l'enthousiasme.

Bien sûr, le film est imparfait (une ou deux scènes laissent un peu perplexe, notamment une scène fantasmée où l'on voit Salomon assassiner... je ne vous dirai pas qui - une scène, soit dit en passant, aussi sanglante que du Cronenberg !!!), pas complètement abouti (il y a çà  et là  des petites baisses de régime), moins brillant qu'il aurait pu l'être, moins drôle qu'espéré (mais le film n'est pas qu'une comédie...). Mais c'est globalement une jolie réussite. Un film où il est question, avec élégance et légèreté, de tout ce qui fait la vie, de tout ce qui fait une vie : l'amour, la famille, la joie, la souffrance, le temps qui passe, la mort. Le film a ses accès de mélancolie. C'est par exemple une femme qui est auprès de l'homme qu'elle aime et qui pense au moment où ils ne seront plus là  - que restera-t-il de leur histoire ? - et qui ne supporte pas l'idée qu'ils puissent être enterrés à  des centaines de kilomètres l'un de l'autre... Le film a ses accès de mélancolie, mais c'est finalement l'optimisme qui l'emporte.






DE L'AUTRE CÔTÉ (AUF DER ANDEREN SEITE) de Fatih Akin

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Un petit regret pour commencer : que les titres des chapitres qui composent le film - des deux premiers précisément - soient si explicites... Le premier, par exemple, s'appelle "La Mort de Yeter"... Autre petite réserve : la construction du film, savamment élaborée, est en même temps un tout petit peu artificielle, avec sa façon de créer des liens entre les personnages, des parallélismes ou des symétries entre les situations, avec ces personnages qui se cherchent sans se trouver... mais passent l'un à  côté de l'autre sans le savoir... (Fatih Akin explique être « très inspiré par l'écriture de Guillermo Arriaga, le scénariste de Babel »; ça se voit...) Autre petit bémol : les acteurs manquent un peu de charisme. Evidemment, il y a (la grande) Hanna Schygulla, mais un peu sous-employée... A part ça, De l'autre côté est un beau film, qui nous touche forcément. Un film entre Allemagne et Turquie, où il est question de misère affective, de résistance, de liberté à  conquérir, d'engagement, d'amour, de deuil. Où une femme (une mère) déchirée par la douleur est capable, malgré tout, de pardonner, de tendre la main. Parce qu'il faut bien que sa vie ait encore un sens ?
Modifié en dernier par Cécilia le 03 juin 2008 23:48, modifié 3 fois.
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Message par Cécilia »

SOUFFLE de Kim Ki-duk

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Le nouveau film de Kim Ki-duk (son 14ème depuis 1996 ! :o - le 10ème que je vois...) est peut-être meilleur (?) que les trois précédents, vraiment décevants, mais il reste très en deçà  des grandes réussites du cinéaste. On est loin des audaces et de la puissance de ses meilleurs films, autrement plus vénéneux et marquants (le sublime Printemps, été, automne, hiver... et printemps étant un peu moins vénéneux que les autres, mais tout aussi marquant...). Le film, malgré un argument plutôt original (une femme trompée par son mari, un peu dérangée - il y en a beaucoup chez Kim Ki-duk, des femmes un peu dérangées... -, s'éprend d'un condamné à  mort et entreprend d'adoucir ses derniers jours), reste trop lisse, trop superficiel, sans parler du kitsch de certaines séquences, qui laissent un peu perplexe... C'est plutôt un bon film, avec quelques belles scènes, quelques belles idées, mais on reste sur sa faim. Et puis Kim Ki-duk filme ici un énième personnage muet (qui - pour une fois ? - a des raisons de l'être, mais quand même...) et ça devient lassant, car trop systématique et artificiel. Même si (le très beau) Chang Chen se sort plutôt bien d'un rôle impossible. Ça se laisse voir, mais sans plus.

Oubliable. Mais qu'est-il arrivé à  Kim Ki-duk ? Faire beaucoup de films, c'est bien. Faire des films extraordinaires comme le faisait Kim il n'y a pas si longtemps, c'est encore mieux...


A part ça, l'affiche est magnifique...

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Je soupçonne par ailleurs adrienar d'avoir écrit sous un pseudo la critique de Télérama... :mrgreen:
[i]Télérama[/i] a écrit :Un condamné à  mort retarde son exécution en multipliant les tentatives de suicide. Une jeune mère de famille trompée par son mari apprend l'histoire de ce détenu et décide de lui rendre visite en prison. Jusqu'à  en tomber amoureuse... Le Sud-Coréen Kim Ki-duk (The Coast Guard, Adresse inconnue...) a un don pour les histoires improbables, sinon délirantes, et les personnages bizarres, sinon franchement tarés. Depuis quelques films, le réalisateur provocateur de L'Ile a pourtant mis pas mal d'eau dans son soju (le redoutable alcool de riz local) et orienté son cinéma vers un romantisme plus apaisé, quoique toujours surprenant. Ainsi dans Souffle, un parloir sinistre se transforme-t-il le temps de quelques scènes en un karaoké kitsch et fleuri. La froideur des effets de vidéo-surveillance (le cinéaste jouant lui-même le directeur de la prison derrière ses écrans de contrôle) contraste joliment avec la passion qui unit le condamné (l'impression­nant Chang Chen, révélé par Hou Hsiao-hsien, ici véritable fauve en cage dans un rôle muet de bout en bout) et sa visiteuse très particulière (l'incandescente Zia). Une relation en tout point sidérante, qui permet de supporter le recours abusif du cinéaste à  des symboles pas toujours finauds. Et puis, un film qui se conclut sur la mélodie de Tombe la neige, d'Adamo - même bizarrement remixée en pop asiatique - ne peut être que recommandable...
Modifié en dernier par Cécilia le 03 juin 2008 23:54, modifié 2 fois.
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Message par Cécilia »

