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Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 22 août 2011 14:51
par Num
Je suis pas dans la tête de JJ Abrams donc je peux pas certifier qu'il a fait un film "à la manière de" ceux des années 1980 (ou "en hommage") plutôt que parodique. Disons qu'avec Spielberg à la production et vue sa date de naissance, ça me parait le plus plausible.
T'aimes peut être pas ce genre de films (tu les as peut être pas vus quand t'avais 8-12 ans) parce que la bande de potes, les bons sentiments etc c'est aussi la fin de ET ou des Goonies, il me semble ;)
Je persiste à penser que la partie SF est "bof" par rapport au reste. Ca sera sans doute pas dans mon top 10 de l'année cela dit

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 22 août 2011 15:16
par jujuju
Arg non, pas le coup de l'age :nonméoh: Justement j'ai vu ces films, mais ça y est, on les a vu quoi !

:surlecul: (juste parcequ'il a une tête d'alien)

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 22 août 2011 15:39
par Num
ben oui on les a vus et du coup faire un "à la manière de", ça peut te rappeler quand t'étais plus jeune, ça s'appelle la nostalgie, non ? :wink: Mais je sais que t'es plus cactus que madeleine, t'as le droit de préférer le piquant au doux :mrgreen:

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 22 août 2011 15:59
par jujuju
Alors dans ce cas tu as raison de parler de mon âge, c'est peut-être parce ça ne fait pas assez longtemps que j'ai vu les films que je ne suis pas encore nostalgique. Pourtant j'y étais avec une personne plus agée que moi (et que toi :mrgreen: ) et elle était du même avis...
Et toi je vais vraiment finir par te faire un Colissimo plein de madeleines au cactus !

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 22 août 2011 16:17
par Stéfanie
jujuju a écrit :Et toi je vais vraiment finir par te faire un Colissimo plein de madeleines au cactus !
La chance ! :mrred:

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 22 août 2011 17:08
par Num
jujuju, j'ai pas parlé de ton âge à la sortie du film (encore que je pense qu'au cinéma, ça doit être plus marquant) mais ton âge quand tu les as vus, car j'imagine que la magie opère en général moins quand/si on découvre ces films après l'enfance

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 22 août 2011 17:16
par jujuju
Num a écrit :jujuju, j'ai pas parlé de ton âge à la sortie du film (encore que je pense qu'au cinéma, ça doit être plus marquant) mais ton âge quand tu les as vus, car j'imagine que la magie opère en général moins quand/si on découvre ces films après l'enfance
C'est bien ce que j'avais compris, comme j'étais trop jeune (ou trop inexistante :mrgreen: ) au moment où ils sont sortis, je les ai vu plus tard (quoique ET je l'ai quand même vu gamine), et donc, paf, ça ne me rend pas nostalgique. Si ils faisaient un remake de jumanji par exemple, ça marcherait vachement mieux... (mais je sens que je m'écarte du sujet)

Stéfanie a écrit :
jujuju a écrit :Et toi je vais vraiment finir par te faire un Colissimo plein de madeleines au cactus !
La chance ! :mrred:
Toi fais gaffe, t'es beaucoup moins loin de moi, ça peut te tomber sur le nez à n'importe quel moment (et ça pique)

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 22 août 2011 17:42
par Stéfanie

Le monde entier est un cactus, JD avait raison ! :-)p

Aïe ! :mrred:

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 26 août 2011 12:53
par Stéfanie

"La piel que habito" de Pedro Almodóvar

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Entre révélations et rebondissements de situation, "La piel que habito" embarque le spectateur dans la folie dense d'un récit exubérant : au fur et à mesure que l'intrigue avance, Almodóvar arrive à créer une ambiance très particulière et limite "contagieuse", qui donne aux spectateurs l'impression d'avoir l'esprit presque aussi perturbé et embrouillé que les protagonistes.

Entre les traces de divers traumatismes psychologiques, les dérives de l'amour et l'expression de la folie humaine, "La piel que habito" nous entraîne dans un mélange déroutant entre fascination, stupéfaction, frissons et dégout. Le spectateur met du temps à cerner les rapports (pour le moins obscurs) qui lient les personnages, notamment à cause de la structure de narration, intégrant plusieurs flash-backs et changements d'époque.

En dépit d'un côté très poussé du récit, à la fois improbable et glaçant, Almodóvar réussi son exercice de style, et le spectateur suit, petit à petit, les étapes successives de l'intrigue. Complètement dérangé et assez dérangeant, "La piel que habito" fait partie des films que l'on oubliera pas de sitôt.

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 05 sept. 2011 18:04
par Stéfanie

"Les Bien-aimés" de Christophe Honoré

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A l'image de sa mère Madeleine, Véra se trouve déchirée par des sentiments contradictoires et tiraillée entre deux hommes différents. Des années 1960 jusqu'aux années 2000, les temps changent et chaque époque donne un cadre différent, mais les sentiments, eux, restent les mêmes.

L'idée des relations triangulaires qui se répètent et se transmettent d'une génération à l'autre est plutôt bien trouvée, et le principe du mélange entre comédie dramatique au sens "classique" du terme et "comédie musicale" parait, au départ, plutôt alléchant... mais le résultat, lui, l'est beaucoup moins.
Trop long (2h20...), "Les Bien-aimés" ne réussit pas vraiment à convaincre le spectateur, en dépit d'un casting assez impressionnant. Au fur et à mesure que l'intrigue avance, l'ambiance légère du début cède la place à un univers sombre, morose, voire plombant - ce qui n'est, en soi, pas un défaut, mais néanmoins une surprise. En revanche, force est de reconnaitre que les passages musicaux n'apportent pas grand chose à l'ensemble (par moments, cela donne limite l'impression comme si, à défaut de pouvoir choisir entre un film "classique" et une comédie musicale, Christophe Honoré avait fini par mélanger les deux...), et les changements d'époque semblent, la plupart du temps, à la fois fortuits et hasardeux.

Bilan très mitigé, en fin de compte, en dépit de quelques éléments plutôt prometteurs. Dommage.

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 05 sept. 2011 19:11
par Num
Si vous me connaissez un peu, il va sans dire que j'irais pas voir ce film :pasmoi:

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 05 sept. 2011 20:31
par Stéfanie
Num a écrit :il va sans dire que j'irais pas voir ce film :pasmoi:
"Bonsoir, je m'appelle Prétérition. Et toi ?" :mrred:

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 06 sept. 2011 21:46
par Num
Tu seras mon fils de Gilles Legrand


Paul de Marseul (Niels Arestrup) règne sur un domaine viticole à Saint Emilion de grande tradition. Il est très dur envers son fils Martin (Lorànt Deutsch) et sa bru Alice (Anne Marivin) mais respecte le savoir faire du vieillissant maître de chais François (Patrick Chesnais).

Ca sent la série de l'été, le téléfilm et faut dire que pendant un gros bout de temps, c'est un peu ça. Le père "trôméchant et trôdur" envers son fils "qui-mérite-pas-ça", c'est pas super neuf (en plus c'est le rôle récurrent de Niels Arestrup ces dernières années... OK il le fait bien mais à force...). Donc rien de bien surprenant, c'est trèèès balisé, et puis la fin n'est pas comme je l'attendais, cela se termine donc sur une note plus haute que prévu. A noter aussi que les paysages sont magnifiques (c'est sans doute pas si dur que ça à filmer mais faut reconnaitre que ça a de la gueule les pieds de vigne autour de la période des vendanges, ça plus le château assez ébouriffant :plaitil: ), le métier choisi est original et très bien décrit et que les acteurs s'en tirent plutôt bien (mention à P Chesnais). Bref c'est plutôt bien fait, rien de bien nouveau sous le soleil (à part peut être un peu la fin). Je me demande cela dit pourquoi le début dévoile (presque) tout, c'est presque une erreur, non ?

