Bénabar ne doute presque plus, La Provence 3/12/2011

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Num
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Bénabar ne doute presque plus, La Provence 3/12/2011

Message par Num »

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La dernière fois qu'on a entendu parler de lui, il était soit Infréquentable soit il passait Incognito. Aujourd'hui, il est Politiquement correct et s'en fiche des qu'en-dira-t-on. Il croit même aux Bénéfices du doutes (Sony), son dernier cru.

- Trois ans se sont écoulés depuis "Infréquentable"...
Bénabar : Il y a eu le cinéma et le théâtre entre-temps. Trois ans, c'est le temps nécessaire à la gestation d'un album. Je n'ai pas eu de recul. Pendant un moment, j'ai voulu me retirer. Mais j'ai enchaîné très vite, en fait.

- Vous vouliez vous retirer ?
B. : Oui, faire un break, ça me semblait pas mal. C'était peut-être un coup de fatigue après la tournée. On m'avait un peu trop vu. Je me disais que c'était bien de faire de la place. Finalement, ce n'était pas le moment. Je suis encore à fond dedans.

- Vous revenez fort avec ce single "Politiquement correct" qui est une sorte de mise au point...
B. : C'est vraiment une réaction plus d'homme que de chanteur. Moi j'écris sur ce qui m'entoure, me touche, m'émeut ou, en l'occurence (sic), m'énerve. Et là, c'est tout ce discours, sous prétexte de lutter contre le politiquement correct, qui ne condamne pas des idées franchement dégueulasses, le racisme, la misogynie, l'homophobie... Comme le politiquement correct gonfle tout le monde, on raille le fait ne pas être raciste, on trouve ça démodé ou chiant. Ma chanson, c'est un coup de gueule.

- Musicalement, cet album est un peu différent des autres...
B. : Cela m'intéressait de travailler avec quelqu'un d'un univers différent. C'est pour ça que l'album est un peu "countrysant". J'ai rencontré Jean-Louis Piérot (Bashung, Daho, Thiéfaine...), et très vite, on a voulu faire quelque chose de direct, de brut, comme pour les textes. Il a une vision que je trouve assez "variété" et qui me plaît bien. C'est de parler de chansons les unes après les autres, de les défendre jusqu'au bout, et pas forcément de parler de contexte ou de concept. Je crois que c'est en ça que je fais de la variété.

- "Les mirabelles" est dédié à Jocelyn Quivrin (le comédien est décédé à 30 ans dans un accident de voiture en 2009, ndlr)...
B. : C'était un homme et un acteur prometteur. Au moment où il a disparu, on commençait vraiment à être copains. Cela m'a bouleversé parce que je pensais qu'on allait se voir pendant longtemps. Et puis, Jocelyn était parti pour devenir le nouveau Philippe Noiret.

- Vous évitez le pathos...
B. : Je voulais que cela soit un album joyeux. Bon,il ne l'est pas tout à fait par le choix des thèmes, mais en tout cas, dans la facture, je voulais que cela soit gai et entraînant.

- Est-ce que le succès vous a fait "Perdre la raison" ?
B. : Un petit peu sûrement. Pas trop je crois, j'ai eu la chance d'avoir du succès assez tard. Je pense que ça complique la vie d'avoir du succès à 20 ans, tu n'es pas construit. A 30 ans, tu as des anciens copains qui te remettent à ta place quand tu commences à faire n'importe quoi. Après je reconnais que je ne vis pas comme avant, comme tout le monde, et que je suis incroyablement privilégié.

- Toujours aussi bon vivant ?
B. : Oui toujours. Je ne fume plus, je fais du jogging mais je continue à aller au resto et à boire du bon vin. C'est le seul truc qui n'est pas négociable !

- Vous avez écrit le double de chansons pour ce disque...
B. : J'étais inspiré et surtout je me suis posé moins de problèmes. J'étais très tranquille avec cet album. Evidemment, j'ai des nuits blanches par rapport à l'accueil qui lui sera réservé. Mais j'ai écrit ces chansons sans trop me soucier de ce que les gens allaient penser.

- Vous étiez très anxieux ?

B. : Oui. Avant, je me posais des questions sur le fait d'être chanteur, sur ma légitimité. Aujourd'hui, je n'ai des doutes que sur mes chansons et plus sur tout ce qui a autour. L'expérience, la maturité ? À 42 ans, on se dit :"C'est ça ma vie, c'est comme ça que je suis".

- Le besoin d'être aimé ?
B. : Oui, l'envie de convaincre tout le monde. Désormais, même les critiques, je sais que c'est possible, et que ce qui est dit peut être vrai. Je comprends qu'on ne m'aime pas. Je suis moins en danger personnellement. Avant, quand on critiquait mes chansons, j'avais l'impression qu'on me critiquait moi. Il n'y avait aucune différence. Maintenant, je la fais.

- C'est donc cela "Les bénéfices du doutes" ?
B. : Oui, le doute moins castrateur, moins écrasant. Je suis angoissé par nature, alors avant, le doute, c'était de l'agitation. Maintenant, il est plus serein.

Annabelle KEMPFF
Num héros vert ou héros de charme, ça dépend du T shirt
Tcqvépêrcv
"Is it that hard to make us look cool?" Jeff Bebe
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