LES TOITS DE PARIS d'Hiner Saleem

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Bien sûr, il y a ici des moments de grâce, des images magnifiques, de jolies trouvailles, un certain flottement poétique, une belle distribution (Michel Piccoli évidemment, souverain, d'une liberté dont beaucoup pourraient s'inspirer; Maurice Bénichou, Mylène Demongeot, mais aussi une jeune actrice lumineuse, Marie Kremer), mais il manque au film un scénario digne de ce nom. La poésie, c'est bien, mais cela ne suffit pas à  faire un film. Le film « parle » peu. On n'a pas forcément besoin de mots pour raconter une histoire, mais le minimalisme narratif du film finit par décourager. Le film suscite pourtant au départ un certain intérêt. Il y a par exemple cette belle scène qui réunit Marcel (Piccoli) et son fils, qu'il voit trop peu (et il en souffre), et qu'on ne reverra pas. Belle scène tout en retenue, mélancolique, douce et cruelle à  la fois, où quelque chose se joue et se dit, ce qui n'est pas toujours le cas ici. Puis l'intérêt du film se dilue peu à  peu. Dommage. Dommage vraiment. Car on sent qu'on aurait pu avoir là  un film précieux et bouleversant - ce dont parle le film (enfin, « parle », c'est un bien grand mot...), ce n'est pas rien : la solitude, la vie qui s'en va, les bribes d'humanité qui subsistent quand il ne reste plus rien, l'amour (ou quelque chose qui y ressemble) qui adoucit la vie, qui est parfois si lourde... Belle matière, mais à  l'arrivée, un film qui ne tient pas toutes ses promesses. (Mais Hiner Saleem filme très bien les toits de Paris...)
Modifié en dernier par Cécilia le 04 juin 2008 0:05, modifié 1 fois.
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Message par Num »

Dans la série "mieux vaut tard que jamais"
MON FRERE EST FILS UNIQUE de Daniele Luchetti

(ça rend mieux en VO bien entendu : Mio Fratello è figlio unico)

Accio, dit La Teigne, bagarreur et hargneux, est le vilain petit canard de la famille dont tous les membres ne jurent que par l'aîné, le beau et charismatique Manrico. Alors que ce dernier entre à  l'usine et au parti communiste, Accio trouve du réconfort auprès d'un leader politique local affilié au mouvement fasciste. En quête d'affection, Accio embrasse rapidement les idées de son nouveau mentor!

L'Italie raconte son histoire en nous parlant d'une famille.. oui comme d'habitude, mais pourquoi se priver si c'est bien.
Là  c'est dans les années 1960 dans cette petite ville créée (bâtie?) par Mussolini que ça se passe.
Accio est un... chieur, il arrête pas de se bagarrer avec son frère. Ce dernier (joué par Riccardo Scamarcio) a quasiment tout pour lui : beau, grand, charismatique. Bref son meilleur ennemi avec qui il ne va pas cesser de s'opposer, de rivaliser.
Enfin, jusqu'à  un certain point, la famille ça compte quand même et il y a des limites à  ne pas dépasser que ce soit la copine (Diane Fleri qui est sacrément jolie d'ailleurs) ou pour l'intégrité de la petite Fiat par exemple

L'histoire utilise ces rapports conflictuels (ou plutôt "passionnés") pour nous montrer tout un pan de l'histoire de l'Italie. Des petites gens, des conflits dans les usines, les aides de l'Etat pour le logement, les nostalgiques des temps anciens (fascistes donc). A noter une reprise de Beethoven, révolutionnaire.

J'ai été longtemps perplexe par le côté... décomplexé (justement) des bagarres, des escarmouches. Comme si c'était juste des guéguerres pour de rire, un peu comme "La Guerre des boutons"... alors qu'on sait que peu après ce furent les années de plomb. Mais le film apporte des réponses à  ce sujet. Et ça m'a scié net car d'un coup tout s'éclaire.
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Ananais
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Message par Ananais »

My blueberry nights
Premier film de Wong Kar Wai en anglais et le deuxième pour moi: j'ai vu In the mood for love lors de sa sortie (il y a 7-8 ans, me semble-t-il...) et lorsque je pense à  ce film je me souviens avant tout de la lumière très tamisée et chaude et de cette musique qui reviens constamment. J'ai retrouvé tout cela dans my blueberry nights: notamment, les lumières néons qui donnent à  l'image une couleur saturée et charmante! C'est indéniablement extrêment bien filmé et d'un grand esthétisme.

C'est un film assez envoûtant, non pas tant pour son scénario, qui m'a semblé , somme toute, assez conventionnel mais pour ses personnages, qui ont tous le coeur brisé et sont pourtant extrêmement attachants. J'ai retenu particulièrement les performances de Rachel Weisz, qui a beaucoup de classe (la dernière image d'elle est superbe), de Natalie Portman (j'aime beaucoup son personnage, tout en apparences et en méfiance) et surtout celle de David Strathairn, admirable en flic qui sombre dans l'alcoolisme. Jude Law est charmant, enfin c'est surtout son personnage de patron de café très mélancolique mais pourtant humain et sensible qui est extrêmement charmant. Norah Jones se retrouve donc bien effacée par rapport à  ses acolytes, mais, comme son personnage se contente souvent d'observer la misère des autres pour guérir la sienne, cela ne m'a pas beaucoup gêné! Elizabeth, son personnage, est, finalement, plus le fil conducteur qui relie toutes ces histoires entre elles que réellement le personnage principal du film!

Enfin cette forme de road movie tout à  fait inhabituel puisqu'il conserve en grande partie une ambiance de huis-clos m'a semblé original... on ne voit la route et les grands espaces de l'Ouest de l'Amérique que dans le dernier quart du film... cependant on nous rappelle constamment qu'Elizabeth voyage. A ce titre, j'ai trouvé amusant que l'on retrouve l'une des musiques de Carnets de voyage vers la fin du film!

Pour conclure, car ça commence à  être long, j'ai passé un très bon moment, je n'ai pas vu le temps passer, et ce film doux-amer m'a beaucoup plu, bien qu'il ait certains défauts et qu'il soit loin de la virtuosité de In the mood for love!
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Cécilia
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Message par Cécilia »

WE OWN THE NIGHT (LA NUIT NOUS APPARTIENT) de James Gray

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C'est l'histoire d'une famille dans le New York des années 80. D'un côté, Bobby Green, gérant d'une boîte de nuit fréquentée, notamment, par un dealer notoire. De l'autre, son père et son frère, Burt et Joseph Grusinsky, flics l'un et l'autre...