Dans ce film, on boit aussi du côtes du Rhône, du Bourgogne et on dit du mal des Médocains (hihihi) :mrgreen:

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 07 sept. 2011 15:23
par jujuju
Num a écrit :
Ca sent la série de l'été, le téléfilm et faut dire que pendant un gros bout de temps, c'est un peu ça. Le père "trôméchant et trôdur" [...]
... Le patriarche bourru d'une série de l'été de france 2 ? :D
Bon ben j'aime bien le vin rouge mais tu ne m'as pas donné très envie d'y aller... Même si je ne sais pas trop si je dois encore te faire confiance :mrgreen:

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 07 sept. 2011 23:05
par Num
Au vu de ton rang, on dirait que y a d'autres boissons alcoolisées que tu préfères :-)p
Sinon, bien entendu que j'ai pensé à la chanson de Bénabar pendant le film. Film que je conseille pas vraiment, enfin c'est pas affreux mais y a sans doute mieux à voir avant. Disons que c'est très "qualité France", tu sais ce que tu vas voir et tu l'obtiens.. et même un tout petit peu plus (mais pas beaucoup).

Pour pas laisser Jujuju en manque de bons films sur un thème qui lui plait, je suis donc allé voir....

Sexe entre amis (Friends with benefits)de Will Gluck :menfous:

Jamie (Mila Kunis, mais si la doublure de Black Swan) arrive à débaucher Dylan (Justin Timberlake) qui débarque donc de Los Angeles à New York pour devenir directeur artistique de GQ. Ils deviennent amis puis se convainquent d'aller plus loin mais sans sentiments. La suite, on la voit venir grosse comme une maison.
Le début est très enlevé (je conçois que ça puisse déplaire), j'ai bien aimé les petites piques entre LA et NY. Le gros plus c'est qu'ils connaissent les comédies romantiques et s'en moquent (un peu comme les films d'horreur dans Scream) et c'est assez rigolo de les voir démonter (déconstruire ?) les mécanismes de ces films. Du coup je suis vachement plus perplexe quand on "nous" met des violons sirupeux à l'écran... comme si le film tombait dans ce qu'il avait critiqué. Et puis c'est moins drôle, moins grossier/crû, plus fade, long en somme.... Avant le final qui est plutôt bien fait dans le genre ;). Bref on reste dans la comédie romantique mais pas trop gnangnan (attention ce n'est pas non plus un brulot qui va révolutionner le cinéma)
Côté acteurs, je les trouve assez crédibles. Les deux principaux sont assez sexy et charmeurs sans être irréellement beaux. Woody Harelson est sympathique (un peu caricatural) en collègue de Dylan. Les fans de Six Feet Under s'amuseront à reconnaître Nathaniel et Tante Sarah dans la génération des parents.

Dédicace musicale 1
http://www.youtube.com/watch?v=nFV5DZTgqKw[/video]

:jumpy: Dédicace musicale 2 :jumpy:
http://www.youtube.com/watch?v=tPB84Plv8tc[/video]

:mrgreen:

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 10 sept. 2011 16:58
par Num
Habemus Papam de Nanni Moretti

Un pape meurt, les cardinaux se réunissent pour élire son successeur... qui ne veut pas y aller. Le conclave reste donc réuni jusqu'à ce qu'il se présente au balcon (et que son nom soit connu) et le Vatican fait appel à un psy réputé pour que le Pape (Piccoli) aille au delà de sa crise d'angoisse.

Ce résumé est assez trompeur car le rôle du psy (Moretti lui-même) est en fait assez mineur. J'avais attendu (espéré ?) une charge contre le Vatican (on sait que Moretti n'est pas vraiment un croyant farouche...) mais en fait c'est plus un portrait tendre et moqueur à la fois (la psychanalyse est en fait plus égratignée). Comme souvent (voir Le Caïman), Moretti détourne le sujet attendu de son film (ici la religion, avant la politique) pour parler d'autre chose. Le début est assez rigolo quand on voit tous ces cardinaux comme des écoliers de 10 ans, un peu chenapans et espérant tous ne pas être élus. Puis vient le psy dans une scène assez drôle où la relation "patient-médecin" n'est pas ce qu'elle devrait être.
Et puis on part dans deux volets séparés : la partie interne au Vatican me semble être la plus faible. Sympathique par moment (le garde suisse, le tournoi de volley) mais assez anecdotique. Et c'est là qu'on voit que le rôle du psy est vraiment mineur. Dans la vraie vie, il y a le Pape et là c'est beaucoup plus poétique et réel à la fois. Piccoli a un don inouï pour jouer un gamin en vadrouille alors qu'il est âgé. Sa virée près du théâtre (et sur la place St Pierre), sa rencontre avec des comédiens (dont un qui joue TOUT ce qu'il y a dans La Mouette alors que le Pape refuse de prendre son rôle) est rafraichissante. Et puis au théâtre comme à Saint Pierre, il y a un balcon... J'ai lu que Piccoli en Cardinal Melville faisait sans doute référence à Bartleby et à "I would prefer not to", c'est sans doute possible :)
J'ai moins aimé que Le Caïman ou La Chambre du fils mais si ça se trouve, ce film restera. Car sous ses apparences velléitaires, Moretti avance tout en finesse (par rapport à ce qu'il a "défendu"/montré dans ses précédents films). Et sa conclusion est assez osée, il me semble.

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 10 oct. 2011 20:32
par Num
La guerre est déclarée de Valérie Donzelli
Juliette* rencontre Roméo*, ils s'aiment, vivent ensemble puis ont un fils, Adam*. Vers l'âge de 18 mois, ils se rendent compte qu'Adam a un cancer très sérieux. Alors cela chamboule leur couple puisque toute leur vie est autour de leur fils, de sa maladie (même si ce n'est pas l'enjeu du film, cf le début).

J'y suis allé à reculons (y a plein de gens qui adôôôôrent) et, malgré ses défauts, ce film est attachant.
Commençons par ce qui fâche.. la musique omniprésente et pas toujours là à bon escient (ça "meuble" trop).
Autre truc mais là c'est plus perso.. C'est (tiré d') une histoire vraie, bon à la limite pourquoi pas. Là où j'ai le sentiment d'être voyeur c'est que c'est l'histoire de l'actrice réalisatrice et de Jérémie ­Elkaïm acteur co scénariste (séparés depuis). Et... ça me gêne d'avoir vu ça (et de savoir ça).
leur fils joue son propre rôle à la fin
Valérie Donzelli ose des trucs, des fois ça passe, des fois non. Il y a des scènes rigolotes qu'on n'attend pas du tout. Il y a des scènes super courtes également. A coté de ça, la musique bof, y en a trop à mon goût. Le choix de la séquence du début qui "désamorce" l'intrigue me parait douteux mais je le comprends : le film n'est pas sur un bébé malade mais sur la façon dont un couple et son entourage vivent cela.

La force du film, c'est que ce n'est pas un tire larmes, il est dans l'énergie, l'action et plutôt l'optimiste (le titre est bien trouvé). Bien sur Roméo et Juliette* sont des bobos gentiment à côté de la plaque et personne n'aime voir un enfant malade. D'ailleurs certaines scènes font mal et ce ne sont pas forcément des scènes attendues. Quand Roméo est face au banquier. Ou quand un copain reprend sa femme qui asticote gentiment Roméo "arrête, son fils a un cancer".. Le changement du regard des autres, cette pitié compatissante qu'on peut pas vraiment haïr, ça doit être assez dur
Dans d'autres circonstances, Renaud a écrit :J'ai pensé à l'enfer
D'un téléphone qui crie
Pour réveiller ta mère
Au milieu de la nuit
Gros coup de cœur pour les seconds rôles : Béatrice de Staël (pédiatre), ou Frédéric Pierrot (chirurgien).

Bref, ce n'est pas un grand film, mais c'est un film qui ose des trucs (une partie chantée par exemple), qui n'est pas dans le pathos et rien que pour ça, c'est un film que je trouve touchant (à défaut d'abouti ?) et à voir.