Légère déception pour We own the night, troisième film seulement (depuis 1994), après Little Odessa et The Yards, de James Gray. Légère déception parce que Gray, avec ses deux premiers films, avait placé la barre très haut. Un acteur domine le film : Joaquin Phoenix (disons, deux acteurs : il y a aussi Robert Duvall). Joaquin Phoenix qui, d'emblée, impose une présence magnifique et une densité plutôt inhabituelle pour un acteur qui, malgré une déjà  longue carrière, est néanmoins très jeune : 33 ans seulement...). Ce garçon a vraiment tout pour lui... Décidément un acteur avec lequel il faut compter. A côté de Joaquin Phoenix, Mark Wahlberg ne fait pas le poids. J'aimais bien Mark Wahlberg à  l'époque de The Yards, mais aujourd'hui, je le trouve insignifiant. Ce n'est pas qu'il soit mauvais : il est juste anodin (comme dans The Departed/Les Infiltrés). Heureusement, pour remonter le niveau, il y a Robert Duvall. Quel acteur quand même... Quelle présence lui aussi... Eva Mendes, par contre (mais ce n'est sans doute pas sa faute ?), est un peu réduite au rang de « belle plante » (ce qui n'était pas le cas de Charlize Theron dans The Yards : elle était belle, très belle, mais n'était pas que ça...).

Le film est-il trop moralement, trop politiquement correct ? Entre ça et une certaine complaisance, une certaine fascination pour la pègre (souvent observées dans ce genre de film), que vaut-il mieux ? C'est vrai qu'on n'a pas l'habitude de ce genre de parcours « moral » dans ce type de film... C'est l'éternel problème : peut-on faire de bons films avec de bons sentiments ? Oui, quand même... (Et puis il n'y a pas que des bons sentiments ici... même s'il y en a peut-être un peu trop dans la toute dernière scène du film...) Oui, We own the night est un bon film, même un très bon film. Un film classiquement mis en scène, maîtrisé, mais qui manque de mystère. Ce pourrait être bouleversant : ça ne l'est pas tout à  fait. Le film est peut-être trop « sage ». Mais Joaquin Phoenix, aaaaah !!!

[i]Libération[/i] a écrit :JOAQUIN PHOENIX, appats de géant

Est-ce cette légère inégalité entre les deux bords de sa lèvre supérieure, ou quelque chose d'inquiétant dans son regard mais Joaquin Phoenix n'est pas un acteur qui gagne tout de suite la confiance du spectateur.

On sait qu'avec lui il faudra un film entier pour savoir où, une fois encore, il veut en venir - l'intensité est là , brutalement jetée à  nous, mais pas l'intention, toute à  deviner. Dans La nuit nous appartient (We Own the Night), troisième opus du petit génie James Gray, et accessoirement film le plus important de cet hiver, il continue de maintenir l'ambiguïté: patron de boîte de nuit à  New York? Flic infiltré? Frère galeux? Héros?

Alors on regarde plus près: il a pris quelques kilos. Il ne joue plus Johnny Cash mais il continue à  se coiffer de gomina. Son tempérament noir et son physique massif persistent à  renvoyer à  une autre époque (les années 1950 encore), à  une sorte de morale décalée. Dans les années 1990, quand il débutait - chez Gus Van Sant (Prête à  tout), chez James Gray déjà  (The Yards) -, on pouvait deviner que le petit frère de River Phoenix, James Dean destroy prématurément décédé, souffrait de la comparaison.

Ecrasé par River, Joaquin attendait de prendre une revanche. On ne nous enlèvera pas de l'idée que dans La nuit nous appartient, film noir qui tout entier se débat avec le concept de famille (qu'il veuille lui échapper, la trahir, jouer double jeu avec elle, lui tirer dans les pattes ou lui rendre hommage), Joaquin Phoenix est à  sa place. Il a la fragilité des encombrés, des complexés et la puissance de taureau des grands déments. On dirait qu'il joue pour réveiller son frère mort.

PHILIPPE AZOURY





MY BLUEBERRY NIGHTS de Wong Kar-wai

Ce que je pense du film (mon dixième Wong Kar-wai, je crois bien, en comptant le sublime moyen métrage réalisé pour le film collectif Eros) ? (Désolée pour ce qui suit, Ananais... :rougit: :rougit: :rougit: ) Je savais que My Blueberry Nights était un Wong Kar-wai mineur, mais entre une œuvre mineure et ce vide abyssal, il y avait tout de même de la marge ! :-(( Alors, bien sûr, c'est joli tout plein, il y a de jolies couleurs, c'est bien filmé, avec ces ralentis qu'affectionne Wong Kar-wai, mais le scénario... :o C'est le grand vide. C'est insignifiant, c'est ennuyeux (ça dure 1 heure 35 et ça paraît interminable...), ça ne mène nulle part. Aucune vibration, aucun frémissement ici. C'est inoffensif, soporifique, ça vous glisse dessus. C'est gentil, inutile. Ce n'est pas mauvais : c'est juste une coquille vide, qui suscite l'indifférence. Les acteurs, qui - les pauvres ! - n'ont rien à  faire (c'est-à -dire rien d'intéressant), sombrent en beauté.






Demain, j'essaierai de vous parler du film que j'ai vu aujourd'hui, autrement plus intéressant et plus consistant que le Wong Kar-wai...
Modifié en dernier par Cécilia le 04 juin 2008 0:24, modifié 1 fois.
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Message par Num »

ccl a écrit :FAUT QUE à‡A DANSE ! de Noémie Lvovsky

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Dans la famille Bellinsky, il y a la mère, Geneviève, qui n'a plus toute sa tête. La fille, Sarah. Et le père, Salomon, plus tout jeune (et on le lui fait bien comprendre, surtout quand il s'avise de demander une assurance? :roll: ), mais qui n'a qu'une envie : profiter de la vie. Et profiter de la vie, pour lui, c?est notamment danser (il aime par-dessus tout Fred Astaire - le film s?intitulait d?ailleurs à  l?origine L'Ami de Fred Astaire) et - pourquoi pas ? - aimer? Il se met en tête de passer une petite annonce?

Alors, bien sûr, Noémie Lvovsky ne réédite pas ici le miracle des Sentiments, son précédent film, tour à  tour drôlissime et déchirant, sorti il y a 4 ans, mais Faut que ça danse ! est un film formidable ! Doux-amer, en demi-teintes, entre folie douce et lucidité, entre excentricité et gravité (Salomon est un « survivant »?). Et puis, ce qui donne son prix au film, c?est peut-être avant tout son casting haut de gamme, avec une mention toute particulière à  Jean-Pierre Marielle, un poème à  lui tout seul ! :love: Et à  Valeria Bruni Tedeschi, sensationnelle comme d?habitude. Mais Bulle Ogier (et son éternel peignoir? :mrgreen:) et Sabine Azéma suscitent aussi l?enthousiasme.

Bien sûr, le film est imparfait (une ou deux scènes laissent un peu perplexe, notamment une scène fantasmée où l?on voit Salomon assassiner? je ne vous dirai pas qui - une scène, soit dit en passant, aussi sanglante que du Cronenberg !!!), pas complètement abouti (il y a çà  et là  des petites baisses de régime), moins brillant qu?il aurait pu l?être, moins drôle qu?espéré (mais le film n?est pas qu?une comédie?). Mais c?est globalement une jolie réussite. Un film où il est question, avec élégance et légèreté, de tout ce qui fait la vie, de tout ce qui fait une vie : l?amour, la famille, la joie, la souffrance, le temps qui passe, la mort. Le film a ses accès de mélancolie. C?est par exemple une femme qui est auprès de l?homme qu?elle aime et qui pense au moment où ils ne seront plus là  - que restera-t-il de leur histoire ? - et qui ne supporte pas l?idée qu?ils puissent être enterrés à  des centaines de kilomètres l?un de l?autre? Le film a ses accès de mélancolie, mais c?est finalement l?optimisme qui l?emporte.






DE L?AUTRE Cà”Tà‰ (AUF DER ANDEREN SEITE) de Fatih Akin

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Un petit regret pour commencer : que les titres des chapitres qui composent le film - des deux premiers précisément - soient si explicites? Le premier, par exemple, s?appelle "La Mort de Yeter"? Autre petite réserve : la construction du film, savamment élaborée, est en même temps un tout petit peu artificielle, avec sa façon de créer des liens entre les personnages, des parallélismes ou des symétries entre les situations, avec ces personnages qui se cherchent sans se trouver? mais passent l?un à  côté de l?autre sans le savoir? (Fatih Akin explique être « très inspiré par l?écriture de Guillermo Arriaga, le scénariste de Babel »; ça se voit?) Autre petit bémol : les acteurs manquent un peu de charisme. Evidemment, il y a (la grande) Hanna Schygulla, mais un peu sous-employée? A part ça, De l?autre côté est un beau film, qui nous touche forcément. Un film entre Allemagne et Turquie, où il est question de misère affective, de résistance, de liberté à  conquérir, d?engagement, d?amour, de deuil. Où une femme (une mère) déchirée par la douleur est capable, malgré tout, de pardonner, de tendre la main. Parce qu?il faut bien que sa vie ait encore un sens ?
EDIT de Num
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Message par Cécilia »

CE QUE MES YEUX ONT VU de Laurent de Bartillat

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Lucie, étudiante en histoire de l'art, effectue des recherches sur Watteau et les femmes. Elle s'intéresse notamment à  cette femme de dos qui apparaît dans de nombreux tableaux de Watteau...

Une très belle surprise que ce premier film original, tout en finesse, absolument captivant. Pas évident pourtant de captiver avec un film sur la peinture... Mais ce n'est pas seulement un film sur la peinture. Ce pourrait être théorique : c'est passionnant. Laurent de Bartillat a réussi un film à  la fois ambitieux et limpide, formellement remarquable de surcroît. Un film qui raconte notamment, au-delà  de l'énigme artistique, comment une passion - ou le travail (ici, les deux se confondent) - peut dévorer votre vie, comment vous pouvez passer à  côté de la vie, à  côté de votre vie. Est-ce que ça vaut la peine de sacrifier sa vie - d'en prendre le risque au moins - pour des recherches à  l'issue incertaine ?

Si le film n'a rien de théorique, c'est aussi parce qu'il est incarné par des acteurs magnifiques. Sylvie Testud en tout premier lieu, fragile et fervente à  la fois. Les personnages masculins sont plus en retrait, mais Jean-Pierre Marielle et James Thiérrée sont formidables. Le premier est égal à  lui-même; le second réussit en quelques scènes à  créer un beau personnage poétique et mélancolique.
Modifié en dernier par Cécilia le 04 juin 2008 0:30, modifié 1 fois.
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Ananais
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Message par Ananais »

J'adore l'affiche! Elle est très réussie :D ...
Et pis vu que j'aime beaucoup les romans qui se passent dans le monde de l'art, ça me tente bien comme film!
J'espère qu'il passera encore la semaine prochaine parce qu'aujourd'hui j'peux pas :? !
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Message par Lena »

Samedi, j'ai vu Il était une fois .
C'est le dernier Disney et franchement, il m'a beaucoup plu. Il faut se laisser porter par la féérie et cette histoire de princesse qui veut retrouver son prince et tout va bien, on oublié tout. Ca se moque un peu des clichés des Disneys (ses chansons débiles ...) et c'est très bien joué. Bravo au petit écureuil !!
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Message par Arya »

Et tu oublies Patriiiiiiiiiiiiick :love: :love: :love: :love: :love:

Bon sinon, ces dernières semaines...

L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Le titre pas long déjà .. Sinon c'est un très beau film que j'ai bien aimé, malgré quelques longueurs. Il traite avec finesse de la psychologie des deux personnages principaux dans des décors et une lumière à  couper le souffle. Franchement, les passages où l'on voit les nuages défiler sont absolument splendide et certaines utilisations de la lumière me donnent envie de voler le chef opérateur du réalisateur XD Quant à  Brad Pitt et Casey Affleck, ils sont réellement excellents et donnent une belle ampleur au film.

Les promesses de l'ombre

Je l'ai vu deux fois (je dois faire ma fiche-film dessus) et j'aime vraiment beaucoup. Les personnages sont intéressants, notamment celui de Viggo Mortensen (classe, beau, à  poil, excellent, mais que demande le peuple ? XD) qui reste un personnage très ambigu, mais aussi celui d'Ana, et sa quête. Vincent Cassel est un peu decevant, mais disons que son personnage ne l'arrange pas forcément. En tout cas, le chef de la mafia est impressionant.. bouge pas un cil rien, effrayant. Quant à  l'utilisation de la violence, contrairement à  ccl, je ne l'ai pas trouvé surfaite ou grotesque (je pense que si les gens riaient c'était plutot des gloussements à  la vision du corps d'athléte de Viggo, en tt cas moi personne n'a ri les deux fois). Alors certes, c'est pas forcément agréable à  regarder mais c'est un film sur la mafia en mm tps..

Faut que ça danse !