* au secouuurs

Chico et Rita de Fernando Trueba, Javier Mariscal
En 1948 à la Havane, Chico (pianiste) rencontre Rita (chanteuse) et c'est le début d'une passion tumultueuse et aimantée : incapables d'être ensemble, incapables d'être séparés. Et cela de Cuba à New York ou Paris.

C'est un film d'animation oldschool même si on oublie vite que ce sont des dessins. Le film est un pur mélo donc rien de surprenant mais rien de déplaisant non plus. Il sert de prétexte à faire écouter du jazz, à parler de l'évolution des moeurs et de la politique à Cuba ou aux Etats-Unis (le "speech" de Rita à Las Vegas étant assez acide et très vrai) ou bien à faire des clins d’œil cinéphiliques ("play it again, Sam"). Bonne musique (cubaine), jolies images (l'arrivée à New York..) et histoire qui tient debout (sans être révolutionnaire pour autant) que demande le peuple ?

Et je vous parlerai pas de Vol Spécial de Fernand Melgar vu qu'il n'est pas sorti en France

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 10 oct. 2011 22:14
par Num
We need to talk about Kevin de Lynne Ramsay

Eva (Tilda Swinton) ne s'entend pas du tout avec son fils qui dès son plus jeune âge (voire avant la naissance) est méchant et cruel envers elle.
Faire un film sur un enfant méchant ce n'est pas si fréquent (et c'est un thème intéressant, après tout on n'est pas forcé d'aimer les gens de sa famille... là on est vraiment loin de l'amour :pasmoi: ). Quand cela concerne un adolescent, c'est plus typique. Bref, le thème est bien, les acteurs sont bons mais c'est la mise en scène qui gâche tout. Il y a un maniérisme énorme, trop de choses sont sur-soulignées, genre une couleur qui revient touuuuut leuuuuu temps ou bien une image qui se reflète dans un œil (pas mal) mais là, on nous fait un zoom de 25 secondes (pffff). Bref, ça en fait des caisses (et la fin est assez prévisible), le montage "dans n'importe quel ordre" ne me parait pas vraiment utile. Dommage...

Le skylab de Julie Delpy
1979, on fête l'anniversaire de la mamie à Saint Malo avec toute la famille (à la mode de Bretagne). Pendant ce temps là un skylab américain menace de tomber sur la Terre.
Je n'ai jamais vu aucun film de Julie Delpy. Là on a droit à une gentille chronique familiale à la fois tendre (beaucoup) et vacharde (un peu) qui "remplit son contrat" mais sans plus. Faut dire que 1h50, c'est long. A côté de ça, on a bien tous les décors d'époque (voiture, musique, fringues), les acteurs sont très nombreux (limite "trop" nombreux d'ailleurs, c'est dur de savoir qui est qui dans toute cette famille). Se détachent de toute cette bande, la petite Albertine (Lou Alvarez), Eric Elmonisno en père baba cool, Noémie Lvovsky en tante pétulante qui chante, Sophie Quinton que je n'avais pas reconnu, Bernadette Lafont, Vincent "Beau gosse" Lacoste etc etc

L'ambiance est volontairement très datée, on se croirait dans un sketch de Coluche (ambiance très gauchisante pour certains, souvenirs de la 2e guerre mondiale ou d'Algérie). C'est plaisant mais c'est quand même bien inoffensif (le mouton cuit super vite, chapeau). Les séquences encadrant le film sont vraiment ratées, dommage cela devait sans doute donner plus de corps à Albertine (on imagine Julie Delpy, jeune). Avec un quart d'heure de moins et un peu moins de personnages, cela aurait sans doute gagné en concision et en "punch".

De bon matin de Jean-Marc Moutot
Par une jolie matinée, un cadre arrive à son travail (une banque) sort un pistolet et tue des personnes. Puis il va dans son bureau... et on apprend un peu ce qui l'a amené à ça.
Moutot avait déjà fait Violence des échanges en milieu tempéré qui était déjà assez dur sur le film de l'entreprise. Là, il expédie le "cœur" de l'action dès le début (et on devine un peu la fin) pour montrer (à défaut d'expliquer) ce qu'il s'est passé. C'est un constat sans pitié sur le monde de l'entreprise, son côté inhumain et un management qui fait que personne n'est vraiment responsable de ce qu'il se passe (même chacun apporte sa petite pierre à l'édifice). Le personnage principal (JP Darroussin, impec') n'est d'ailleurs sans doute pas un ange car il récite très bien les paroles creuses quand il en a besoin. Mais de personne modèle (?), il est devenu poids mort. Xavier Beauvois joue aussi très bien son patron imbuvable (tout en tutoyant car on est des potes, coco). Le film n'apporte pas de Vérité ni de Solution et n'est pas non plus un brulot anti capitaliste. C'est "juste" un constat assez froid et lucide sur notre monde de l'entreprise, souvent déshumanisé.

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 20 oct. 2011 22:19
par Num
The Artist de Michel Hazanavicius

En 1927, George Valentin est une star du cinéma muet. Il croise par hasard une débutante qui va devenir de plus en plus célèbre dans le cinéma (parlant) alors que Valentin devient progressivement has been.

Tout le monde l’a dit, c’est un « vrai » film muet (en anglais) et j’apprécie la démarche ainsi que le soin apporté à la réalisation. Pour autant, je n’irai pas jusqu’aux louanges extrêmes que j’entends ou lis un peu partout. Oui le film est bien fait, oui c’est assez ambitieux de réaliser un film à la fois d’auteur et en même temps grand public (s’il avait été purement cinéphilique, il aurait été plus confidentiel). Cela dit, le thème fait grandement penser à Singing in the rain par exemple et le film ne soutient pas la comparaison (j’admets que la barre est ultra haute). Bref, c’est plaisant, bien fait mais peut être un peu trop respectueux de l’ancien ? Le final met le sourire aux lèvres, on termine au moins sur une belle note.

Pour autant, j’aime bien les premières paroles du film (film dans le film) : « non je ne parlerai pas », ainsi que certaines scènes quand elle enlace un mannequin ou quand il découvre ses affaires sous des draps. Jean Dujardin est bien mais j’avoue préférer le personnage au grand cœur interprété par Bérénice Béjo. Et puis le chien bien entendu.



Drive de Nicolas Winding Refn

Un pilote/cascadeur a Hollywood le jour fait des braquages la nuit. Disons qu’il y participe en servant de conducteur, rien de moins, rien de plus. Il est disponible pendant cinq minutes, avant ce n’est pas l’heure, après c’est trop tard. Mais tout se complique quand il va aider le mari de sa voisine.

Le film démarre sur les chapeaux de roues et il ne s’en remettra jamais vraiment… La course poursuite est haletante, pas toujours à pleine vitesse (il faut bien cela pour faire monter le stress) mais en tout cas très bien orchestrée, mise en scène avec un côté "Los Angeles la nuit" qui rappelle un peu Collateral.

Le film passe petit à petit du film d’action pur au film noir. Et cela ne lui réussit pas trop. Déjà car il part de très très haut et que le fait de ne pas être a la hauteur donne un petit sentiment de gâchis. Gâchis que renforce l’excellente utilisation de la musique ou un sens aigu du casting : Carey Mulligan, vue dans Une éducation, est crédible en jeune maman alors que ce n’était pas évident, Ryan Gosling en ange exterminateur a la fois doux et violent également, Christine Hendricks est tellement vulgos qu’on a du mal a s’imaginer que c’est la Joan élégante et pulpeuse de Mad Men, Bryan Cranston en mentor cabosse et Ron Perlman en méchant cabossant ont de bonnes gueules pour l’emploi.

Seuls bémols à mon sens : des chansons genre variétoche 1980s et un générique avec une police manuscrite rose bonbon. Je sais que c’est fait exprès (et que le réalisateur a appris le cinéma en regardant son père monter des films dans les années 1980), c’est sans doute une forme d’hommage mais quand même ça pique les yeux et les oreilles (et pour que JE le remarque, faut vraiment que ce soit très marqué).

Le film est peu causant et devient étonnamment très violent (tout en étant très pudique et sensible sur les scènes d’amour, cela donne une drôle d’impression de chaud et froid). Le Driver en devient d’ailleurs assez inquiétant… je pense que la scène de l’ascenseur restera très longtemps dans les mémoires. Au final, on sort un peu déçu de ce film qui commençait si bien avant de changer de cap et de genre, mais en y repensant, il y a tout de même plein d’éléments qui le font sortir du lot. Âmes sensibles, s’abstenir.

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 23 oct. 2011 12:26
par Num
Polisse de Maïwenn

Je n'ai vu aucun film de Maïwenn et je dois dire que je ne suis pas super proche de cette personne très "à fleur de peau" (borderline?). Mais là le thème en général m'intéresse car le quotidien, les petites histoires, ça peut être quelque chose de fascinant. Et en particulier dans le monde de la police : par exemple j'ai adoré L627 de Tavernier (et j'ai été "biberonné" à NYPD Blue). J'ai vu le Police de Pialat mais je ne m'en souviens plus trop. Je dois dire aussi que le prix du jury à Cannes a donné ce petit plus qui m'a fait voir ce film.
Le film raconte donc le quotidien de la brigade de protection des mineurs à Paris.

Pendant une heure, je suis à fond, c'est vraiment bien, on y croit. Et puis après je trouve que la justesse est perdue, que ça vire au caricatural, au show de l'immense brochette d'acteurs qui encadre une sorte de zapping des différents cas. La fin n'est pas assez "quotidienne", cela laisse un sentiment de gâchis. Mis à part le scénario, faire un film de 2h08 n'était sans doute pas une bonne idée
J'ai lu que Maiwenn ne veut pas se "mesurer" à Pialat (bonne pioche^^) et a fait un film "sur les enfants" (d'où le titre, la "police" du titre et la chanson du générique). Elle ose des trucs qui tombent des fois à côté de la plaque (le générique, le fait d'avoir des scènes trop longues/appuyées) mais des fois pas. Elle ne s'est pas réservée le beau rôle : une journaliste plutôt bourgeoise coincée chargée de suivre pendant 6 mois l'équipe pour faire des photos demandées par le ministère. L'idée était sans doute de faire un intermédiaire entre le spectateur et la brigade (même si ce sont des acteurs "connus" donc on peut pas s'imaginer dans un documentaire). Sauf que c'est une mauvaise idée si on recherche l'authenticité car on sait bien qu'un sujet qui se sait observer ne va pas se comporter de la même façon qu'au "naturel". Bref, je ne vois pas trop ce que ça apporte comme postulat de base, ni comme évolution de personnage (cela "vole" du temps à ce qui nous intéresse, à savoir la brigade).

Les autres rôles sont vraiment stéréotypés mais on arrive bien à identifier chacun (ce qui n'était pas évident). Les acteurs jouent très bien leur rôle (dans cette bordure), mention spéciale à Marina Foïs. Et puis bien sûr, il y a JoeyStarr. Lorsqu'il apparait surgit dans sa première scène, il bouffe l'écran littéralement. Après, il est moins "puissant" mais tout de même, il est marquant.
Très ambitieux, parfois à la hauteur de cette ambition (de bonnes scènes de "respiration" en dehors du boulot comme en boite de nuit) mais aussi trop long et tournant au show des acteurs au détriment du sujet, le film est assez inégal et plutôt inabouti. Et certains pensent pire.

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 24 oct. 2011 21:41
par Stéfanie

Bon ben, quelle originalité, on a vu exactement les mêmes films :mrred:

Assez d'accord pour The Artist : Michel Hazanavicius arrive à trouver l'équilibre entre une démarche originale et relativement "audacieuse" pour un film d'aujourd'hui et un long-métrage qui s'adresse quand même au "grand public". C'est léger sans être complètement niais, et on passe un bon moment tout en ayant l'impression de faire un "voyage dans le temps". L'intrigue du film rappelle par moments l'histoire de L'Illusionniste - mais en mieux, puisqu'il ne souffre pas des problèmes de rythme qui avait quelque peu gâché l'exercice de Chomet. Mention spéciale pour la BO qui contribue en grande partie à l'effet "bulle" du film : on se laisse emporter par les chansons de l'époque et plonge avec plaisir dans cette ambiance si particulière de la fin des années 1920, à tel point que l'on oublie très rapidement que ça "manque" de paroles. Vu les réactions du public dans la salle, il parait évident que l'humour burlesque fait toujours son effet, et rien que pour ça, le fait de réaliser de nos jours un film comme The Artist me semble un exercice assez alléchant. Sans pour autant être "incontournable", le film de Michel Hazanavicius propose aux spectateurs de passer un bon moment et de (re)découvrir un genre cinématographique différent, mais pas pour autant moins intéressant.

J'aurais tendance à être plus sévère avec Drive. C'est peut-être de la faute aux critiques (trop ?) élogieuses qui nous matraquent depuis des semaines (et qui ont toujours tendance à créer des attentes tellement démesurées qu’elles finissent dans 99% par un sentiment de déception), mais même au-delà de ça, je dois avouer que ce film m’a laissée assez perplexe. Il est vrai que la première partie est plutôt bien construite et on y trouve en gros ce qu'on attend en allant voir un film d'action, alors bon, pourquoi pas. En revanche, la deuxième partie ne m’a pas convaincue du tout : l'intrigue manque de contenu et d'originalité (l'histoire se résume en trois phrases et je n'ai pas pu m'en empêcher d'avoir un sentiment latent de déjà-vu), et j'ai quand même du mal à voir l'intérêt de l'excès de violence qui se déploie en mode crescendo pendant la deuxième partie du film (en passant, cela me fait halluciner qu'il s'en tire avec un "interdit au moins de 12 ans"...). Je dois faire partie des "âmes sensibles", mais le coup du "conducteur de bagnoles qui ne porte pas d'arme" qui se transforme en l'espace de deux secondes en champion du corps à corps, avec une dégaine digne d'un agent secret pendant la Guerre froide... avec toute bonne volonté du monde, je n'arrive pas à trouver cela crédible, et sur le coup Nicolas Winding Refn en fait, à mon avis, 5 fois trop. En résumé : beaucoup de bruit pour pas grand chose, belle déception pour ma part.

Quant à Polisse de Maïwenn, je trouve la démarche intéressante et plutôt bien menée. Le choix des acteurs me semble très pertinent, et les différents caractères des protagonistes ressortent bien. En ce sens, je dois reconnaitre que j'avais un certain a priori vis-à-vis de JoeyStarr (j'ai vraiment du mal avec le personnage tel qu'il se présente généralement en public)... à tort, en l'occurrence. Il s'impose - et en impose - en incarnant ce personnage assez "cru" qui a quand même quelque chose de touchant, sans que cela sonne faux. En dépit des scènes assez dures (sachant que le scénario est inspiré par des faits réels, par moments on en vient quand même à se poser des questions sur la nature humaine...) qui se succèdent tout au long du film, Polisse garde l'équilibre entre tension, malaise sous-jacent et moments de "détente" : tantôt sur un ton sarcastique (la scène du portable volé est assez marquante dans le genre et montre que l'humour, aussi étrange que cela puisse paraitre dans un contexte pareil, aide aussi d'une certaine manière à "gérer" le quotidien), tantôt dans un genre plus léger (mention spéciale pour le passage en boîte de nuit, la chorégraphie de Jérémie Elkaïm et la chanson qui l'accompagne). Même si quelques coupes n'auraient certainement pas fait de mal et je me pose toujours des questions sur la fin (...), Polisse fait, je pense, partie des films qui méritent d'être vus.