On change complètement de registre avec ce film typiquement français. Je ne serais pas aussi égogieuse que ccl... loin de là . J'ai trouvé que le film était très bien servi par ses acteurs, tous très biens, aussi bien Marielle qu'Azéma en passant pas Bruni-Tedeschi. Il y avait de très bons moments, de bonnes trouvailles. Toutefois, le film part dans tous les sens et finalement, on ne sait pas trop où veut en venir la réalisatrice, c'est dommage...

American Gangster

On retourne chez les gangsters et la mafia. Ah, mais quel plaisir de voir Denzel (Denzeeeeeel :love: ) et Crowe ensemble. Surtout que l'un comme l'autre sont très bons, surtut Denzel, impecable en redoutable mafieux. dans ce film, ce que j'aime c'est les meurtres à  l'ancienne ! Les vrais meurtres avec tout ce qui te passe sous la main, comme dans Le parrain: des meurtres au piano, ou encore le premier.. ça c'est du vrai film de gangster ! En plus, le film dure 2h35, c'est assez long mais le film ne connait pas de baisses de rythme donc je me suis pas ennuyée. Un film que j'ai beaucoup aimé.

Ensuite j'ai revu Stardust :oops: :D Pis j'ai vu

Il était une fois

Patrick sur grand écran ! Mon McDreamy sur grand écran... franchement je pouvais pas rater ça. D'autant plus que le film est sympathique, parodiant les Disney avec beaucoup d'humour. On ne s'ennuit pas, on s'amuse, on regarde Patrick. Bref, un sympathique divertissement !

Dans la vallée d'Elah

Vu le même jour qu'Il était une fois, disons que j'ai radicalement changé d'ambiance... Un film qui fout le moral dans le bout des chaussettes parce que c'est un film qui touche, qui bouleverse. On ne peut rester indifférent face à  la quête de ce père, cette quête de vérité qu'il mène sans un sourire (excellent Tommy Lee Jones), aidé de Charlize Theron (très bien). Ce que je pourrais reprocher au film c'est son patriotisme américain qui ressort un peu trop de temps à  autre et certains clichés de films de guerre (comme le début).

Enfin, après avoir revu Les promesses de l'ombre, samedi j'ai vu

We own the night

Troisième film de gangster en peu de temps ! Un film au scénario très intéressant, original et surtout qui vaut pour les relations entre les personnages. Ces relations de conflit entre père et fils, c'est ce que j'ai le plus aimé dans le film. Intéressant et bien traité. Des acteurs très bien dirigés avec un excellent Robert Duvall (pour changer), un excellent Joachim Phoenix (ah, je l'aime cet acteur) et un très bon Mark Whalberg (qui me surprend de plus en plus, et de façon positive). Même Eva Mendes a un rôle un peu plus intéressant que ceux qu'elle se coltine habituellement et montre qu'elle n'est pas incapable de jouer. Peut-être pas mon préféré des trois, mais en tout cas, un très bon film.
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Message par adélaide »

Moi j'ai accompagné mes 2 garçons voir : "Il était une fois" et j'ai beaucoup aimé !
C'est vrai que "Patrick D." est trés agréable à  regarder...
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Ananais
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Message par Ananais »

ccl a écrit :CE QUE MES YEUX ONT VU de Laurent de Bartillat

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Lucie, étudiante en histoire de l'art, effectue des recherches sur Watteau et les femmes. Elle s'intéresse notamment à  cette femme de dos qui apparaît dans de nombreux tableaux de Watteau!

Une très belle surprise que ce premier film original, tout en finesse, absolument captivant. Pas évident pourtant de captiver avec un film sur la peinture! Mais ce n'est pas seulement un film sur la peinture. Ce pourrait être théorique : c'est passionnant. Laurent de Bartillat a réussi un film à  la fois ambitieux et limpide, formellement remarquable de surcroît. Un film qui raconte notamment, au-delà  de l'énigme artistique, comment une passion - ou le travail (ici, les deux se confondent) - peut dévorer votre vie, comment vous pouvez passer à  côté de la vie, à  côté de votre vie. Est-ce que ça vaut la peine de sacrifier sa vie - d'en prendre le risque au moins - pour des recherches à  l'issue incertaine ?

Si le film n'a rien de théorique, c'est aussi parce qu'il est incarné par des acteurs magnifiques. Sylvie Testud en tout premier lieu, fragile et fervente à  la fois. Les personnages masculins sont plus en retrait, mais Jean-Pierre Marielle et James Thiérrée sont formidables. Le premier est égal à  lui-même; le second réussit en quelques scènes à  créer un beau personnage poétique et mélancolique.
Ben finalement j'ai pu le voir aujourd'hui :D ! La séance collait parfaitement au moment que j'avais de libre entre mon rendez-vous et mon cours... si c'est pas un signe ça?
J'suis assez d'accord avec Ccl, c'est vraiment un film captivant, j'adore ce genre d'histoire avec des tableaux perdus puis retrouvés (non, je ne vous dirai pas comment :wink: )! D'ailleurs si vous aimez ce genre d'histoire vous aussi je vous conseille vivement les romans Iain Pears (c'est pas de la grande littérature, mais les intrigues sont bien ficelées, les personnages attachants et l'humour très anglais :mrgreen:).
Bon revenons au film... les oeuvres d'art sont très bien filmées et les recherches sur la construction de l'image et sur les différentes couches de peinture sont très intéressantes. Le seul hic, j'ai pas trop compris que venais faire le personnage du sourd-muet, c'est un joli personnage mais j'ai pas compris ce qu'il venait faire là ...
Voir Lucie complètement absorbée par son travail de recherche est très intéressant, limite inquiétant surtout quand on est un peu dans le même cas... mais si ça peut vous rassurer mon appart' n'est pas tapissé de représentations de la Vierge :mrgreen:.
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Cécilia
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Message par Cécilia »

COW-BOY de Benoît Mariage

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Un journaliste qui anime à  la télévision une émission de sécurité routière se dit qu'il vaut mieux que « ça » et se lance dans un projet fou : retrouver les protagonistes d'une prise d'otages survenue il y a 25 ans et les emmener dans un voyage « catharsique ». Seulement, les choses ne se passent pas exactement comme prévu...

Troisième film de Benoît Mariage, Cow-boy ne réédite pas le miracle du premier, Les convoyeurs attendent (je n'ai pas vu le deuxième), mais n'est pas dénué d'intérêt, loin de là . Disons que la mayonnaise ne prend pas tout à  fait et que le film a du mal à  décoller. Il y avait pourtant matière à  faire un grand film. Il y a d'abord ce héros, loser magnifique (?) qui suscite toute notre sympathie... du moins au début... Mais qui devient de plus en plus pathétique à  mesure que le film avance et que son grand projet vire au grand n'importe quoi... Ce loser, Daniel Piron, c'est Benoît Poelvoorde, un Poelvoorde comme je l'aime, humain, désarmant, défait, une espèce de clown triste assez bouleversant (je sais, Poelvoorde a dit dans Libération qu'il détestait « le cliché du clown triste »... :rougit: ) - mais il peut être plus grand encore. Il serait peut-être temps que ce type ait vraiment la carrière qu'il mérite (et par seulement par intermittence).

Que manque-t-il au film ? Du souffle, du mordant, de l'audace ? Ce qui est un peu gênant par ailleurs, c'est qu'on a l'impression que le réalisateur se fout un peu de la gueule de certains personnages (désolée pour le vocabulaire... :? ) - le preneur de son par exemple. On ne sait pas toujours où se situe le cinéaste. Même par rapport à  cette ancienne otage que rencontre Piron (la première qu'il rencontre), une caricature de prolétaire.

Le film déçoit un peu, mais je l'aime bien quand même. J'aime surtout beaucoup Poelvoorde. Gilbert Melki a ici un rôle un peu décevant; dommage. Et on voit à  peine Julie Depardieu, au demeurant magnifique (et décidément indispensable).




24 MESURES de Jalil Lespert

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24 mesures est le premier long métrage de Jalil Lespert et c'est un film assez noir. Ça commence même assez glauque, avec Helly la prostituée fracassée qui ne rêve que d'une chose : récupérer son gamin.

Scénario bien écrit, original dans sa construction, sans vouloir épater pour autant, mise en scène plutôt maîtrisée (un peu maniérée par moments ?) : le film, sans être totalement abouti, a plus d'une qualité. C'est un film sans concessions, où l'on ne voit guère la lumière. Pas tout à  fait le genre de film qui régénère, mais un premier film qui frappe fort.

Beau casting, cela va sans dire : Lubna Azabal, vraiment très bien (comme toujours ?); Benoît Magimel, pas mal du tout; Sami Bouajila (pour changer... :love: ), qu'on ne voit pas assez (il arrive tardivement dans le récit), mais qui est formidable évidemment.




I'M NOT THERE de Todd Haynes

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C'est l'histoire de Bob Dylan, des vies de Bob Dylan, incarnées ici en six (sept ?) personnages distincts et six interprètes, dont Cate Blanchett, hallucinante (c'est d'ailleurs elle qui ressemble le plus à  Dylan !). A part ça, c'est impossible à  raconter. Un projet dingue, improbable... et l'un des meilleurs films de l'année ! I'm not there est un drôle d'objet conceptuel, mais vivant, un film ambitieux, casse-gueule, mais terriblement séduisant. Un kaléidoscope de sensations, de fantasmes, de visions poétiques, de morceaux de vie, un objet fascinant tout en ruptures, où des scènes « réalistes » (l'histoire de Robbie et Claire - (le beau) Heath Ledger et Charlotte Gainsbourg, magnifique - est filmée assez classiquement (par rapport à  l'ensemble du film) - et sublimement : ah ! la longue séquence sur I want you...) côtoient des scènes fantasmées, oniriques, parfois stupéfiantes (en noir et blanc essentiellement). C'est formellement d'une invention permanente. Narrativement, visuellement, c'est absolument inouï. Il y a çà  et là  des petites baisses de régime, certaines séquences laissent un peu perplexe (l'incarnation de Bob Dylan en... Billy the Kid est moyennement convaincante...), mais l'ensemble est assez impressionnant. Todd Haynes a réussi l'impossible. Et je ne parle même pas de la musique de Dylan !




LE CHAOS de Youssef Chahine et Khaled Youssef

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Est-on indulgent avec le film, aux défauts évidents, parce que c'est un film de Chahine (qui, malade :( , a dû se faire assister de Khaled Youssef) ? Si le film avait été d'un autre, n'aurait-on pas vu plus les défauts que les qualités ? Formellement, rien de particulièrement remarquable ici (ça change de l'invention permanente du film de Todd Haynes...). Le scénario manque parfois de finesse. Le « message » est un peu trop asséné : dénonciation de la corruption, de la répression, des arrestations arbitraires, des tortures, des atteintes aux libertés individuelles... - le film est très virulent. Les caractères sont un peu trop tranchés : il y a les bons d'un côté, dont un gentil procureur; les mauvais de l'autre, dont un méchant d'opérette, un policier corrompu, malfaisant et pitoyable. Mais les défauts évidents du film sont balayés (ou presque) par un récit qui, après un démarrage un peu mou, nous emporte. Chahine dénonce, mais pas seulement : Le Chaos est aussi une histoire d'amour (d'abord contrariée), avec ses envolées un peu naïves (et ses tourtereaux jolis comme tout), et un mélodrame. La fin est assez bouleversante (notamment cette foule en colère qui se soulève et afflue vers le commissariat de police...). Le jeune Mena Shalaby est magnifique - et belle...

En bonus, quelques secondes de Youssef Chahine à  Cannes il y a dix ans :love: et aussi l'affiche d'Un jour, le Nil signée par Chahine... :love:




STELLET LICHT (LUMIÈRE SILENCIEUSE) de Carlos Reygadas

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C'est l'histoire d'une famille mennonite qui vit au Mexique. Johan est marié à  Esther. Son « drame » ? Il en aime une autre...

Alors oui, au début, il faut s'accrocher... :roll: C'est très beau, très lent, contemplatif, rigoriste, peu bavard (on attend bien un quart d'heure pour entendre le premier mot (« amen ») ?), le film met notre patience à  l'épreuve, on se dit qu'on ne va pas tenir (ça dure tout de même 2 heures 16...). Mais notre patience finit par être récompensée. Le film est toujours aussi rigoriste, aride, mais finit par bouleverser. La fin est vraiment de toute beauté et sidère littéralement. Mais si Dreyer ne l'avait pas filmé avant Reygadas, aurait-on « accepté » cet impossible dénouement, cet impossible miracle ? Mais un film a-t-il forcément besoin d'être cartésien pour nous parler ?
Modifié en dernier par Cécilia le 04 juin 2008 1:24, modifié 2 fois.
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Message par Num »

CE QUE MES YEUX ONT VU de Laurent de Bartillat
aka selon Peter Fondu "le Da Vinci Code" du cinéma français avec le budget dentifrice du "Da Vinci Code". C'est beaucoup moins con et beaucoup plus modeste aussi :-)p (et plein d'autres bonnes choses que je vous écris pas mais bon allez écouter le podcast hein?)