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 24 oct. 2011 22:32
par Num
Ah mais "on" ose poster sur "mon" fil ?? :-)p On n'est pas obligés de voir les mêmes films cela dit ^^
Stéfanie a écrit :J'aurais tendance à être plus sévère avec Drive. (...)l'histoire se résume en trois phrases et je n'ai pas pu m'en empêcher d'avoir un sentiment latent de déjà-vu
Certes mais Kill Bill se résume en deux mots.. ceux du titre :mrgreen: Et le film vaut plus que l'intrigue (qui n'est qu'un prétexte). Bref à mon avis "l'histoire, on la connait" ou "elle est super courte" c'est pas un vrai frein si y a un peu de talent derrière. Pour l'originalité, je pense que le réal' voulait surtout faire un hommage à des films de genre des années 1980 (mon dieu l'écriture rose....). Ca transpire pas la nouveauté à part pour le casting (comme j'écrivais plus haut)
Stéfanie a écrit :Quant à Polisse de Maïwenn : (...) la scène du portable volé est assez marquante dans le genre et montre que l'humour, aussi étrange que cela puisse paraitre dans un contexte pareil, aide aussi d'une certaine manière à "gérer" le quotidien
J'ai détesté cette scène du fond de mon cœur. C'est sans doute à partir de là que je me suis dit que vraiment les grands acteurs font leur show aux dépens d'une ado pas connue. Si le but c'était de les rendre détestables c'est réussi. Mais du coup on perd en crédibilité (rendez-moi Philippe Torreton qui remet en place Marie Gillain à la fin de L'Appât à tel point que l'actrice a vraiment eu peur....) car de ce qu'on voit l'ado n'apprend rien, on se fout juste de sa gueule (protéger les victimes pourtant, ce devrait être du ressort de la police :pasmoi: )
Bonne pioche pour la zik !

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 25 oct. 2011 20:56
par Stéfanie
Num a écrit :Ah mais "on" ose poster sur "mon" fil ?? :-)p
Sacrilèèèèèèèège, je sais. Je vous demande pardon, Monsieur :mrred:

Sinon, pour répondre (en partie) à ta deuxième remarque : clic (autour de 3:00). Ça explique certaines choses, je pense, mais ne change rien au fait que je peux tout de même comprendre ton ressenti par rapport à cette scène...

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 25 oct. 2011 22:53
par Num
Ben pas convaincu par l'extrait (ni par le fait qu'allocine aime pas adblockplus). Si y avait une phrase à la fin avec un flic qui dit "bon, je m'en occupe, je vais lui expliquer" ça aurait pu tout changer. Mais là on voit pas ça du coup on en reste à "la pauvre gamine se fait chambrer alors que c'est la victime". Je compare surtout à l'autre ado qui est bien plus agressive en disant que "de votre temps ça se faisait pas mais du notre, oui", là je peux comprendre qu'on lui vole dans les plumes. Mais celle de la scène du portable, qu'on rit d'elle, ça me dépasse, ça me déçoit.

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 25 oct. 2011 23:23
par Mareck
Vu "Polisse" semaine dernière et j ai bien aimé. Suis ressortie de la salle plutôt "plombée". C'ertainement dû, je pense, au théme abordé par le film et aux faits relatés. Vraiment touchée, voir heurtée. Et pourtant pas besoin d aller au cinoche pour savoir que ça existe (et je parle pas que de pedophilie) Par contre, l histoire d amour entre le flic et la photographe (pour pas les nommer), j avoue que ça m a vite saouler. Bon ben voilà et sur ce, je ressors ;)

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 26 oct. 2011 22:32
par Num
Ah oui on voit au début la petite soeur de Tomboy qui est très bien ^^

Toutes nos envies de Philippe Lioret

En général, j'aime bien ce que fait Philippe Lioret. J'ai un gros faible pour Tenue correcte exigée, aime beaucoup Mademoiselle, Je vais bien, ne t'en fais pas, Tombés du ciel (et un peu moins Welcome). Là, il se lance dans une adaptation très libre du livre d'Emmanuel Carrère D'autres vies que la mienne. "Ceux qui ont lu le livre vont se sentir trahis" nous prévient-il. Et il a raison... J'ai lu ce livre cette année et c'est dur de juger le film sans penser à ce qui est écrit par Emmanuel Carrère. Le livre traite du fait que l'auteur est confronté deux fois à la mort, de manière très différente, et cela l'amène à rencontrer un juge d'instance qui lui parle des actions qu'il a entreprises avec une collègue.
Philippe Lioret connait Carrère, a beaucoup aimé le livre mais le pensait inadaptable au cinéma car il manque une trame narrative et aussi car cela parle de vrais gens (adultes et enfants). Lors de la "tournée" Welcome, il a de plus en plus pensé à l'adapter en s'axant sur la rencontre entre les deux juges et sur la lutte au sujet du droit du crédit. Du coup, il manque la partie que j'ai préféré dans le livre (le début, sidérant, au Sri Lanka). Sinon plein de choses ont changé, le juge est indemne physiquement, la juge recueille une mère célibataire et ses deux filles, perdues dans la spirale des crédits, l'intrigue se passe à Lyon et non pas à Vienne, bref si vous avez lu le livre, il vaut mieux ne pas aller au cinéma ou sinon tout oublier et se dire qu'on va voir quelque chose de différent.

Il reste néanmoins deux beaux personnages (très bien interprétés par Vincent Lindon et Marie Gillain), également très bien entourés. Et une intrigue juridique à la fois très ardue et technique et en même temps très banale (tout le monde a vu ces pubs pour des crédits pas chers). J'omets des tas de choses pour ne pas briser le charme de la découverte (et je déconseille de voir la bande annonce). Bref, j'ai du mal à être emballé par le film car je connais bien le livre. Je le recommande pour ceux qui ne l'ont pas encore lu. Sortie le 9 novembre

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 31 oct. 2011 21:10
par julie jph
j'ai vu polisse hier soir (merci Stefanie pour la référence de LA chanson, j'ai pas osé dégainer shazam au ciné :mrgreen: )

j'ai bien aimé mais honnêtement c'est pas beaucoup mieux que la série PJ qui passait sur la 2 du temps où j'avais la télé (et dont j'étais très fan) j'ai donc eu l'impression de voir un long (et plaisant) téléfilm, mais je ne pige pas pas les louanges faites à propos de ce film, comme si c'était un truc archi-nouveau et ine-cré-di-beule :plaitil:

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 08 nov. 2011 1:06
par Ephéméride
L'Exercice de l'Etat
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Je crois (je sens) que c'est un très bon film, je ne suis pas totalement affirmative car je l'ai apprécié malgré beaucoup de choses dans ce film pour lesquelles d'habitude je ne me déplace pas volontiers. Je reconnais tout de même que la musique est particulièrement bien choisie et que les acteurs sont terribles. Olivier Gourmet pour commencer. Michel Blanc on est un peu plus habitué. Et puis Laurent Stocker... j'adore !



L'Art d'aimer, d'Emmanuel Mouret
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Il ne sort que le 23 novembre mais vu en avant première : c'est exquis ! Des petites histoires comme des nouvelles à chute, une autre petite qui tient en haleine et une plus grande histoire... Les bons acteurs sont nombreux. Julie Depardieu m'a beaucoup touchée. Et puis Laurent Stocker... je confirme !

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 09 nov. 2011 21:45
par Ephéméride
Polisse (je mets l'image de l'affiche, j'aime bien mettre les affiches et celle-ci je ne l'ai pas vue plus haut)

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Le générique m'a surprise aux toutes premières notes.
Num a écrit :Elle ose des trucs qui tombent des fois à côté de la plaque (le générique ... )
ça aurait pu être pire avec la chanson d'Yves Duteil :ane: :rougit:

Et puis à mesure que je l'entendais je me suis dit que c'était une très très bonne idée. Une bonne idée car je pense que cette chanson a le pouvoir de renvoyer la majorité du public à son enfance (c'est mon cas), avec ce que cette enfance a de bon ou de moins bon ou encore de très néfaste malheureusement, ça aussi c'est possible... Je ne sais pas quel âge a Maïwenn, mais cette chanson fait peut-être cet effet sur elle or j'ai lu que son enfance a été douloureuse.