Pas aussi emballé que les autres mais j'ai trouvé ça bien quand même
On va commencer par ce qui me plait moins à  savoir une histoire secondaire que je trouve trop extérieure (et un peu à  côté de la plaque.... d'égout* :mrgreen: ) et pas du tout convaincante. Une histoire (ou sa morale) dans son ensemble assez bateau, mais bon après tout on en a vu d'autres.

A part ça, y a plein de bonnes choses. Que ce soit un premier film fait avec beaucoup d'application (c'est un compliment), de grands acteurs magnifiques (c'est tout à  leur honneur de jouer dans un premier film). Testud est magnifique et porte le film tout du long. Y a un soin dans la réalisation, les dialogues, le suivi des personnages, la narration, le côté réel du film fait très vrai, franchement plein de qualités pour un premier film.

* tout le monde sait que la Bièvre coule à  Paris ?? Ca me parait pas si évident que ça et c'est pas du tout explicité (c'est pas si grave mais bon)
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Message par Num »

"Y a eu Antoine avant moi,
y a eu Dylan avant lui,
après moi qui viendra ?
après moi c'est pas fini.
On les a récupérés.
oui mais moi on m'aura pas,
je tirerai le premier,
et j'viserai au bon endroit."

I'M NOT THERE de Todd Haynes
J'y allais à  reculons, enfin à  moitié à  reculons (ce qui est pas pratique pour avancer :mrgreen:). Je suis pas fan de "Loin du paradis" du même réal (et je crois que j'ai vu que ça de lui), je connais quasiment pas Dylan et là  sur le papier ce kaléidoscope autour de Dylan mais sans lui (ou presque sans lui) paraissait un projet un peu fou(traque). Je me demandais si en 2h15 j'allais m'emmerder.

Eh ben un peu quand même, y a des longueurs (la partie Richard Gere par exemple), des facilités dans les raccourcis et je pense que le plaisir est cent fois plus grand si on connait bien Dylan.
Pour autant, ce film est marquant (même si je suis trop con pour l'apprécier à  sa juste (?) mesure). Une fausse autobiographie très ingénieuse, très audacieuse, des prises de risque parfois hallucinantes qui tombent juste (Dylan joué par une femme ou par un gamin noir, ces deux acteurs s'en sortent très bien) ou pas (Gere/Billy the kid), une variation des tons, des teintes.
Un OFNI qui me restera en mémoire pour ce qu'il est, un truc hétéroclite et plein de panache casse gueule... à  défaut de m'avoir séduit.


"There must be some kind of way out of here
Said the joker to the thief
Theres too much confusion
I cant get no relief"
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Message par Cécilia »

Num a écrit :Je suis pas fan de "Loin du paradis" du même réal
:( :? (Bon, je le savais déjà ...)


...Moi si... :love: Ce film m'a brisé le cœur... :rougit: En même temps, il faut aimer les mélos à  la Douglas Sirk... Déjà  avec ce film, Todd Haynes avait réussi l'impossible : retrouver l'esprit et la manière de Sirk et faire en même temps un film d'aujourd'hui, très moderne (sublime de surcroît, enfin, à  mon avis...).



Sinon, je n'ai pas vu non plus ses autres films... :(
Modifié en dernier par Cécilia le 04 juin 2008 1:34, modifié 1 fois.
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Message par Cécilia »

LA GRAINE ET LE MULET d'Abdellatif Kechiche

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Slimane, ouvrier sur un chantier naval, la soixantaine, n'est (soi-disant) plus rentable. Autrement dit : on le pousse vers la sortie. Slimane nourrit le projet (fou ?) d'ouvrir un restaurant sur un bateau...

Oui, La Graine et le Mulet est un beau film, mais un peu surestimé peut-être. Disons qu'il y a - tout de même - des longueurs, des scènes qui s'étirent un peu inutilement (?), et que le film est un peu trop bavard. Qu'on y parle beaucoup n'est pas un problème, évidemment; c'est juste que la parole, à  la longue, finit par être un peu vaine. Le film, qui raconte, entre autres, l'histoire d'un homme qui tente de reconquérir sa dignité, qui tente de faire quelque chose de sa vie, pour lui mais surtout pour les siens, vaut avant tout par son humanité, pas si courante. Le scénario et la mise en scène déçoivent un peu. Mais les acteurs sont étonnants. Surtout Habib Boufares (d'une humanité déchirante), qui joue Slimane, et la jeune Hafsia Herzi. La deuxième moitié du film est extraordinaire. Mais plus court (s'il avait duré 2 heures et non 2 heures et demie), le film aurait sans doute gagné en intensité. Il n'empêche qu'il y a ici des moments absolument magnifiques, qui font d'autant plus regretter les petites faiblesses du film.





UN BAISER S'IL VOUS PLAÎT d'Emmanuel Mouret

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Un baiser s'il vous plaît déçoit légèrement par rapport à  Changement d'adresse, le précédent film - enchanteur (malgré la présence de Dany Brillant... :o ) - d'Emmanuel Mouret. C'est toujours fin, bien écrit, mais les dialogues paraissent plus artificiels (voire sonnent un peu faux ?), tout comme le dispositif narratif (le récit dans le récit : Gabriel veut embrasser Emilie; Emilie est réticente, à  cause d'une histoire qui est arrivée à  des gens qu'elle connaît, histoire qu'elle se met à  raconter à  Gabriel...). C'est plaisant, mais sans être éblouissant. Le film suscite un certain intérêt, mais ne convainc pas totalement. On reste sur sa faim. Un baiser s'il vous plaît est une espèce de conte moral (rohmérien ?) un peu désuet et un peu satisfait de lui-même. Du côté des acteurs, celui qui s'en sort le mieux est sans doute... Emmanuel Mouret lui-même. Déception par contre en voyant ce que Mouret a fait de Virginie Ledoyen, comme éteinte en jeune femme bourgeoise et un peu rigide. Julie Gayet s'en sort plutôt bien; Frédérique Bel, qui n'a que quelques scènes, également.

Un joli film, mais mineur.





LA VISITE DE LA FANFARE d'Eran Kolirin

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La fanfare de la police d'Alexandrie débarque en Israël pour jouer, à  l'occasion de son inauguration, dans un centre culturel arabe. Mais la fanfare se retrouve par erreur dans le désert israélien...