Les acteurs m'ont tous convaincue, la jeune fille qui joue le rôle de l'ado violée et qui accouche m'a littéralement "scotchée" (Alice de Lencquesaing).
Voir danser Joey Starr dans la boîte de nuit, j'ai pris ça comme un cadeau. Le cadeau se prolonge quand les autres acteurs le rejoignent. La scène des enfants qui dansent dans le car est aussi miraculeusement revigorante. J'ai d'ailleurs remarqué que c'est souvent le personnage de Joey Starr qui provoque les "trêves" (c'est lui qui commence le show en boîte de nuit, c'est lui qui insère le CD dans le car).

Les jeunes filles de 14 ans m'ont terrifiée !!! Mais pfff ça ne m'étonne même pas... Quand je vois que dans la classe de ma fille (10 ans, CM2), y a des gamines qui se maquillent déjà et qui vont à l'école (là, cet automne !) en short super court par dessus un collant même pas opaque et que les mamans disent : "c'est important d'encourager la naissance de leur féminité tôt, sinon après elles seront mal fagotées toute leur vie de femme". Aïe Aïe Aïe. :plaitil: :peur:

Il n'y a qu'une scène qui me paraît illogique : quand le personnage de Joey Starr baigne sa fille. Bon ok, il fait bien comme il faut, il ne la lave pas mais la guide pour qu'elle se lave seule les parties intimes. Mais il y a un truc qui cloche : il est en slip :heinnn: c'est incohérent si on considère cette façon précautionneuse et imprégnée de son métier qu'il a de faire tout comme il faut pour un bain respectueux de l'intimité d'un enfant. Je n'ai jamais baigné mes enfants en petite tenue et je m'imagine mal le faire.
Alors c'est peut-être lié à une autre remarque : la caméra de Maïwenn est quand même pas mal focalisée sur Joey Starr, parfois c'était trop et pourtant je l'aime bien ce gaillard, alors s'agissait-il seulement de le faire apparaître à l'écran dénudé ? Et donc je rejoins Mareck, la liaison Fred et Mélissa (Joey Starr et Maïwenn) je m'en serais passée et tous ces plans sur lui, plus le slip, plus la liaison, je me dis que Maïwenn a juste voulu se faire plaisir (elle en pince pour lui ?).

Pour conclure, j'ai vraiment beaucoup aimé. Même si comme le dit Stéfanie, la nature humaine apparaît dans ce film sous sa forme la plus horrifiante.

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 09 nov. 2011 22:06
par Num
Maïwenn a 35 ans
Ephéméride a écrit : Alors c'est peut-être lié à une autre remarque : la caméra de Maïwenn est quand même pas mal focalisée sur Joey Starr, parfois c'était trop et pourtant je l'aime bien ce gaillard, alors s'agissait-il seulement de le faire apparaître à l'écran dénudé ? Et donc je rejoins Mareck, la liaison Fred et Mélissa (Joey Starr et Maïwenn) je m'en serais passée et tous ces plans sur lui, plus le slip, plus la liaison, je me dis que Maïwenn a juste voulu se faire plaisir (elle en pince pour lui ?).
Plus que ça même, si je ne m'abuse (mais c'est du passé) :pasmoi:

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 10 nov. 2011 22:32
par Num
All that remains film de Pierre-Adrian Irlé and Valentin Rotelli

A Tokyo, une jeune Occidentale un peu paumée se fait prendre en auto stop (en insistant "un peu") par un cadre un peu âgé. Ils quittent la ville en direction de la côte sauvage.
A Los Angeles, une jeune femme un peu paumée se fait prendre en auto stop (en insistant "un peu") par un trentenaire. Ils quittent la ville et partent vers Big Sur.

En fait les réalisateurs suisses sont allés à un festival en Californie et ils ont profité du voyage pour faire un moyen métrage de 33 mn en 5 jours avec la balade des Américains. Quelques temps plus tard, ils décident de faire un long métrage en ajoutant une deuxième histoire (qui était en filigrane dans le moyen métrage). Ce qui est intéressant c'est que chaque comédien avait son scénario peu de temps à l'avance et ne savait rien de l'histoire de son partenaire, ce qui permet d'avoir une certaine authenticité. Pour autant le film n'est pas extraordinaire mais il a le mérite de finir sur une note qui fait dire "ah oui, bien vu", on reste sur une bonne impression

Poulet aux prunes de Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud.
J'avais adoré Persépolis et j'aurais aimé adorer ce film . Au fait je n'ai pas lu la BD.
En 1958 en Iran, Nasser Ali est désespéré car son violon est cassé. Alors il attend la mort.
Si sur la forme, y a de très belles choses (qui ont un peu tendance parfois à virer vers une image - et une voix off - améliepoulainisante cependant) comme la place de la fumée par exemple ; le fond ne me parait pas assez consistant et la mayonnaise n'a pas pris avec moi (je ne recommande pas la mayo avec du poulet aux prunes cela dit :mrgreen: ). On est super indulgent avec un velléitaire égoïste parce qu'il est artiste mais un la même chose venant d'un militant communiste, c'est mal ? bof

Il reste quelques jolis moments ou personnages (certains sont stéréotypés sans être des caricatures) comme Eric Caravaca ou Chiara Mastroianni ou l'Ange de la Mort (Pratchett n'a rien inventé ? :mrgreen: ) et bien entendu Golshifteh Farahani (vue dans A propos d'Elly) et Mathieu Amalric. Les personnages "jeunes" ressemblent beaucoup à leur version adulte, ça c'est très réussi aussi.

J'apprécie le fait qu'ils aient pas voulu faire un Persépolis 2 mais néanmoins, il n'y a plus de magie ou de grâce (ou si peu) dans ce film

Les Marches du pouvoir (The Ides of March) de George Clooney
Les primaires démocrates battent leur plein. Un jeune directeur de campagne (Ryan Gosling) suit "son" candidat (Clooney). Mais jusqu'où aller pour gagner ?
Eh ben pas mal mais mouaif quand même...
Les acteurs sont bons, ça oui et le fait que ce soit des élections primaires (donc "ensuite on soutient celui qui gagne même si on l'a pourri avant") rend ça très intéressant. Se pose aussi le souci de la morale, genre "dois je faire des actions "limite" pour empêcher quelqu'un de pire que moi d'être élu ?". Mais Ryan Gosling change un peu trop vite d'avis et le personnage de Clooney est un peu trop absent à mon goût (par rapport à l'affiche très réussie). Le titre anglais (très bien trouvé) fait qu'on s'attend à voir des trahisons, du sang versé etc et en fait c'est quand même plus anodin que cela.

Bref on s'ennuie pas, c'est fait très classiquement mais ça ne restera pas très longtemps dans les mémoires.. à part que Clooney dézingue un peu "son camp". ;)

Non le vrai film politique c'est L'Exercice de l’État de Pierre Schoeller
Bertrand Saint-Jean (Olivier Gourmet) est ministre des transports. Entre la présence sur le terrain suite à une catastrophe routière, le projet de (ne pas?) privatiser les gares et tout le reste, les journées sont longues. Heureusement il a son directeur de cabinet (Michel Blanc) et sa directrice de communication (Zabou Breitman).

Ce film n'a pas l'air de grand chose (la privatisation des gares ce n'est pas très palpitant) mais pour moi c'est un grand film. Mais pourtant ne dites pas que c'est un film extraordinaire car les gens seraient déçus : ce ne serait pas rendre service au film de dire "c'est génial allez y !!" ;). C'est un film très bien et très bien fait (mais pas un chef d'oeuvre). Il montre la vie politique d'un ministère avec tous ses échelons et son quotidien. Pas de scandale "exceptionnel" (corruption, cul, magouilles etc) juste la vie banale d'un ministre avec ses priorités qui changent, les peaux de banane mises par ses amis du gouvernement, les couleuvres qu'il faut avaler, les petites machinations pour "s'ancrer dans le local" et ce sens de l'urgence en permanence, de l'inabouti, de l'insatisfaction...

Le ministre prend les coups (et la gloire) mais la gestion c'est le directeur du cabinet qui s'en occupe. Leur couple est très bien décrit. Une description qui restera tant elle est précise, documentée et bien interprétée. On voit aussi le "peuple" par l'intermédiaire du chômeur longue durée qui vient faire un stage de 4 semaines au ministère.

A retenir cette phrase de De Gaulle Churchill : "si tu supportes pas la chaleur, faut pas rester en cuisine"

J'aime bien aussi qu'on se moque de la couleur politique du gouvernement (ou du président). Et que le premier ministre soit avocat dans le dernier Lioret :mrgreen: Cependant, je me pose des questions sur le "virage" que prend le film sur la fin. Je trouve ça dommage qu'il n'a pas gardé la même trajectoire car il était passionnant

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 15 nov. 2011 19:39
par Ephéméride
Stéfanie a écrit :
(mention spéciale pour le passage en boîte de nuit, la chorégraphie de Jérémie Elkaïm et la chanson qui l'accompagne).
Je crois que c'est plutôt cette version de la chanson reprise par Keedz qui est dans le film :wink:

J'ai vu Le Havre en avant première (sortie 21 décembre)
de Aki Kaurismäki, avec André Wilms, Kati Outinen, Jean-Pierre Darroussin

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Je le recommande, c'est une curiosité pour moi. C'est curieux comme c'est joué, comme c'est tourné, époque indéchiffrable mais j'ai passé un vraiment bon moment avec des images qui m'ont plu et une belle histoire.

Et puis Curling
de Denis Côté (Québec)

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C'est spécial, film mystérieux qui ne plaira pas au plus grand nombre mais j'ai aimé. Il y a beaucoup de silence (et pas beaucoup de monde parfois !) mais on sait, c'est tout, ça suffit. L'histoire est dure (pas triste comme je l'ai entendu dire), sombre. Mais ça finit avec une moustache qui est rasée, c'est de bon augure...

(désolée je ne fais pas de résumé à chaque fois... les gazettes de vos cinés le font très bien :-)p )

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 15 nov. 2011 23:17
par Stéfanie
Ephéméride a écrit :Je crois que c'est plutôt cette version de la chanson reprise par Keedz qui est dans le film :wink:
En effet ;) (mais je préfère la version originale qui date des années 80...)

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 20 nov. 2011 16:43
par Num
Ephéméride a écrit :
Stéfanie a écrit :
(mention spéciale pour le passage en boîte de nuit, la chorégraphie de Jérémie Elkaïm et la chanson qui l'accompagne).
Je crois que c'est plutôt cette version de la chanson reprise par Keedz qui est dans le film :wink:
Keedz... pour un film sur la brigade des mineurs ?? Touché ^^ :-)p

Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne de Steven Spielberg

Je connais Tintin depuis que je suis tout petit et le connait raisonnablement bien sans pour autant être tintinophile. J'ai pas mal hésité à voir ce film et je me suis dit que cela devait être mieux au cinéma (et que sinon je le verrais jamais). Et puis... je suis bien embêté car je n'ai pas passé un mauvais moment mais pour autant je n'ai pas été très emballé. Le film en motion capture respecte pas mal la ligne claire d'Hergé, sur ce plan là c'est réussi. Les personnages sont convaincants même si cela fait du mal de les entendre parler anglais (ah les jurons du capitaine Haddock...) et puis comme disait un gamin lors d'une autre adaptation "c'est pas la même voix que dans la BD" :mrgreen: .
Au niveau de l'intrigue, c'est un patchwork (avec quelques passages oubliés et d'autres rajoutés) de plusieurs albums, ce qui amène pas mal de contresens. J'ai bien aimé le plan indianajonesque pour récupérer le troisième bateau. En revanche le combat de grues sur le port, euhhhhh, au secours. Dans les trucs étranges, la Castafiore ne chante pas l'air des bijoux (et ne chante même pas faux) et le méchant ressemble à Spielberg.
La 3D n'apporte pas grand chose, je pense que je vais être encore moins incité à voir les films en 3D et le fait que ce film soit un préambule à deux autres films me laisse assez froid. Bref, pas vraiment de coup de coeur de ma part


Intouchables d' Eric Toledano et Olivier Nakache

Quand je vais au ciné, il y a rarement du monde dans la salle. Là (alors que j'avais entendu peu de choses sur le film), j'ai dû m'y reprendre à deux fois pour aller le voir. C'est donc LE phénomène cinématographique français de l'automne, sur l'histoire d'un tétraplégique blanc vieux et riche qui se fait aider par un "jeune" de banlieue noir, pauvre et sortant de prison.
Je me dis que c'est un film pour les gens qui vont rarement au cinéma et qui veulent être assurés de passer un bon moment (par exemple si vous avez deux enfants en bas âge et qu'organiser baby sitter plus transport et retour pour la soirée "perso" semestrielle signifie qu'on ne veut pas voir un film qui ne plait pas). Car le film est assez lourdaud dans les caricatures (et je me fous du "tiré d'une histoire vraie" car on ne sait pas si c'est à 5% ou 95%) car le blanc (vieux, riche) aime l'opéra et l'art contemporain alors que le jeune (noir, pauvre) n'y comprend rien, peut faire aussi bien sans formation etc etc.. Et ce n'est qu'un exemple, il y a plein de grosses ficelles qui font qu'on n'est pas trop surpris par ce qu'on va voir. Néanmoins, le film n'est pas du tout honteux (le "message" est un peu "pour la paix dans le monde et contre le racisme" mais vaut mieux ça que le contraire), il est bien rythmé, bien interprété (François Cluzet, Omar Sy mais aussi Anne Le Ny et Audrey Fleurot) et y a des passages vraiment drôles (ne pas avoir vu les bandes annonces, je crois que cela aide). Donc ce n'est pas LE film de l'année mais je suis assez content qu'il remporte un certain succès

Mon pire cauchemar d'Anne Fontaine

J'ai quitté Anne Fontaine sur ses films ambigus comme Nettoyage à sec ou Comment j'ai tué mon père. Là, cela fait bizarre de la voir dans une comédie hautement prévisible où Isabelle Huppert joue une grande bourgeoise qui bosse dans la cûûlture (quelle originalité.....) et rencontre via son fils Benoît Poelvoorde qui est une sorte de prolo bas du front. Bref rien de nouveau dans le synopsis (du moins si on remonte à ses 80 dernières années) mais des fois cela peut donner aussi de bons films. Ben là c'est franchement pas terrible et c'est très loin des films d'auteur qu'elle faisait au début. On voit encore le lien avec "l'élément extérieur qui va détruire l'harmonie apparente du couple" mais j'ai tout de même trouvé le temps un peu long. Heureusement Poelvoorde a pas mal de répliques qui font mouche, ça permet de nous divertir de temps à autre... A part ça, c'est vite oublié.

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 26 nov. 2011 18:24
par Num
Les Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian

Michel, ouvrier syndiqué est viré de son boulot (avec 19 autres personnes) suite à un tirage au sort qu'il a organisé. Il s'en va rejoindre Marie-Claude sa femme dans un chômage qui a des airs de (pré) retraite. Pour leurs 30 ans de mariage, le couple reçoit de l'argent et des billets pour un voyage en Tanzanie. Peu après, ils se font agresser chez eux (en compagnie de Denise la sœur de Marie Claude et son mari Raoul, ancien collègue et ami d'enfance de Michel), les voleurs prennent l'argent et les billets. Cet acte leur amène pas mal d'interrogations et de bouleversements.