Un joli film assez cocasse, mais un peu anecdotique. Rien de spectaculaire ne se passe ici. Le scénario, minimaliste, multiplie les notations burlesques, les traits d'humour pince-sans-rire, les détails absurdes. On suit le tout avec plaisir, parfois avec émotion, mais sans passion. Le ton est personnel, le film plutôt original. Et puis il y a l'extraordinaire Ronit Elkabetz, qui vaut à  elle seule le déplacement.
Modifié en dernier par Cécilia le 04 juin 2008 1:38, modifié 1 fois.
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Message par Cécilia »

ACTRICES de Valeria Bruni Tedeschi

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Actrice, Marcelline (mince, il y a encore des gens qui s'appellent comme ça ? :o ), bientôt 40 ans, pas de mari, pas d'enfant, est choisie pour jouer le rôle de Natalia Petrovna dans Un mois à  la campagne de Tourgueniev...

Actrices est le deuxième film réalisé par Valeria Bruni Tedeschi et c'est un film formidable !!! Il y a du Woody Allen dans ce film très personnel (mais jusqu'où ?), enlevé et mélancolique à  la fois, entre comédie et angoisses existentielles, entre le théâtre et la vie, où les morts viennent rendre visite aux vivants (dans deux des plus belles scènes du film ?). C'est vif, intelligent, brillant, cruel et loufoque. On aime la façon burlesque, par exemple, qu'a Marcelline d'être toujours à  côté de la plaque, toujours décalée (elle est du genre à  aller à  la piscine le jour réservé aux enfants !). On aime son incapacité à  être comme tout le monde (mais faut-il être comme tout le monde ?). Le film brasse mille questions essentielles (enfin, mille, j'exagère...), mais le fait avec légèreté, élégance, dérision, ce qui n'exclut pas la profondeur. C'est formidablement bien écrit, formidablement bien filmé et joué à  la perfection. Le film réunit l'une des plus belles distributions qu'on ait vues dernièrement. Avec en tout premier lieu Valeria Bruni Tedeschi elle-même, sensationnelle une fois de plus. Mais Mathieu Amalric l'est tout autant ! Il y a aussi Louis Garrel (c'est Num qui va être content... :mrgreen: ), vraiment très bien, mais un peu en retrait. Et Noémie Lvovsky, très bien aussi. Dans la famille Garrel, il y a aussi une magnifique apparition de Maurice, le temps d'une scène. Sans oublier Marisa Borini (la mère de Valeria Bruni Tedeschi) : elle est... redoutable !

Du cinéma libre, qui ne se refuse rien. Tout ce que j'aime...





L'AIMÉE d'Arnaud Desplechin

Grosse déception que ce (court) documentaire d'Arnaud Desplechin (un film d'1 heure 05 qui paraît durer facilement... 2 heures...), même si on n'attendait pas forcément un chef-d'œuvre. Sauf que Desplechin est sans doute, tout de même, le meilleur cinéaste français de sa génération. Un fils - Arnaud Desplechin lui-même - interroge son père - Robert - sur l'histoire de sa famille, en particulier sur sa mère, disparue alors que Robert était tout petit (18 mois ? 2 ans ?). C'est une histoire personnelle, très personnelle, mais il est des histoires intimes qui peuvent parler à  tout le monde. Ce n'est pas le cas ici. Aucune émotion dans le film de Desplechin. Ne pas rechercher l'émotion à  tout prix, ne pas la créer artificiellement, c'est bien. Ne jamais la laisser affleurer, c'est dommage. D'autant plus que l'histoire de Thérèse, la mère de Robert, devrait bouleverser. C'est l'histoire d'une jeune femme tuberculeuse envoyée en sanatorium loin de ceux qu'elle aime, loin de son mari, loin de son enfant et qui, lors de ses « permissions », ne pourra voir son fils que de loin, derrière une fenêtre. D'où vient que l'émotion ne surgit jamais ? Est-ce l'aridité du dispositif formel ? le commentaire monocorde qui accompagne le film ? Pourquoi se sent-on à  ce point extérieur à  ce qui se dit ici ? On a presque l'impression de déranger... Qu'Arnaud Desplechin interroge son père, réveille avec lui les fantômes du passé, pourquoi pas ? Qu'il en fasse un film, pourquoi pas là  encore ? Mais pourquoi ne pas avoir fait un film à  usage strictement familial ? Vouloir partager son histoire familiale, pourquoi pas ? Seulement, Desplechin ne fait rien pour que cette histoire soit réellement partagée avec nous. Desplechin ne nous laisse aucun espace pour qu'on s'« approprie » ne serait-ce qu'un peu cette histoire. Dommage.

Vivement la sortie d'Un Conte de Noël, qu'on retrouve le Desplechin qu'on aime...
Modifié en dernier par Cécilia le 04 juin 2008 1:47, modifié 2 fois.
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klem ogre de benabarback
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Message par klem ogre de benabarback »

j'suis amoureux de Valéria et de son talent :oops: :oops:
je pense que si je vais voir un film, ce sera celui là 
tu m'accompagnes Ccl ? :oops:
Photos ?
Bisou Petite Fleur :-x-:
EBT ?

Est-ce de ma faute à moi si j’aime le café et l’odeur des ptits chats
me coucher tard la nuit me lever tôt après minuit
aller au resto et boire des diabolos ?
à notre santé !


Urban Trip Paris
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NowHere
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Message par NowHere »

Moi aussi j'suis amoureuse de Valeria, elle est à  la fois puissante, désespérée et magnifique. Et elle assume !

Un peu déçue malgré tout par Actrices dont je n'ai pas mesuré tout le burlesque. J'ai toujours ri jaune devant des situations que je trouve au fond terriblement tragiques...question d'humeur aussi sans doute.

Bon c'est malgré tout un film à  voir (avertissement toutefois à  ceux qui aurait du mal avec la demoiselle qui est quasiment de toutes les scènes), ne serait-ce que pour les acteurs justement, distribution impeccable.
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Cécilia
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Message par Cécilia »

klem ogre de benabarback a écrit :tu m'accompagnes Ccl ? :rougit:
:rougit: :rougit: :rougit: C'est que je suis un petit peu loin de Bordeaux, klem... :(
Modifié en dernier par Cécilia le 04 juin 2008 1:53, modifié 1 fois.
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