Un fan de David Lynch pense que parmi sa filmographie, il y a les films "lynchiens" (Lost Highway, Mulholland Drive) et les autres (Dune, A Straight Story...). Je pense que pour Guédiguian, c'est pareil. LE film typique de Guédiguian se passe à Marseille dans le quartier de l'Estaque avec des rôles interprétés par Ariane Ascaride, Gérard Meylan et Jean-Pierre Darroussin. Outre ce quartier et ces interprètes familiers, je pense que les voir sur plusieurs décennies a un côté "témoignage" qui se renforcera avec le temps.
J'évacue le point qui m'a dérangé. Les "vieux" (ceux de la génération de Guédiguian) sont quasiment tous gentils et solidaires (un seul bémol, Raoul) et ne comprennent plus les jeunes qui sans exception sont beaucoup plus durs, exigeants, inconscients et égoïstes. Je trouve le raccourci un peu facile et maladroit.
A part ça, ce film est une merveille. J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver les protagonistes habituels mais aussi de voir des têtes connues comme Julie-Marie Parmentier, Maryline Canto (que je trouve très élégante, Grégoire Leprince-Ringuet, bien plus juste que dans le dernier Tavernier, Karole Rocher, Robinson Stévenin.

Bien entendu c'est un conte à la fois généreux et dur (inspiré d'un poème de Hugo). La scène des 30 ans de mariage est magnifiquement filmée. Le fait que l'agression provoque des réactions différentes suivant les gens m'a rappelé les réactions si dissemblables suite à la mort du garçon dans La Chambre du fils de Moretti : chacun dans son coin, sans vraiment comprendre ce que vit/veut l'autre même si on voudrait l'aider. Le monde n'a jamais été facile mais c'est vrai qu'il est dur (la police a des méthodes plus que douteuses et pourtant c'est un super héros qui identifie le "criminel").
Le film pose beaucoup de questions sur la transmission entre générations, notamment celle des valeurs (de gauche, y a qu'à entendre les codes de cartes bleues). A t on eu raison de se battre, peut on encore se battre de cette façon ? Guédiguian est un militant qui prêche à des convaincus mais il fait évoluer son discours maintenant que ses acteurs principaux approchent de l'âge de la retraite et qu'ils ont un certain confort de vie (sont ils des bourgeois, d'ailleurs?). Les scènes de la vie de tous les jours sont à la fois très simples (en apparence ?) et très efficaces. En très peu de temps, on est dans leur quotidien (repas, plage) et on se sent proche d'eux.
Alors bien sûr on ne sera jamais Jaurès ou Spiderman comme on l'aurait rêvé. Et les pauvres sont de plus en plus divisés et donc moins efficaces dans leur lutte contre les riches. A moins peut être de se radicaliser... mais est-ce devenir pires que d'agir ainsi ? Le final est plus apaisé, malgré le clash avec la génération du dessous, où l'on tente de préserver ce que l'on peut.

Si vous pensez que le chef de l’État actuel est un dangereux progressiste, n'allez pas le voir. Dans le cas contraire, courez y

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 09 déc. 2011 16:19
par Stéfanie
Num a écrit :Les Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian
Vu la semaine dernière et, idem, j'en ai gardé une impression très positive.

A travers l'histoire des protagonistes, le film aborde des sujets aussi divers que l'amitié, les inégalités sociales (voire, de manière plus militante : la lutte des classes), la perte de repères, la générosité et le pardon. En ce sens, Guédiguian arrive à créer une forme de synergie positive, qui n'enlève cependant rien à la dureté des propos qui sont évoqués par moments.
Le spectateur se retrouve alors plongé dans une ambiance particulière qui mélange mélancolie et désarroi, conflits et solidarité. Doté d'une sensibilité remarquable, le réalisateur arrive à réunir toutes ces tendances (à la base assez paradoxales) dans un récit à la fois intelligent et touchant. Parler des tensions et des conflits entre les différentes parties de la population sans tomber dans un registre misérabiliste ou moralisateur relève souvent d'un défi : "Les neiges du Kilimandjaro" réussit cet exercice et raconte d'une manière simple mais efficace la rencontre de ces mondes différents, qui se croisent, s'opposent, se mélangent. Entre combats collectifs et épreuves personnelles, l'équilibre ne semble pas toujours facile à trouver. Et pourtant, ce film dégage quelque chose de positif, qui fait qu'on y repense encore pendant un bon moment après la fin de la séance.

Quant au générique de début, le choix de la chanson qui l'accompagne parait - d'une certaine manière -"logique" :

http://www.youtube.com/watch?v=Mf1vBzl6 ... e=youtu.be[/video]

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 12 déc. 2011 19:02
par Ephéméride
Une Marie Brizard ? :mrgreen:

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 12 déc. 2011 19:08
par Num
Metaxa, mais alors par deux :-)p

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 01 janv. 2012 22:37
par Num
Je connais très mal l'univers de Kaurismäki (je n'avais vu que L'homme sans passé et n'avais pas été conquis, loin de là) mais bon Le Havre c'est plus proche. Dans une période très indéterminée (vieilles bagnoles des années 1950 mais "sans papiers" de nos jours) un vieux monsieur cire des chaussures en gare du Havre. Par hasard, il rencontre un enfant qui vient (illégalement) d'Afrique et espère rejoindre l'Angleterre où se trouve sa mère. Il va l'aider dans son entreprise.

Le film a un côté décalé sur plein de sujets : la temporalité (déjà citée), les "gueules" du coin, le côté lunaire des personnages (notamment du personnage principal et de sa compagne), les dialogues très écrits et très étonnants. J'ai trouvé cela intéressant (et plutôt optimiste) sans non plus être d'un enthousiasme débordant....

Carnage est un film de Polanski adapté d'une pièce de Yasmina Reza (qui a fait « Art » et que j'avais adoré).
Il s'agit de deux garçons de 11 ans qui se sont bagarrés, l'un ayant abimé l'autre (deux incisives en moins). Du coup les parents de la victime invitent les parents de l'agresseur à régler ce conflit en bonne intelligence. Au début du film, tout est en voie d'être réglé, les invités vont partir et puis finalement ils restent. "Et soudain c'est leuh drame".

Le film est donc un huis clos en temps quasi réel (transposé à New York alors que le film a été tourné en France vu que Polanski ne peut pas aller aux États-Unis).
Le point positif du film c'est la mise en scène (via des miroirs par exemple ou l'utilisation de l'espace) ainsi que le décor et l'utilisation de la lumière. Hélas du point de vue de l'intrigue, cela tourne vite en rond (et pourtant le film dure moins d'une heure et demie).
J'avais entendu des critiques positives dans Le Masque mais je les trouve imméritées. Le film n'est pas "affreux" mais il est hautement dispensable (alors que The Ghost Writer, non). Je pense que c'est dû en partie à Polanski qui se moque de ses personnages (interprétés par Kate Winslet , Jodie Foster , Christoph Waltz et John C. Reilly, un peu caricaturaux quand même) et du texte initial un peu faiblard (voire un peu artificiel)...

Re: Faites nous votre Cinéma (2011)

Posté : 12 janv. 2012 9:12
par Ephéméride
La Délicatesse de David et Stéphane Foenkinos

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J'avais beaucoup aimé le roman et je crois que pour la première fois, je préfère (ou en tout cas j'aime autant) sa fidèle adaptation au cinéma. C'est peut-être parce que le roman est porté à l'écran par son auteur lui-même (David).
Dans Paris-Match, Stéphane Foenkinos dit : "C'est un film driste", Audrey Tautou répond : "Non, c'est une film trôle"



Films 2011,
le palmarès de la rédaction de Télérama :
1 Les Neiges du Kilimandjaro
2 Une Séparation
3 La Piel que habito
4 L'Exercice de l'Etat
5 Habemus papam
6 Le Havre
7 Il était une fois en Anatolie
8 Tomboy
9 Le Gamin au vélo
10 Incendies

le palmarès de leurs lecteurs :
1 Une Séparation
2 Le Discours d'un roi
3 Habemus papam
4 The Artist
5 Polisse
6 La Piel que habito
7 Black swan
8 Les Neiges du Kilimandjaro
9 Minuit à Paris
10 L'Exercice de l'Etat